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02 / 04 / 2021 | 422 vues
Philippe Charry / Abonné
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Les effectifs d'Orange ont baissé de 40 % depuis 2012 et ça continue...

Le climat social se durcit et certaines négociations essentielles pour les droits des salariés sont repoussées à la fin du premier semestre. Nous avons donc décidé d’interpeller Stéphane Richard dans une lettre ouverte.


Depuis 2012, l’entreprise aura supprimé plus de 40 % de ses effectifs. Entre 2020 et 2022, la direction a annoncé qu’il y aura encore environ 7 000 ETP en CDI en moins. L’hémorragie continue avec l’accentuation de la sous-traitance et des filialisations. De l’aveu même de l’entreprise et depuis des années, il manque constamment 3 000 ETP en CDI pour faire face aux besoins. En quatre mois, par un curieux tour de passe-passe, la direction annonce maintenant que ce n’est plus le cas.

 

Notre fédération dénonce cette politique qui dégrade les conditions de travail et la qualité de service. Chez Orange, l’entreprise indique que la pression va entre autres se porter sur les agences de distribution, la relation clients-grand public et les activités transverses.

 

Notre organisation syndicale exprime ses vives inquiétudes face à une telle politique de l’emploi et à ses conséquences sur les conditions de travail. Nous réaffirmons notre exigence de conserver et de (ré-)internaliser l’ensemble de nos activités et nous contestons le transfert de nos boutiques à la GDT* dont la convention collective, les salaires et parts variables sont moins-disants. Orange doit massivement recruter en CDI pour faire face aux objectifs et aux enjeux stratégiques. Nous attendons également une vraie reconnaissancelargement méritée par le personnel d’Orange. Les salariés ont rapidement dû s’adapter à de nouvelles façons de travailler, parfois avec de lourdes contraintes et ils continuent de relever ce défi avec une implication sans faille. Pour nous, la négociation salariale 2021 doit démarrer au plus vite et l’entreprise a le devoir de récompenser ses employés par une augmentation salariale et une reconnaissance à la hauteur des résultats que ces derniers ont obtenus.

 

Par ailleurs, comme nous l'écrivions récemment, les boutiques sont en danger. Dans le cadre du schéma directeur de la distribution de 2021 et après l’annonce en février de 26 fermetures et de 21 relocalisations de boutiques en province, l’Île-de-France va présenter un projet d’arrêt d’exploitation des boutiques au CSE de la DO IDF, les 25 et 26 mars.

 

Dans un premier temps, les boutiques concernées seront celles d’Enghien-les-Bains, de Provins et de Saint-Germain-en-Laye, puis suivront celles de Fontainebleau, d’Étampes et de Montreuil. Selon la direction, la crise sanitaire induit un changement durable des comportements des clients qui utilisent de plus en plus le canal numérique. Il s’agit en réalité d’un alibi opportun qui permet à l’entreprise de poursuivre le démantèlement du réseau Orange France.

 

Or, nous dénonçons depuis plusieurs années la refonte du maillage des boutiques d'Orange, dont le seul objectif est de faire des économies sur la masse salariale. En fait, il est bien question ici de casse sociale et nous réitérons notre opposition à toute politique de filialisation.


Ce nouveau projet inquiète fortement nos collègues de boutique qui sont sur le pont depuis le début de la crise du covid-19. Leurs conditions de travail, déjà difficiles, vont de nouveau être lourdement affectées (déplacement sur un site plus éloigné et changement de métier et/ou d’environnement).


Nous demandons l’intégration de la GDT au sein de la maison mère, l’arrêt du dumping social et un accompagnement solide pour les salariés afin de préserver leur pouvoir d’achat.

 

Négociations salariales de 2021

 

Grâce à notre lettre ouverte à Stéphane Richard, nous avons obtenu le démarrage de la négociation salariale pour mi-avril, contrairement au calendrier tardif que l'entreprise voulait imposer.


En 2020, la décision unilatérale de l’entreprise était basée sur la prétendue décroissance économique de l’entreprise, ce qui a été démenti par les très bons résultats financiers d’Orange présentés en ce début d’année. Tous les budgets et augmentations avaient été divisés par 2 par rapport à l’accord salarial de 2019, 0 euro pour les situations particulières, aucune prime collective pour récompenser la réactivité et l’adaptation des salariés pendant cette crise sanitaire.

 

Les bilans des NAO de 2020 des DO et divisions montrent déjà des résultats négatifs sur le pilotage, notamment sur l’égalité professionnelle, ce qui creuse de nouveau l’écart salarial et l’évolution professionnelle hommes/femmes. C’est inconcevable pour une entreprise comme Orange qui se vante de sa bonne note sur l’index salarial gouvernemental, méthode de calcul d’ailleurs largement contestée par notre organisation syndicale.


Il importe que des mesures de rattrapage significatives soient mises en place. Nous défendrons des augmentations de salaires collectives importantes, en adéquation avec le chiffre d’affaires et la richesse produite par le personnel. Nous revendiquerons également un budget conséquent pour l’attribution de mesures de reconnaissance qui ont baissé de 40 % en 2020.


L’entreprise Orange doit se montrer exemplaire en 2021, à l’image de tous ses salariés.
 

Générale de téléphone (GDT) appartient au groupe Orange à 100 %. Elle exerce trois activités complémentaires au sein d’un réseau de distribution en points de vente à travers toute la France :

  • commercialisation de l’ensemble des offres de la marque Orange, de smartphones et d’accessoires ;
  • service de photos d’identité dématérialisées pour les documents officiels ;
  • vente d’accessoires tendance et objets connectés dans les enseignes spécialisées MOOD et via la boutique en ligne mood.com.
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