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02 / 10 / 2017
Didier Cozin / Membre
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Pour la réussite du plan compétences 2018-2022

Alors que les premiers bilans du plan 500 000 formations de 2016 font paraître de bien faible apport en termes d'emplois ou de compétences acquises par les chômeurs, les pouvoirs publics doivent désormais éviter les travers et errements qui ont présidé à toutes les réformes, notamment à celle de 2014 (qui a vu l'effort de formation de tout le pays régresser dans des proportions inquiétantes).

Les erreurs de la « réforme » de 2014

  • Laisser la formation à la main exclusive des partenaires sociaux, de commissions bureaucratique (COPANEF) ou d'organismes publics qui échouent depuis des dizaines d'années à développer les compétences en France.
  • Changer de dispositifs comme on change de téléphone pour faire un « coup de com » (le DIF « maudit » se transformant en un CPF « enchanté »).
  • Monter des usines à gaz (CPF, CPA et CEP) non financées ou totalement déconnectées des besoins des travailleurs tout en prétendant qu'on va résoudre sans efforts ni argent d'« insuffisantes » formations des travailleurs.
  • Sous-dimensionner les dispositifs en misant sur leur probable échec (le CPF avec moins de 0,2 % de la masse salariale et le DIF sans budget propre n'ont jamais eu le pouvoir de rénover la formation).
  • Prétendre que l'État (la Caisse des dépôts) ou des dispositifs semi-publics (le CEP) pourraient se substituer aux employeurs pour développer les compétences et accompagner les parcours professionnels.

D'autres erreurs (celles du plan 500 000) ont achevé la formation en France.

  • Prétendre que la formation précéde (et entraîne) l'emploi et l'activité (c'est l'inverse : le besoin de formation découle d'abord de l'activité des entreprises du secteur concurrentiel.
  • Mêler et brouiller les dossiers de formation : formations des chômeurs, formation des jeunes non insérés et formation des salariés n'ont pas grand-chose en commun (un chômeur peut se lancer dans une formation longue, un salarié en poste très rarement).
  • Relancer cet inefficace et daté « traitement social du chômage » qui consiste à garder les jeunes (trop) longtemps à l'école et occuper les chômeurs tout en évinçant les seniors du travail.
  • Prétendre que l'argent de la formation serait de l'argent public et de ce fait favoriser les seuls organismes publics tout en réduisant parralèlement les aides à l'apprentissage dans le privé.

En 2018, d'autres voies doivent être suivies.

  • Favoriser l'économie, les entreprises, la souplesse et la simplicité du droit du travail afin d'entretenir un climat de confiance pour les affaires, l'investissement et, au final, l'emploi.
  • Aider les TPE (presque 3 millions de micro-entreprises en France) à embaucher des alternants puis former ces mêmes alternants pour leur entreprise.
  • Favoriser la responsabilisation sociale, l'entreprenariat en simplifiant et en faisant confiance aux citoyens pour leur développement et leur travail.
  • Restaurer la formation tout au long de la vie et contrecarrer la prééminence du diplôme sur l'expérience et les compétences.

La formation tout au long de la vie n'est pas une option pour le XXIème siècle.

Si notre pays ne raccroche pas les wagons de l'économie de la connaissance, son modèle social fera rapidement faillite. Pour conserver et développer nos atouts économiques, il nous faut désormais sortir de nos zones sociales de confort, abandonner des schémas mentaux forgés au fil des siècles (depuis les débuts de l'industrie en Europe), apprendre, s'adapter et changer tout au long de notre vie professionnelle.

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