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07 / 11 / 2018 | 35 vues
Frédéric Liautaud / Membre
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Ras-le-bol des agents des impôts à travailler sur des outils non aboutis : le cas Médoc version web

Médoc est l'un des poumons des finances publiques : 65 % du budget global de l’État
transite via cette application utilisée par plus de 20 000 agents de la DGFiP et toutes les
obligations fiscales des entreprises y sont enregistrées.
 
Jusqu'à présent, l’utilisation à distance de Médoc nécessitait un accès à une machine multi-applicative (MMA). Pour diverses raisons (notamment de coût), la DGFIP a décidé de progressivement supprimer les MMA et de transposer Médoc au format web.
 
L’application Médoc web a été expérimentée en Mayenne à partir du 8 septembre 2017, au SIE de Laval et au PRS de Mayenne (53). Elle a été élargie au département de la Sarthe (72) le 8 mars 2018. La généralisation de Médoc web s’effectue par vagues, avec une cible de généralisation à l’ensemble du territoire fin 2018.

Ras-le-bol

Or, dans les services qui ont basculé dans Médoc web, le mécontentement est désormais général. Avant même le basculement de la DGE (le 18 octobre dernier), certains de nos collègues évoquaient jusqu'à 2 heures pour mener la clôture de la comptabilité à bien alors que la durée moyenne est habituellement d'une demi-heure. Depuis, lenteurs, blocages et « plantages » s'empilent. L'application « mouline » pendant des durées incompréhensibles avant que l'on ne puisse enchaîner sur un nouvel écran de travail.
 
De nombreux services se retrouvent dans l'incapacité de clôturer leur journée comptable et se demandent, si cela dure plusieurs jours, comment opérer les rattrapages sous Médoc web
 
Le retard s'accumule dans les services et les bugs et déconnexions n'arrangent rien. En cette période, en plus des travaux comptables courants, les collègues s'emploient à traiter les défaillances pour le GF20 (taux de retardataires TVA de plus de 6 mois) avant le 31 octobre et les dossiers avant le passage à l'ACIS V2 le mois prochain et le PAS début 2019. Les agents sont excédés, se demandent s'ils pourront fermer la journée courante et n'osent penser aux fins de mois et à la fin d'année. Beaucoup se demandent également si l'administration centrale est informée de ces dysfonctionnements.
 
La réponse est oui, bien évidemment. Pour preuve, le plan de déploiement de Médoc web prévoyait une dernière vague le 8 novembre, concernant les directions générant le plus grand nombre d'écritures (59, 62 75, 92, 971, 972, 973, 976, DCST et DINR). Cette ultime
vague est déjà repoussée au 15 novembre (dans un premier temps), compte tenu des difficultés rencontrées.

Le bureau SI1C relève lui-même que les périodes dites de charge importante (10h00-12h00 et à partir de 14h00) sont particulièrement concernées. Les collègues de l'assistance sont constamment sollicités et mobilisés pour résoudre les problèmes générés par une plate-forme sous-dimensionnée et des équipes tout autant sous-dimensionnées.
 
Notre syndicat ne s'oppose pas à la modernisation de nos applications, bien au contraire. En revanche, ce qui nous pose problème est encore une fois le manque d’anticipation et le manque de moyens, deux maladies chroniques de la DGFiP.
 
Combien de temps faudra-t-il encore attendre pour que des outils adaptés au volume et stabilisés nous soient livrés ?
 
Combien de temps encore le personnel devra-t-il ajuster sa manière de travailler à des outils non aboutis ?
 
Quid des conditions de travail et de la qualité du service rendu ?

Suspendre le déploiement

La direction générale doit rapidement prendre la mesure des dysfonctionnements et y apporter des réponses concrètes, notamment en suspendant le déploiement tant que les conditions d'un fonctionnement normal ne sont pas réunies.
 
Il devient difficile de cacher la poussière sous le tapis lorsque celui-ci est déjà à un mètre du sol !
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