Ddier Debord, Président de la Mgefi a bien voulu faire le point suite aux récentes décisions ministérielles de Bercy sur la PSC et répondre à mes questions sur son approche dans ce contexte.

Le Tribunal administratif de Paris a rejeté le recours en référé précontractuel de la Mgéfi dans le cadre de l’appel d’offres PSC du MEFSIN. Quelles suites envisagez-vous de donner à ce rejet ?

La Mgéfi, bien que déçue par la décision du Tribunal administratif de Paris, ne renonce pas à faire valoir ses arguments. Après le rejet de son recours en référé précontractuel, elle envisage sérieusement un recours au fond. Les arguments avancés restent solides et pertinents, même dans une procédure plus longue et non suspensive. Il confirme la volonté de la Mgéfi de poursuivre le combat juridique, estimant que certains aspects de l’appel d’offres méritent encore d’être éclaircis. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie de défense de l’identité mutualiste de la Mgéfi face à un choix perçu comme politique et favorable à un acteur privé du numérique, Alan. 

L’Assemblée générale de la Mgéfis’est tenue fin juin. Quels ont été les principaux retours des délégués et comment vont-ils nourrir la stratégie de la mutuelle dans les mois à venir ?

L’Assemblée générale qui s’est tenue les 25 et 26 juin à Vannes, a été l’occasion de réflexions profondes sur l’avenir de la mutuelle. Les délégués ont exprimé leur incompréhension face à l’éviction de la Mgéfi, mais aussi leur attachement aux valeurs mutualistes et à la proximité avec les adhérents. Un des enjeux majeurs soulevés a été la nécessité de repenser les formes de militantisme, notamment au niveau local, alors que les conventions de moyens associées au référencement prendront fin au 31 décembre 2025. Ces échanges nourrissent la feuille de route « Rebond 2026 », en cours d’élaboration, qui vise à redéfinir la trajectoire économique, sociale, et stratégique de la Mgéfi dans un contexte de transformation profonde du secteur. 

Le modèle mutualiste de la Mgéfi peut-il perdurer sans modification ?

Le modèle mutualiste de la Mgéfi, fondé sur les solidarités, la proximité et l’accompagnement humain, est aujourd’hui mis à l’épreuve. La réforme de la Protection sociale complémentaire dans la Fonction publique, avec l’introduction de contrats collectifs obligatoires, bouleverse les équilibres historiques. La Mgéfi perdra au 1er janvier 2026 une part significative de son portefeuille. Pour survivre, elle devra adapter son modèle sans renier ses valeurs. Cela passe par la fidélisation des retraités, le développement de nouvelles offres individuelles, et une présence renforcée sur les autres versants de la Fonction publique, telles que la territoriale et l’hospitalière. Le soutien du groupe Matmut, auquel nous sommes affiliés, constitue un atout pour cette transition. 

Le plan « Rebond 2026 » sera structurant pour l’avenir de la Mgéfi. Pouvez-vous nous en présenter les grandes lignes, notamment en matière d’adaptation de l’offre ?

Le plan « Rebond 2026», est actuellement en cours de modélisation, il vise à redéfinir la stratégie de la Mgéfi à moyen terme. Il s’articulera autour de plusieurs axes :

• fidélisation des adhérents retraités via une offre individuelle adaptée, notamment en prévoyance avec la CNP Assurances,
• renforcement de la présence dans la Fonction publique territoriale, avec l’offre labellisée VicTerria Santé, et avec la réponse à appel d’offre via la mise en place de contrat collectifs dans les collectivités territoriales. La Mgéfi a d’ores et déjà remporté neuf appels d’offre, dont le département de l’Essonne, l’agglomération de Pau ou la Ville de Dammarie-les-Lys,
• exploration du champ hospitalier, encore peu investi mais porteur de potentiel,
• communication renforcée pour affirmer la continuité de la mission de la Mgéfi et rassurer les adhérents,
• réflexion sur les besoins structurels de la mutuelle, en lien avec les impacts économiques de la perte du contrat MEFSIN.

Ce plan vise à préserver l’identité mutualiste de la Mgéfi tout en assurant sa viabilité dans un environnement concurrentiel et en mutation. La Mgéfi est mobilisée, au service de ses adhérents.