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05 / 05 / 2020 | 136 vues
Philippe Grasset / Abonné
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Quelle influence du diplôme sur la participation au marché du travail ?

Jean Flamand (du département « travail, emploi, compétences » de France stratégie) s'est penché sur le thème du pourcentage de diplômés.

 

Les questions
 

La note de synthèse rappelle qu'augmenter le taux d’activité de la population en âge de travailler constitue un moyen de garantir le dynamisme des économies dont la population vieillit et que « c’est à ce titre l'un des objectifs de la stratégie Europe 2020 adoptée par les États membres après la crise de 2008 pour relancer la croissance ».

 

Pour autant, comment augmenter la participation au marché du travail ?
 

Pour tenter de répondre à cette question, l'auteur a notamment examiné l’évolution du taux d’activité français sur les trente-cinq dernières années à partir de trois caractéristiques socio-démographiques : le sexe, l’âge et, point important,  le niveau de diplôme et ses effets sur l'emploi.

 

Que faut-il en retenir ?

 

  • En  trente-cinq ans, le taux d’activité des 25-64 ans a augmenté de 7,2 points, pour atteindre 80,1 % en 2018.

 

La quasi-totalité de cette progression (6,9 points) résulte des « comportements d’activité ».

  • « L’effet diplôme » (+2,3 points), lui, est compensé par « l’effet âge » (-2,1 points).

 

L’évolution de la participation au marché du travail s’accompagne :

  • d’une forte réduction des inégalités entre hommes et femmes (six femmes sur dix étaient actives au début des années 1980, les trois-quarts aujourd’hui) ;
  • d’un creusement des inégalités entre les hommes diplômés du supérieur et « les peu diplômés » d’autre part ;
  • et d’une forte augmentation du taux d’activité des seniors, quel que soit le niveau de diplôme, depuis la fin des années 1990.

 

Projections à dix ans

 

En conclusion de ces réflexions, la note de France Stratégie indique que :

  • selon les projections de l’Insee qui prolongent les tendances récentes, le taux d’activité des 25-64 ans augmenterait de 0,2 % par an pour s’établir à 82,1 % en 2030 (cette augmentation serait essentiellement tirée par l'une des plus fortes présences de seniors sur le marché du travail, du fait des réformes des retraites déjà engagées) ;
     
  • les inégalités d’accès au marché du travail resteraient par ailleurs marquées : les hommes et les diplômés du supérieur (16 %, plus nombreux qu’en 2018) seraient toujours plus actifs en 2030 que les femmes et « les peu diplômés » ;
     
  • cette persistance d’un écart important de taux d’activité entre hommes et femmes pose problème. La disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée constitue en effet l'un des déterminants à long terme de la croissance. Or les femmes sont davantage diplômées que les hommes et la distance devrait encore se creuser. À l'horizon 2030, 54 % des femmes actives seraient diplômées du supérieur contre 43 % des hommes.
     

Augmenter la participation au marché du travail passe donc notamment par plus d’égalité professionnelle entre hommes et femmes.
 

Par ailleurs, dans le domaine de l'emploi (sujet majeur depuis des années), il sera intéressant de noter les études également menées ces dernières semaines sur la formation professionnelle par la DARES et par la Caisse des Dépôts.

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