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24 / 10 / 2022 | 118 vues
Claire Guelmani / Membre
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Fini « l’abondance » pour les futurs retraités et les chômeurs

Après la loi en « trompe-l’œil » prétendant donner du pouvoir d’achat aux salariés en n’abordant pas une seule fois l’augmentation des salaires, le gouvernement continue sur sa lancée « réformiste » et entend s’attaquer dès la rentrée à l’assurance chômage et aux retraites par répartition (1) . Une discussion au Parlement est engagée  sur l’assurance chômage avec comme double objectif la prorogation des règles actuelles d’indemnisation issues de la réforme définitivement entrée en vigueur en fin d’année dernière (et qui arrivent à échéance fin octobre), et surtout la mise en œuvre d’un système d’indemnisation « contracyclique » censé en assouplir les règles en fonction de l’état de l’économie. Objectif, selon Olivier Dussopt, ministre du Travail : « mieux protéger les chômeurs quand les choses vont mal ». Sortir du jeu les organisations syndicales En résumé, si l’économie va bien, il s’agit de baisser l’indemnisation des chômeurs quand Pôle emploi est submergé par des offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur.

 

Vous l’aurez compris, l’idée est de moins indemniser ces feignants de chômeurs pour les pousser à accepter n’importe quel emploi, n’importe quel salaire et n’importe quelles conditions de travail aux conditions proposées par les patrons, dès lors qu’ils considéreront que l’économie va mieux. Comme si leurs profits étaient toujours insuffisants… Comme si être au chômage ou au RSA était un choix. L’autre idée en creux est de sortir définitivement les organisations syndicales de la négociation sur l’assurance chômage et ainsi laisser le gouvernement et le MEDEF décider seuls des règles.

 

Monsieur Roux de Bézieux, patron des patrons, soutient donc naturellement le gouvernement sur ce point quand il déclare préférer que ce soit l’échelon politique qui décide des règles d’indemnisation et que « commencer à négocier quand on sait qu’on n’aboutira pas n’est pas un bon service à rendre au dialogue social ». Pourquoi discuter quand «  les premiers de cordée  » ont décidé ce qui est bon pour la multitude  D’ailleurs, pourquoi discuter « tout court » ?

 

Sans doute une mauvaise habitude prise par les salariés et leurs organisations syndicales qui dans la lutte et la négociation, ont permis la construction et la mise en place d’une protection sociale enviée par beaucoup de pays. S’il avait fallu tenir compte des conditions économiques en 1945, la Sécurité sociale aurait-elle vu le jour ?

 

Retraites : repousser l’âge légal de départ à tout prix

 

Concernant la réforme des retraites, si à ce jour les contours en sont flous, l’objectif est en revanche clair : repousser l’âge légal de départ à 64 ou 65 ans (actuellement à 62 ans) à raison de 3 ou 4 mois par an. Cette disposition va mécaniquement allonger la durée de cotisation pour un départ à taux plein en fonction de l’âge d’entrée dans la vie active.

 

Le prétexte  ?

 

Toujours le même, les régimes de retraite seraient en danger de déficit et il y aurait donc nécessité de les réformer dans le but, bien entendu, de « sauvegarder » notre système par répartition. Or, dans un communiqué de presse du 17 mars 2022, l’AGIRC-ARRCO se félicitait de la bonne gestion du régime par les partenaires sociaux avec un retour à l’équilibre des comptes 2021 et une augmentation de la réserve de plus de 6 milliards. Elle se monte actuellement à 68 milliards d’euros.

 

Pour nous, les revendications sont claires : non à la dernière convention d’assurance chômage et retour de la négociation aux partenaires sociaux, maintien des 42 régimes de retraite, pas d’allongement de la durée de cotisation avec retour aux 37,5 annuités et pas de report de l’âge légal de départ à la retraite.  Le gouvernement a été obligé d’abandonner sa réforme de régime universel en raison des mobilisations successives et de l’intense campagne d’information que nous avons lancées au moment du débat parlementaire. La question du transfert de la collecte des cotisations AGIRC-ARRCO vers l’ACOSS (2) a échoué pour l’instant, là aussi parce que nous avons expliqué quel en était le but (étatisation du système de retraite du privé) ainsi que les conséquences désastreuses en matière d’emploi pour les salariés des groupes de protection sociale en charge de la liquidation des retraites AGIRC-ARRCO 

 

 

1.) Régime général et AGIRC-ARRCO

2). Agence centrale des organismes de Sécurité sociale

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