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07 / 07 / 2017 | 4 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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« Proposons au gouvernement de faire le pari de la mutualité » - Thierry Baudet, FNMF

Dans le prolongement de l'assemblée générale de la Mutualité Française qui s'est tenue fin juin à Paris, son président Thierry Beaudet, a bien voulu répondre aux questions de Miroir Social.

Quel bilan tirez-vous de votre première année à la tête de la Mutualité Française ?

Présider le mouvement mutualiste est une fierté, du fait de la pertinence, de la modernité et de la novation des solutions que nous développons partout sur le territoire. À chacune de mes visites de terrain, j’ai pu mesurer l’ampleur et la qualité de ce qui est réalisé par les mutuelles, les unions et la fédération. Ces visites (une quinzaine depuis septembre dernier) sont autant d’occasions de me faire l’ambassadeur des réponses mutualistes auprès des pouvoirs publics, des médias et des leaders d’opinion. Mais je ne pourrais endosser ce rôle de la même façon sans un mouvement fort parce que capable d’agir uni. C’est d’ailleurs la force d’un mouvement uni que d’être parvenu à obtenir l’ordonnance portant le nouveau code de la mutualité, le congé de formation mutualiste, le crédit d’impôt pour nos établissements, place de la santé et même le frein au projet de label senior.

Nouveau Président de la République, nouveau gouvernement, nouvelle Assemblée nationale… Comment la mutualité aborde le quinquennat qui s’ouvre ?

Je vous livre une conviction. Elle peut surprendre tant cela n’a pas toujours été l’usage : le Président de la République va demander au Premier Ministre et au gouvernement de mettre en œuvre les propositions esquissées durant la campagne. Ma première rencontre avec la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, n’a fait que renforcer cette conviction. Plutôt qu’attendre et voir, voire s’opposer, au risque de dispositifs s’élaborant sans nous, j’invite les mutualistes à être acteurs de ce qui les concerne. Au cours de sa campagne, le Président de la République a beaucoup martelé vouloir encourager l’initiative, faire le pari des acteurs. Prenons-le au mot. Proposons à son gouvernement de faire le pari de la mutualité. Pas un pari aveugle, pas une confiance a priori. Mais un pari fondé sur un travail commun, sur de la co-construction au bénéfice des adhérents, au bénéfice des patients, au bénéfice des Français.

Comment cela se traduit-il concrètement ?
Alors que le Président de la République appelle à une révolution de la prévention, peut-il se dispenser de faire appel au premier acteur, après l’État ? Alors qu’il se fixe comme objectif la lutte contre les inégalités territoriales, peut-il se priver de nos établissements, de nos services, de leurs innovations en santé numérique et en télémédecine ? Alors qu’il cherche à dissiper les inquiétudes, à résorber les fractures qui traversent notre pays, peut-il refuser l’aide de gens qui veulent faire, inventer, innover, mieux inclure, mieux faire société et qui veulent que notre pays réussisse ? Je pense que notre pays a besoin d’organisations qui mettent la démocratie, l'utilité sociale et la non-lucrativité au cœur de leur fonctionnement. Que notre pays a besoin de mutualité. Nous incarnons cette France des possibles. Nous en sommes même l’un des leviers. À nous donc d’être acteurs, d’occuper l’espace et de prendre notre part pour que la solidarité s’étende et s’épanouisse. Tout en sachant préserver les équilibres économiques qui rendent ces solidarités possibles, efficaces, et durables. C’est tout l’objectif des réflexions que nous avons initiées au début de l’année et censées nous conduire à des propositions d’ici le congrès de Montpellier.

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