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10 / 07 / 2021 | 139 vues
CFE-CGC GFPP / Membre
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Signez ou dégagez : la nouvelle politique sociale d'ADP

Dans le contexte de crise sanitaire et sociale de la pandémie, les syndicats d'ADP ont été appelés à participer à des négociations sur trois projets d’accords en 2020 : rupture conventionnelle collective (RCC), activité partielle de longue durée (APLD) et accord de performance collective (APC). La direction exigeait la signature indissociable de ces trois accords, sous la menace de mesures unilatérales à l’encontre des salariés.


Faute d’obtenir l’accord majoritaire des syndicats représentatifs, refusant de céder à des pressions inacceptables, les négociations ont finalement repris pour déboucher sur la signature unanime d’un accord de RCC, prévoyant 1 150 départs volontaires de l'entreprise, dont 700 non remplacés, ce qui représentait un effort conséquent pour le personnel restant concernant leurs conditions et leur charge de travail.


Dans la foulée de la signature de cet accord qui interdisait tout licenciement économique avant janvier 2022, la direction d'ADP a prévu d’imposer des modifications définitives des contrats de travail, entraînant des pertes financières de plusieurs milliers d’euros ainsi qu’une clause de mobilité géographique imposée, sous la menace d’un licenciement, dans le cadre d’un PSE, entrant en vigueur en janvier 2022, pour tous les salariés réfractaires.


Bien qu’ayant subi plus d’une année d’activité partielle, les salariés étaient prêts à consentir à un sacrifice financier temporaire et proportionné pour surmonter la crise. La CFE-CGC a donc proposé, avec persévérance mais en vain, une clause formelle de « retour à meilleure fortune » !

En même temps, le groupe ADP endettait l’entreprise pour plus de dix ans en achetant des aéroports à l’étranger, investissant 1,2 milliard d’euros en Inde, 400 millions d’euros au Kazakhstan etc. et faisait bénéficier son équipe dirigeante d’une augmentation de 10 % en 2020.
 

Grande preuve d’éthique et de solidarité
 

Sous l’autorité d’Augustin de Romanet, qui préside Paris Europlace, ADP, qui est considéré comme un modèle d’entreprise à mission, est devenu une entreprise à vocation purement financière dont le PDG peaufine le dégraissement et l'appauvrissement de ses salariés. De plus, la direction d’ADP s’octroie le droit d'unilatéralement et définitivement modifier de fait les contrats de travail, ce qui représente un précédent très dangereux pour les droits de tous les salariés.

Cette direction, méprisante et autiste aux propositions des syndicats depuis des mois, contraint les salariés à manifester autant que nécessaire pour enfin être entendus par elle et son actionnaire majoritaire, aux abonnés absents : l’État.


Nous constatons que, jusqu’à présent, les seules réponses face à ces manifestations totalement pacifiques ont été une présence massive des forces de l'ordre, comme si nous étions des délinquants, avec verbalisations, tactique de nasse pendant plusieurs heures en milieu confiné, jets de gaz lacrymogènes et, cerise sur le gâteau, interpellation des dirigeants syndicaux en plein mouvement de grève, avec transfert au poste de police. Une innovation dont la légalité reste à démontrer pour faire pression et bâillonner la revendication sociale.

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