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25 / 10 / 2018 | 9 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Quand syndicats de salariés et associations environnementales marchent ensemble pour la forêt

Ce 25 octobre, France Nature Environnement, la Ligue de protection des oiseaux et Greenpeace (pour les plus médiatiques) signeront le manifeste pour la forêt à Saint-Bonnet Tronçais, en Auvergne, avec 8 des 11 syndicats de l’Office national des forêts (ONF). La convergence d’une marche collective partie il y 35 jours de Mulhouse, Strasbourg, Valence et Perpignan. La marche de Mulhouse a mobilisé plus de 650 marcheurs, certains marchant une journée, d’autres plus. Le renouvellement est quotidien. Si 50 % de ces marcheurs sont des agents de l’ONF, l’autre moitié représente les nombreuses associations environnementales que l’intersyndicale a réussi à rallier à la cause.

Pendant les marches et lors des débats associés, on a parlé de « mal-forestation » avec notamment les conséquences des monocultures intensives qui mènent à l’érosion des sols et favorisent les inondations. Le documentaire « Le temps des forêts » de François-Xavier Drouet, sorti en salle en septembre, s’aligne parfaitement sur le besoin de développer une sylviculture douce portée par mouvement. Plusieurs débats ont d’ailleurs été organisés lors des projections.

  • La forêt est au cœur des échanges tandis que les emplois des forestiers, le statut de ces derniers ou encore la privatisation rampante de l’office s'inscrivent en toile de fond.

Convergence des luttes

La convergence entre les syndicats de l’ONF et les associations environnementales n’a pas toujours coulé de source. « C’est nous qui avons fait la démarche d’aller vers elles. C’était à nous de faire le premier pas car nous avons longtemps été dans la position des experts qui savent tout », souligne Philippe Berger, secrétaire national du SNUFPEN Solidaires de l’ONF. Une ouverture initiée par ce même syndicat et la CGT en 2013, avec le collectif SOS Forêt.

  • Les autres syndicats de l’ONF n’ont pas souhaité rejoindre ce collectif de syndicats et d’associations dénonçant la marchandisation des ressources forestières pour ne pas prendre le risque de scier la branche sur laquelle ils sont assis.

En attendant, les 8 syndicats qui marchent aujourd’hui pour la forêt trouvent un nouveau souffle en termes de capacité de mobilisation.

  • Une régle : pas d'affichage syndical. Les signes extérieurs de reconnaissance sont ailleurs.

Ainsi, 35 jours de marche sur 4 parcours représentent autant d’occasions pour chacun de s’impliquer pleinement dans un mouvement progressif qui prend son temps. Selon Philippe Berger, « on sollicite beaucoup le personnel pour une manifestation d’un jour. Or, le résultat n’est satisfaisant pour personne ». La mobilisation d’une journée organisée par l’intersyndicale le 12 mai, même si elle a rencontré un certain succès, a été oubliée dès le lendemain…

A contrario, la revue de presse de cette marche pour la forêt illustre par ailleurs bien la réceptivité des médias à une approche revendicative qui dénote tant par sa forme que par son fond. De quoi inspirer du côté, par exemple, de la fonction publique hospitalière. Soignants, patients : même combat. Une convergence impossible à jouer entre les syndicats de cheminots et les associations d'usagers lors des grèves en pointillé initiées de mars à juin 2018.

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