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01 / 09 / 2023 | 111 vues
Jean-Philippe Milesy / Membre
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Dans bien des investissements socialement responsables, la part du solidaire et de l’écologique est trop souvent dosée selon la recette fameuse du pâté d’alouette : « un cheval, une alouette »

Au lendemain d’un très intéressant colloque du CIRIEC sur la place de l’Économie collective dans la transition écologique, la cellule d’investigation de Radio-France a révèlé, il y a quelques mois, l’engagement de grandes banques françaises dans les énergies fossiles. Ce n’est pas une nouveauté et bien des rapports ont souligné ces coupables rapports financiers.


Ce qui chagrine est, dans l’enquête conduite avec sérieux par les journalistes de la radio publique, de voir associés à la BNP deux groupes coopératifs, le Crédit Agricole et BPCE-Natixis. Ce dernier est ainsi actionnaire à hauteur de 1 milliard d’euros dans Glencore, très important groupe extracteur helvétique. (En 2003, alors que Glencore avait brutalement fermé, sans la moindre dépollution, son usine Metaleurop de Noyelle-Godault, le président Jacques Chirac avait évoqué un groupe « voyou »). Et malgré cela Natixis, qui se présente comme la « référence en épargne salariale », s’engage auprès de ce prédateur universel.

 

On savait déjà que dans bien des investissements socialement responsables, la part du solidaire et de l’écologique est trop souvent dosée selon la recette fameuse du pâté d’alouette : « un cheval, une alouette ».

 

Mais ne devons-nous pas nous insurger de voir que des groupes fondés sur l’épargne d’agriculteurs, de salariés et de petits entrepreneurs, et dispensant de grands discours sur leurs valeurs, participent à la prédation financière et extractiviste la plus éhontée ?

 

Et surtout, que l’on ne justifie pas ces investissements par la volonté de la meilleure rentabilité financière au bénéfice des sociétaires. Sinon, pourquoi ne pas imaginer des joint-ventures avec la Camorra ou la ‘Ndrangheta qui sont, dit-on, parmi les entreprises les plus profitables au monde ?

 

Pour ma part je préfère voir comme œuvrant à une « ESS rassemblée, claire et conquérante », selon le Manifeste publié par ESS-France - et dont nous sommes signataires -, celles et ceux qui ont travaillé deux jours durant au symposium CIRIEC de Thessalonique, acteurs de l’économie publique, universitaires et experts, responsables de l’ESS, tous ont marqué leur volonté de participer à un développement nouveau, démocratique, solidaire et écologique ▪

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