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17 / 12 / 2018 | 4 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Pour une alliance nouvelle des entreprises de l’ESS

À l'occasion de l'assemblée générale d'Économie sociale et solidaire France qui s'est tenue le 5 décembre, l'ensemble des entreprises du secteur a adopté un texte d'importance dans le contexte actuel, dans la mesure où il entend réaffirmer la nécessité de cohésion du mouvement et la volonté des entreprises de « garantir une cohérence forte entre leurs discours et leurs pratiques, notamment en matière de gouvernance démocratique et participative, de politiques managériales et de rémunération, ainsi que de responsabilité sociale et environnementale ».

Ce texte définit les bases d’une refondation, considérant :
  • que rien ne sera possible sans affirmer un projet politique commun hérité des origines, tout en étant tourné vers des problématiques et des formes entrepreneuriales nouvelles ;
  • et que les familles historiques de l’économie sociale et solidaire (ESS) doivent être au cœur de l’initiative collective tout en s’inscrivant dans une démarche lucide, moderne, ouverte et d‘avenir.
Soulignant le paradoxe de l’ESS française :
  • qui est partout dans la vie économique et sociale, irrigue les enjeux sociétaux mais qui n’est pas reconnue en tant que telle ;
  • qui est d’essence et de fonctionnement démocratique, ce qui doit constituer un avantage compétitif ;
  • qui répartit la valeur de manière équitable face à un capitalisme de plus en plus financiarisé qui fait l’inverse ;
  • mode entrepreneurial avant tout, elle est fondamentalement diverse en termes de secteurs d’activité et cela peut nuire à sa compréhension comme à son unité ;
  • qui est riche par agrégation de ressources et de talents mais cela n’en fait pas une puissance collective ;
  • qui est innovante depuis toujours et par construction mais qui n’est pas identifiée autant que quelques personnalités médiatiques ;
  • qui est attractive, notamment pour les jeunes en quête de sens au travail, mais qui n’est pas toujours au rendez-vous en termes de différenciation des pratiques ;
  • qui est l’une des plus grandes réussites françaises mais trop peu mise en valeur par les pouvoirs publics et les médias ;
  • et qui paraît souvent trop évidente à nos concitoyens pour qu’ils l’identifient, la défendent et la considèrent comme une priorité.
Il y a donc urgence :
  • à agir contre la banalisation de nos activités et formes d'entreprendre mais aussi contre l'individualisation des comportements qui fragilisent notre société, nos organisations sociales et nos solutions collectives ;
  • à rassembler et à mobiliser ce qui tend aujourd’hui à se disperser vers les seuls intérêts sectoriels portés au sein des familles statutaires, des fédérations, des têtes de réseaux, des mouvements, voire vers les intérêts spécifiques à quelques-uns seulement.
L’ESS est plurielle mais elle doit savoir unir ses forces. Il s’agit de le faire au nom de principes qui soient à la fois fédérateurs et différenciants, permettant d’identifier les acteurs de « l’économie de demain ».

À partir de ces éléments de constat ou de principe, le texte décline « les 10 principes refondateurs d’un mouvement collectif » qui ne doit pas se contenter d’être l’addition de familles historiques et définies par leurs seuls statuts.

(*) Le texte adopté et la déclinaison de ces principes.
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