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29 / 04 / 2014 | 4 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Pour une fonction publique audacieuse et « business friendly »

our une fonction publique audacieuse et « business friendly » : tel est le titre bien audacieux d'un rapport que vient de sortir l'Institut Montaigne alors que les fonctionnaires de l'État notamment se sentent à nouveau « jetés en pâture » à l'opinion publique et sérieusement « mis à contribution » (tant dans le domaine des réductions des effectifs que de leur pouvoir d'achat).

Le rapport comme l'indique la présentation de la synthèse, est « le fruit d’une démarche originale : donner la parole aux entreprises qui interagissent quotidiennement avec les agents publics ».

Pour les auteurs de ces réflexions « entre incompréhension et méconnaissance réciproque, les deux mondes du public et du privé semblent trop souvent étanches l’un à l’autre » et ils proposent « d’œuvrer à l’association systématique et quotidienne des agents publics à l’enjeu qu’est notre compétitivité, pour lequel doivent concourir tous les secteurs d’activités de notre pays ».

Aussi plaident-ils pour « une fonction publique plus compétitive et plus ouverte sur le monde économique », qui reconnaissent (quand même) que la fonction publique est « une organisation composée d’hommes et de femmes, qui fournit des services de qualité et optimisés dans un contexte de réduction des dépenses publiques (...) C’est aussi une fonction publique qui répond efficacement aux attentes des usagers, qu’ils soient citoyens ou entreprises ».

Et de reonnaître également que « c’est une organisation qui reste attractive pour les jeunes diplômés et accueillante pour les mobilités public-privé ».

Ce rapport formule alors une série de  propositions.

Dire aux agents publics que leur mission est de contribuer à la compétitivité de l’économie et qu’ils sont tous concernés :

  • consolider ou mettre en place partout où il n’existe pas, un encadrement de proximité identifié, préparé, formé et soutenu ;
  • prendre des engagements d’amélioration de la qualité de service ;
  • favoriser l’organisation de coopérations public/privé à l’échelon régional.

Faire confiance aux équipes dans les établissements et les services déconcentrés et repenser l’organisation pour l’orienter vers le « client » :

  • mobiliser les services territoriaux et les établissements pour qu’ils conçoivent et expérimentent de manière concertée une organisation de leur travail plus en adéquation avec les besoins des entreprises ;
  • systématiser l’approche : un client, un dossier, un chef de projet, une réponse.

Responsabiliser l’encadrement de proximité et lui donner les moyens d’agir :

  • reconnaître à l’encadrement de proximité la responsabilité de gérer son équipe et de mener le dialogue social avec l’appui d’une fonction RH transversale et territorialisée, maîtrisant une gestion globale et personnalisée des agents ;
  • permettre la titularisation seulement à l’issue d’une évaluation rigoureuse des compétences de l’agent public.

Diversifier les profils et les compétences des agents publics pour préparer la fonction publique de demain :

  • sélectionner les candidats sur des critères d’aptitudes professionnelles, incluant la compréhension des entreprises, en transformant à cette fin les concours d’accès aux postes de fonctionnaires des catégories A et B en un processus de sélection complet, qui ne se limite pas aux seules connaissances académiques et qui soit ouvert à la valorisation de l’expérience acquise ;
  • développer une « marque employeur » en communiquant de façon attractive sur les postes à pourvoir pour en clarifier le contenu et les formuler en langage compréhensible pour le plus large auditoire ;
  • publier tous les emplois confirmés et en ouvrir l’accès à tout candidat sur la base des compétences acquises et démontrées.

La teneur de cette nième réflexion qui vise, à nouveau, directement ou indirectement le statut général de la fonction publique en la présentant comme « déconnectée » du fonctionnement du secteur privé et de l'entreprise ne manque pas de susciter de vives réactions qui ne feront qu'aggraver le climat social dans ce secteur maltraité par la RGPP et la MAP désormais, et qui vit, tout particulièrement depuis 2008, dans un sentiment d'absence tiotale de considération et que le gouvernement aurait tort de sous-estimer au regard des graves conséquences qu'il pourrait engendrer.

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