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31 / 10 / 2025 | 8 vues
Eric Peres / Abonné
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Baromètre APEC: Des cadres aussi frileux que les entreprises

La fin d’année 2025 s’inscrit sous le signe de la prudence. Selon le baromètre Apec du 4ᵉ trimestre, seuls 8 % des entreprises envisagent de recruter un cadre, soit le taux le plus faible depuis 2021. Dans le même temps, la mobilité des cadres stagne : seuls 14 % envisagent de changer d’entreprise à court terme. L’instabilité politique, le climat des affaires atone et la faiblesse de la demande pèsent sur les anticipations comme sur les comportements.

 

Recrutements : les grandes entreprises en retrait

 

Malgré une croissance encore positive (+ 0,8 % prévue en 2025), le climat des affaires reste inférieur à sa moyenne de longue période pour le 18ᵉ mois consécutif. L’inquiétude se renforce dans l’industrie, la construction et les services à forte valeur ajoutée. 

 

Les intentions d’embauche de cadres poursuivent leur repli : seules 8 % des entreprises prévoient un recrutement, contre 10 % en 2024 La baisse est particulièrement nette dans les ETI et grandes entreprises : 43 % d’entre elles envisagent d’embaucher au moins un cadre (- 7 points en un an). Le déficit de confiance, conjugué au ralentissement de l’investissement des entreprises (- 0,9 % attendu en 2025), constitue un frein majeur à la création de postes qualifiés.

 

Des cadres inquiets pour la stabilité de leur emploi

 

Le manque de visibilité touche également les salariés. Seuls 18 % des cadres se déclarent confiants dans l’économie française (- 10 points) et 24 % craignent désormais pour la pérennité de leur emploi (+ 3 points). Les plus jeunes, souvent considérés comme les plus mobiles, sont particulièrement touchés : 30 % d’entre eux redoutent un licenciement, et seuls 16 % envisagent un changement d’entreprise à trois mois (- 4 points sur un an). 

 

Cette frilosité s’explique par la perception d’un risque accru : 49 % jugent qu’un changement d’employeur serait aujourd’hui trop dangereux, tandis que 58 % estiment qu’il leur serait difficile de retrouver un poste équivalent.

 

Une mobilité en berne, reflet d’un marché sous tension

 

La baisse d’optimisme vis-à-vis des perspectives d’évolution professionnelle (- 4 points) illustre un marché moins fluide. Les cadres de 35 à 54 ans, traditionnellement porteurs de projets d’évolution, sont les plus pessimistes : ils ne sont que 51 % à se dire confiants dans leurs perspectives. 

 

Quant à la possibilité d’obtenir une meilleure rémunération en cas de mobilité externe, elle n’est envisagée que par 38 % des répondants (- 5 points). 

 

Le ralentissement du marché cadre observé depuis le début de 2025 se confirme donc : prudence des entreprises, prudence des salariés – le moteur du marché de l’emploi des cadres reste grippé à l’orée de 2026.

 

Le baromètre : urlr.me/VzMutR 

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