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28 / 06 / 2021 | 89 vues
Jean Dominique Journet / Abonné
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Les sourds pris en otage par les opérateurs de téléphonie

À trois mois de la montée en charge du dispositif de Centre relais téléphonique (CRT), les opérateurs de téléphonie prennent le public sourd, malentendant, aphasique et sourd-aveugle en otage. En effet, la loi numérique prévoit une progression du forfait mensuel de 1 h à 3 h de communication accessible sous ces modalités : LSF, LfPC, transcription écrite et interfaces adaptées à partir du 1er octobre 2021.
 

Dans plusieurs communications récentes, la Fédération française des télécoms (FFT) prend la décision de ne plus assurer les appels vers les services clients des entreprises et les services publics. Les associations d’usagers s’insurgent contre une telle décision qui va à l’encontre de l’accessibilité universelle prônée par la loi numérique de 2016.

 

Interprétation de la loi numérique toute personnelle de la FFT

 

La loi numérique instaure une obligation d’accessibilité des services téléphoniques, quelle que soit la nature des appels : appels personnels ou vers les services clients ou vers les services publics.


Dans cette loi, il est également question d'instaurer un groupement interprofessionnel pour s’appuyer sur plusieurs entreprises travaillant dans le domaine de l’accessibilité, en vue de mutualiser les moyens et de répondre à l’enjeu de l’accessibilité universelle.

 

La FFT interprète la loi à sa guise en s’assurant qu’elle n’est responsable que des appels interpersonnels et que les autres secteurs doivent se rendre accessibles par leurs propres canaux.

 

Les associations d’usagers refusent ce « saucissonnage » des services téléphoniques alors que les possibilités étaient offertes aux usagers sourds depuis la mise en place du CRT, le 8 octobre 2018.

 

Prise en otage des sourds ou malentendants

 

Alors que les sourds ou malentendants s’approprient un outil d’avancée majeure dans notre société pour une meilleure connexion entre les Français, ils sont aujourd’hui pris en otage par les opérateurs de téléphonie qui, demain, limiteront le dispositif aux stricts appels personnels.

 

De quel droit la FFT assure-t-elle un dispositif téléphonique pour tous les Français ?

 

Un entendant continuera d'appeler son service des impôts ou le service de sa banque, quand un sourd ou malentendant devra se débrouiller lui-même pour contacter ces mêmes interlocuteurs. Cela relève clairement d’une discrimination envers les sourds, malentendants, aphasiques et sourds-aveugles.

 

Les associations représentatives des intéresses (*) demandent l’ouverture d’une négociation avec le Ministère du Numérique pour qu’une décision concertée et cohérente soit prise au plus niveau de l’État dans le but de garantir la liberté d’appeler qui on veut.

 

(*) Les  signataires:

https://aphasie.fr/

https://www.unanimes.fr/qui-sommes-nous/associations-adherentes-et-adherents/

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