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15 / 12 / 2020 | 267 vues
Agnès Rivière / Membre
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Profiter des reliquats de budget des CSE pour amorcer une démarche écologique avec les salariés

Cette année plus que jamais, certains comités sociaux et économiques font face à un vrai casse-tête pour dépenser leur budget. Activités sociales et culturelles annulées du fait du confinement, hausse du plafond des chèques cadeaux etc., cela peut être l’occasion de lancer des activités novatrices pour les salariés. Et si les CSE en profitaient pour sortir des sentiers battus et proposer une démarche écologique à leurs collègues ?

 

Des habitudes bousculées pour les activités traditionnelles en 2020

 

La situation sanitaire de 2020 a bousculé nos habitudes sur de nombreux plans. Les comités sociaux et économiques (CSE, ex-comités d’entreprise) n’y font pas exception. Pas de soirée dansante, d’arbre de Noël ou de grandes tablées pour célébrer les temps forts de l’année. De nombreux voyages ont été décalés ou annulés, notamment les séjours à l’étranger. Les fameux tickets de cinéma ont malheureusement été difficiles à écouler cette année. Dépenser le budget consacré aux activités sociales et culturelles peut devenir un casse-tête pour les représentants du personnel en cette période troublée. 

 

Il est bien sûr possible de conserver ce solde pour le futur et d’attendre de meilleurs auspices pour redémarrer les activités traditionnelles. Mais il est également possible d’en profiter pour innover et amorcer une démarche écologique avec les salariés. Car, au total, les CSE dynamisent 11 milliards de dépenses tous les ans, lesquels peuvent être fléchés vers des alternatives vertes

 

Des cadeaux durables pour soutenir l’économie responsable

 

La semaine dernière, le plafond des chèques cadeaux a exceptionnellement été doublé par Bercy cette année. Il passe ainsi de 171 à 342 € exonérés de cotisations sociales. C'est l’occasion pour le gouvernement de donner un coup de pouce à l’économie fragilisée par le contexte exceptionnel des fêtes de fin d’année. Sauf que les commerces locaux et les enseignes engagées dans une démarche responsable qui sont référencés par les acteurs traditionnels des chèques cadeaux sont rares.

 

Comment profiter de ces montants additionnels pour avoir un effet positif ? Les CSE peuvent favoriser les cartes alternatives, au premier rang desquelles on trouve l’initiative éthi’Kdo, qui référence les enseignes de l’économie sociale, écologique et solidaire sur tout le territoire.

 

Pour permettre aux salariés de découvrir ces enseignes, souvent récentes ou peu présentes dans les publicités, éthi’Kdo conseille aux représentants du personnel d’offrir une combinaison de leur carte avec une carte plus traditionnelle (par exemple 50% / 50%) ou de laisser le choix aux salariés de librement se positionner entre les deux options. C’est par exemple l’option choisie par le CSE d’Eco-mobilier, qui constate un démarrage encourageant pour la carte éthique, plébiscitée par la moitié des collaborateurs.


Au-delà de la carte cadeau, rien n’empêche d’être plus original encore : un bout de forêt, des kits zéro-déchet, des produits alimentaires issus de l’agriculture locale et responsable, des fleurs authentiquement françaises… De nombreuses alternatives existent pour soutenir les acteurs de la consommation responsable. Si vous êtes en quête d’inspiration, jetez un œil à nos cinq idées de cadeaux écologiques pour Noël 2020. Il peut aussi s’agir de « déconsommer » en offrant des expériences plutôt que des objets ou en se focalisant sur des consommables utiles au quotidien (cosmétiques solides, paniers garnis…).

 

Des services pour accompagner la transition des foyers 

Les services sont le deuxième levier d’action des élus du personnel. Ils représenteraient 24 % des montants dépensés par les CSE chaque année. Du point de vue de l’écologie, il est possible d’avoir un effet en accompagnant le quotidien des salariés vers de nouveaux usages durables.
 

Pour cela, les CSE peuvent, par exemple, subventionner des services de coaching pour adopter un mode de vie zéro-déchet, des souscriptions à des épiceries de vrac ou bio en circuit court, un accompagnement aux éco-gestes pour faire des économies d’énergie, des services de réparations de matériel électronique domestique, des solutions de location de vélos traditionnels ou électriques… La liste est longue.
 

De plus en plus d’acteurs innovants proposent des solutions pour accélérer l’économie circulaire et la réduction des déchets ménagers. Par exemple, l’initiative Commown permet aux particuliers de louer des appareils électroniques (ordinateurs, smartphones, casques audio, tablettes…) en longue durée. Un vrai changement de paradigme qui permet d’initier un cercle vertueux, dans un marché où le lourd tribut environnemental est surtout lié à la durée de vie de plus en plus courte des équipements, comme l’explique l’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP).
 

Des offres culturelles pour informer familles et salariés

Finalement, les offres culturelles sont également un levier privilégié pour les CSE qui souhaitent avoir une action positive sur la transition écologique. Promouvoir la culture et éduquer les citoyens fait partie du rôle historique des comités d’entreprise depuis leur création en 1945.
 

Pour cela, les CSE peuvent par exemple offrir des abonnements à des magazines ou des médias indépendants sur l’écologie, comme le jeune quotidien Vert, qui propose une revue de presse des sujets environnementaux en sept minutes chrono. 
 

Il est également possible pour les représentants du personnel d’organiser des ateliers ou des conférences d’experts en ligne, pour permettre aux salariés de poser des questions et de décrypter des sujets d’actualités souvent complexes, comme les effets du numérique ou les enjeux de la 5G. Parmi les formats qui ont fait leur preuve, on pense par exemple à l’atelier ludique « Fresque du climat » et à ses déclinaisons (biodiversité, forêt, numérique…) ou encore au défi « Ma petite planète » qui organise une concours chaque trimestre pour s’initier aux écogestes entre collègues ou en famille.

Plus original encore, les CSE sont en mesure de subventionner des ateliers consacrés au calcul de son propre bilan carbone personnel afin de permettre aux salariés d’appréhender les ordres de grandeurs liés à leurs usages quotidiens et d’éveiller les citoyens à ce mécanisme de comptabilité environnementale désormais obligatoire pour les entreprises dès 500 salariés.
 

Du côté du fonctionnement : anticiper la loi sur le climat

La deuxième actualité phare du dialogue social cette semaine : les prérogatives environnementales des CSE vont être renforcées dans la future loi sur le climat, suite aux recommandations des 150 citoyens de la convention citoyenne pour le climat et des experts du groupe de travail GYROS.
 

En parallèle des œuvres sociales, le CSE a un deuxième budget consacré au bon fonctionnement du dialogue social (expertise, formation des élus, assistance juridique etc.). Un champ souvent moins visible pour les salariés, mais crucial pour les représentants du personnel, qui doivent acquérir de nombreuses compétences en parallèle de leur travail quotidien.
 

Se former aux enjeux environnementaux constitue donc un premier pas pour anticiper les nouvelles responsabilités du CSE. Pour cela, le cabinet d’expertise GATE 17, précurseur dans ce domaine, propose un catalogue de formations pour les élus CSE couvrant toutes les questions du dialogue environnemental. De manière complémentaire, chez Représente.org, nous proposons également un atelier de découverte basé sur la Fresque du climat ainsi qu’une formation aux achats responsables pour les CSE, en partenariat avec l’ANCSE.
 

Finalement, il ne faut pas oublier que les représentants du personnel sont avant tout des représentants. Consulter les salariés fait donc partie des actions primordiales pour entamer une démarche écologique au sein de l’entreprise. C’est pourquoi nous avons développé une méthodologie spécifique pour permettre aux élus des CSE de cerner les sensibilités et les envies de leurs collègues sur les questions environnementales. L’objectif est de mieux comprendre les aspirations des salariés pour y répondre (par le biais des avantages) et de faire émerger des revendications issues du terrain (pour nourrir le dialogue social).

 

« Merci pour votre investissement et de prendre le temps de nous questionner sur des enjeux considérables comme l'environnement », déclare un salarié consulté par son CSE, dans le cadre du kit de démarrage Représente.org, décembre 2020.

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