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09 / 11 / 2023 | 122 vues
Frédéric Neau / Membre
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Les organisations syndicales unies face au mépris du gouvernement et de l’UCANSS

L’UCANSS vient de faire connaître ses propositions concernant notamment la valeur du point et la prime de partage de la valeur. Inacceptables et totalement décalées des réels besoins des agents de la Sécurité sociale !


Depuis des mois, l’interfédérale unie, FO-CGT-CFDT-CGC-CFTC, exige pour les agents de la Sécurité sociale :

 

  • la compensation de la perte du pouvoir d’achat par une véritable augmentation significative de la valeur du point au 1er janvier 2023 qui, a minima, tienne compte du niveau d’inflation ;
  • l’attribution d’enveloppes budgétaires permettant, entre autres, la revalorisation des coefficients, la reconnaissance des compétences et le déroulement de carrière, connues en amont de l’ouverture des négociations portant sur les trois classifications des emplois et des rémunérations, Employés et Cadres, Praticiens Conseils et Agents de Direction. La classification Employés et Cadres date de 20 ans et est en total décalage avec les besoins des salariés et des organismes de Sécurité sociale ;
  • que le régime des complémentaires de santé obligatoires se rééquilibre par une répartition de la cotisation 60 % Employeur et 40 % Salarié avec un budget complémentaire de 34 millions d’euros, soit 0,6 % de la masse salariale.

 

Alors que l’inflation sévit à des niveaux très élevés (+13  % sur les produits alimentaires en un an), et que de nombreux collègues ne savent plus comment faire face à leurs charges quotidiennes et aux besoins de leur famille, la satisfaction de revendications portées par l’interfédérale relève de l’urgence. Mais gouvernement et UCANSS (1) n’en ont cure.

 

Proposition sans négociation
 

Les directives du gouvernement ont amené l’UCANSS à faire, le 31 août, une « proposition » aux organisations syndicales d’une augmentation de la valeur du point à 1,5 % et de l’attribution d’une prime de Partage de la Valeur à deux tiers du personnel.


Non seulement ce projet est inacceptable car en total décalage avec les réels besoins des agents de la Sécurité sociale, mais il est de surcroît « à prendre ou à laisser », aucune négociation n’étant possible. Il paraît pourtant que les pouvoirs publics (président de la République en tête), décisionnaires en matière de salaires à la Sécurité sociale, appellent, dans le même temps, à la négociation dans les branches professionnelles…


Concernant la Prime de Partage de la Valeur, il faut d’ailleurs ne pas s’y tromper : le gouvernement entend imposer ce dispositif pour qu’il remplace les réelles augmentations de salaires dans les années à venir, nourrissant année après année l’absence d’augmentation de la valeur du point. Il s’agit, de surcroît, d’un système qui participe du pillage de la Sécurité sociale.
 

A l’heure actuelle, 73 milliards ont été détournés de ses caisses rien qu’en 2022 à coups d’exonérations. En ce qui concerne nos revendications sur la Complémentaire Santé, le gouvernement les a également balayées d’un revers de main via l’UCANSS. Quant à la classification, aucune garantie ne nous est donnée sur le montant de l’enveloppe, ce qui n’empêche pas qu’il soit déjà demandé aux organisations syndicales de participer à des groupes de travail…

 

Dialogue rompu et contrepropositions

 

L’Interfédérale refuse le carcan budgétaire imposé par le gouvernement. Elle refuse d’être considérée comme une simple chambre d’enregistrement de décisions ministérielles, par ailleurs contraires aux intérêts du personnel. C’est la raison pour laquelle, toutes les organisations syndicales ont indiqué publiquement qu’elles ne signeraient pas le projet soumis. C’est aussi la raison pour laquelle, depuis le 19 septembre, jour de la dernière RPN (Réunion Paritaire Nationale), l’Interfédérale a décidé de ne plus entrer dans la discussion avec l’UCANSS sur les différents thèmes de négociation qui sont à l’ordre du jour.

 

Cette discussion ne reprendra que si nous avons des réponses nouvelles et positives sur les trois revendications que nous portons.

 

Cette situation de blocage est, bien sûr, la conséquence des orientations gouvernementales : un rendez-vous a été demandé à la Première ministre Elisabeth Borne pour le 24 octobre. Les dispositions de l’Interfédérale visent à contribuer à mettre en œuvre le rapport de force nécessaire pour gagner sur les revendications. Mais en soi, elles ne sont, bien sûr, pas suffisantes.

 

Les militants de nos organisations sont donc incités à se voir sur le terrain et à décider des initiatives qui peuvent être prises au plan local. C’est ainsi que depuis le 19 septembre, dans un nombre conséquent d’organismes, les organisations syndicales décident, dans l’unité, le boycott des réunions de négociation dans leur caisse . Ce type d’initiative, pour être efficace, doit se faire en lien avec les personnels et s’accompagner de l’organisation de réunions des collègues. C’est par l’organisation de la grève que nous parviendrons à l’emporter.

 

(1) L’Union des caisses nationales de Sécurité sociale (UCANSS) est la fédération des employeurs du régime général de la Sécurité sociale.

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