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29 / 03 / 2019 | 105 vues
Thierry Beaudet / Membre
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Grand âge et autonomie : la Mutualité Française salue le rapport Libault

Pour rappel, Dominique Libault (président du Haut Conseil du financement de la protection sociale)  avait été missionné le 1er octobre 2018 par la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn pour mener à bien la concertation Grand Age et autonomie.
 

Le rapport qui vient d'être remis à la Ministre s'organise autour de deux parties, l'une portant sur les constats et les enjeux, et l'autre portant sur les propositions pour changer de modèle.
 

Les propositions s'organisent autour des thèmes suivants :
 

  • Un nouveau regard sur le grand âge : réaffirmer la citoyenneté et la dignité des personnes âgées, aider les proches aidants et lutter contre l'isolement de la personne âgée ;
  • L'autonomie de la personne âgée au coeur de la stratégie : garantir le libre choix de la personne âgée, prévenir la perte d'autonomie ;
  • Améliorer les conditions de vie de la personne âgée par la revalorisation des métiers ;
  • Mieux accompagner : rénover les prestations, agir sur l'accessibilité financière, garantie du libre choix, assurer une continuité de prise en charge ;
  • Un risque national à part entière avec un partenariat territorial renouvelé : reconnaitre la perte d'autonomie comme un risque de protection sociale, améliorer les connaissances statistiques et économiques, accroitre l'effort financier, piloter l'offre sur les territoires.
     

La mutualité Française  salue l’ambition des 175 propositions élaborées selon une démarche collaborative, associant l’ensemble des acteurs, dans des délais resserrés.
 

Alors que la génération du papy-boom arrive au grand âge, l'auteur du rapport propose de renforcer la prise en charge de l'autonomie en créant un nouveau risque de protection sociale et en fixant une dizaine de priorités : investir dans l'attractivité des métiers du grand âge, à domicile comme en établissement, donner le pouvoir de choisir librement de rester à son domicile (avec une nouvelle prestation autonomie à domicile), développer des alternatives au domicile et à l'EHPAD, faire baisser les restes à charge, soutenir les aidants, simplifier le parcours des personnes âgées, renforcer la prévention etc.
 

L'ensemble de ces propositions est en phase avec celles que la Mutualité Française avait rendues publiques fin 2018. Notre idée de moduler le prix des EHPAD en fonction des revenus des résidents a notamment été reprise dans le rapport.
 

Les dépenses publiques supplémentaires allouées à ce « nouveau risque de protection sociale » devraient atteindre plus de 9 milliards d’euros, selon l'auteur du rapport. L'estimation des besoins est bien à la hauteur de l'enjeu.
 

Concernant le financement, la Mutualité Française se félicite de l'ambition annoncée d'un large renforcement de la part issue de la solidarité nationale.
 

Toutefois, il convient de remarquer que l'objectif de baisse de reste à charge pourrait être plus ambitieux [300 euros pour les gens gagnant entre 1.000 et 1.600 euros, pour un reste à charge moyen en EHPAD atteignant 1.850 euros]. En complément de la solidarité nationale, une solution assurantielle et solidaire parce que généralisée ne doit pas être écartée du débat public sur le futur projet de loi, afin de baisser encore davantage la facture pour les Français.
 

Enfin, la Mutualité Française rappelle sa proposition de créer des « coordonnateurs autonomie », pourtant nécessaires à l'accompagnement des parcours. Elle soutient le renforcement des missions confiées à la CNSA.
 

Dans la perspective de la future loi sur l'autonomie, la Mutualité Française entend rester mobilisée, beaucoup de sujets restant à trancher (sur le financement, la gouvernance etc.).

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