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25 / 09 / 2019 | 80 vues
Eric Peres / Abonné
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Les cadres exigent respect et justice

En mars dernier, la négociation sur l’encadrement entre le MEDEF et les organisations syndicales commençait enfin. Le patronat déclare ne pas avoir de mandat pour un accord interprofessionnel ; une frilosité qui contraste avec l’enjeu d’une telle négociation. Celle-ci est une occasion formidable de replacer le rôle des cadres dans l’entreprise et au cœur du dialogue social.
 

Pourtant, ce rôle a été subitement montré du doigt, suite aux annonces du gouvernement sur l’assurance chômage, le 18 juin dernier. Cela parce que leur rétribution est plus élevée que les autres catégories de personnel et parce que leur indemnité de chômage est proportionnelle à ce salaire.
 

Fondre sur ce fait pour vilipender une partie des professionnels revient à oublier un peu vite que les cadres, ainsi que les autres salariés, subissent notamment la discrimination liée à l’âge après 50 ans et qu’aucun pont d’or ne leur est fait, malgré leur très grande expérience. Alors qu’ils cotisent plus pour le bien de tous les travailleurs, la dégressivité de leurs indemnités est un non-sens. Cette décision nourrit notre crainte d’une perte de reconnaissance quant à l’engagement des cadres au sein des entreprises. Cette appréhension concerne chacun d’entre eux alors que notre catégorie doit faire face au profond bouleversement des modes d’organisation du travail.
 

Aujourd’hui, les cadres, pourtant de plus en plus nombreux, doivent en effet faire face à une charge de travail et à une expertise accrues. En parallèle, les inégalités salariales entre hommes et femmes perdurent malgré les volontés publiques et les sanctions. De même, le manque de reconnaissance que les récentes annonces ne font qu’aggraver, appelle à trouver d’autres réponses, d’autres accords, pour atteindre le juste équilibre entre leur contribution et leur rétribution. La confiance entre les cadres et les entreprises est à ce prix.
 

Sans cet équilibre, sans une reconnaissance de l’investissement et de l’engagement des salariés, les entreprises auront bien du mal à attirer et à fidéliser des talents et des cadres compétents, capables de relever les prochains défis, dont les changements actuels ne sont qu’un échantillon. La défiance s’installera alors inexorablement.
 

Pour répondre à ces enjeux urgents, FO-cadres a développé plusieurs axes afin de mettre l’accord national interprofessionnel de 1983 à jour, lequel ne répond plus aux réalités d’aujourd’hui.
 

Ainsi, parmi ceux-ci, nous demandons notamment une meilleure protection de l’engagement professionnel des cadres.
 

Les cadres sont des salariés à part entière et pas entièrement à part. Notre travail est de remettre du collectif là où l’individuel prévaut. Nous devons aussi regarder vers l’avenir sans oublier l’essentiel. Ces négociations sont donc l’occasion de réussir cette équation et de redonner leur place aux cadres, avec une protection suffisamment forte pour les conforter dans leur rôle.

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