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24 / 10 / 2022 | 194 vues
Aurélie Moreau / Abonné
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Mandat au CSE : quelles conditions de l’engagement personnel pour incarner le collectif des salariés ?

De nombreuses analyses témoignent que les directions sont attachées au dialogue social. Au moment du renouvellement des CSE, c’est le moment qu’elles le montrent car les élus sortants n’en sont pas toujours convaincus. C’est donc le moment de se mobiliser autour de la notion de dialogue social maison et de créer un terrain favorable à la motivation des élus. Trois axes de mobilisation à initier.

Analyser le passé pour rebondir sur l’avenir : ou va le dialogue social maison ? 


Alors que les CSE sont en phase de renouvellement, c’est le moment de dresser le bilan de la première expérience du dialogue social de ces 4 dernières années. Le bilan de ce que le CSE a réussi et non ce qu’il aurait aimé mener plus loin ; les élus sont exigeants avec eux-mêmes ! En d’autres termes, quelle a été l’utilité du CSE ? Des indicateurs quantitatifs et qualitatifs peuvent être mobilisés pour mesurer et qualifier l’engagement du CSE. Bien entendu, les réalisations syndicales, notamment au travers de la signature des accords d’entreprise, font partie intégrante de ce dialogue social. Cela permettra de valoriser ce qui est fait et de se projeter vers une promesse d’avenir plus contributif. Cela passe par une discussion ouverte et loyale avec la direction sur la finalité du dialogue social maison : à quoi sert le dialogue social ? quelle est sa place ? sa fonction ? sa contribution attendue ?

La dimension individuelle du mandat : les conditions de l’engagement personnel

Les aspirations actuelles d’un salarié pour devenir candidat aux élections de CSE peuvent être individualistes ! La perspective que cette expérience me serve si elle ne me dessert pas, peut être un levier pour attirer de nouvelles générations d’élus. La curiosité est certainement le premier ressort naturel d’un élu : mieux comprendre les enjeux de l’entreprise dans laquelle il évolue. Certaines personnalités peuvent être séduites par des connaissances dépaysantes à investir. Tout débutant peut apprendre et s’émanciper en s’appropriant un champ nouveau de savoirs directement exploitables. Une des conditions de cet engagement est de valoriser le rapport rémunération/ temps passé et partagé/ évolution de carrière/ articulation avec vie personnelle. Le temps du bénévolat hors temps de travail est révolu (du moins pour les jeunes générations). La loi comporte des dispositions pour qu’il n’y ait pas de dommage négatif du fait d’être porteur de mandat ; la négociation d’un accord peut mettre une entreprise sur la voie de la contribution positive de la mission de représentants du personnel. L’utilité pour l’individu qui s’engage dans un mandat sera renforcée par la logique d’acquisition et de validation de ces compétences dans le champ professionnel. La VAE des élus est à développer afin que le porteur de mandat puisse professionnellement valoriser ses expériences d’élus. La valorisation du mandat dans une carrière professionnelle est un challenge des prochaines années. La finalité du dialogue justifie des moyens proportionnés. Et la recherche de cet épanouissement personnel est décuplée par l’appartenance à une équipe pour représenter un collectif.

La dimension collective du mandat : incarner le collectif des salariés

Le CSE est un organe collégial. C’est même une équipe qui vise à être participative et inclusive : chaque élu pourra être valorisé et utilisé pour ses contributions représentatives de son métier, son service, sa connaissance de l’entreprise vue de son observatoire professionnel, sa personnalité. Il est respecté car élu, il est représentatif ! Le CSE n’est pas seulement une agrégation d’élus : il peut être une équipe solidaire dans laquelle le collectif peut décupler les forces et les aspirations au-delà de l’addition des élus. Il doit être conduit par une ligne politique claire. Bien sur le fil conducteur est l’intérêt des salariés. Mais cela ne suffit plus. Il faut s’attacher au sens du travail, sur les raisons de son appartenance à son entreprise, sur le rapport contribution/rétribution. Quel est le sens pour chacun des salariés de notre collectivité des projets présentés par la direction ? Comment le déploiement opérationnel permet à chaque salarié concerné d’y prendre part dans de bonnes conditions ? 

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