Participatif
ACCÈS PUBLIC
26 / 06 / 2017 | 54 vues
Morgane Landras / Membre
Articles : 5
Inscrit(e) le 16 / 03 / 2016

Un guide pour lutter contre la sursollicitation numérique

La sursollicitation numérique se caractérise par le trop grand nombre d’informations numériques qui nous assaillent : au travail, dans la vie de tous les jours, lors des loisirs etc. Il faut se protéger de cette sursollicitation (qui nous est devenue quasiment permanente). Si l'on ne prend pas ses distances, il y a risque de s’exposer à l'épuisement professionnel.

Caroline Cuny, titulaire d’une thèse en psychologie cognitive et enseignante-chercheuse à l'École de management de Grenoble, vient de réaliser une étude sur le sujet avec différents chercheurs de la chaire des talents de la transformation digitale. Elle met aujourd’hui en ligne un guide des bonnes pratiques pour lutter contre la sursollicitation numérique.

Pour Caroline Cuny, « les neurosciences sont formelles : le cerveau humain, quel qu’il soit, n’est pas multitâche. S’il est submergé d’informations, il s’épuise et il perd son efficacité. Ses limites sont faciles à atteindre, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Pour limiter les risques, notre guide des bonnes pratiques propose des astuces et des méthodes de travail qui peuvent paraître basiques mais qui, dans les faits, ne sont appliquées ni par les collaborateurs, ni par les managers ».

Prioriser et planifier

Pour l’auteur, chacun doit d’abord sélectionner et traiter les informations vraiment prioritaires. Les autres informations doivent attendre. On doit donc aller vers un compromis et ne pas répondre dans l’instant à toutes les sollicitations numériques. Selon elle, il faut dédramatiser les urgences. En effet, en gérant trop d’informations simultanément, on s’expose évidemment à ne pas y répondre correctement.

Deuxième conseil : planifier et anticiper. Pour l’auteur, « le fait de prévoir les tâches que l’on doit réaliser permet de mobiliser toutes ses ressources au bon moment. Il faut même anticiper ses temps de pause et ne surtout pas combler son emploi du temps à tout prix. S’accorder quelques minutes entre deux tâches est très régénérant pour le cerveau. Et pour « aérer » son cerveau efficacement, il faut faire quelque chose que l’on aime, comme passer quelques minutes sur les réseaux sociaux, s'étirer ou pratiquer la visualisation mentale. Ces temps de pause améliorent notre capacité à prendre les bonnes décisions. Pire, ne pas s’accorder de pause entre deux taches intensives entraîne même une perte d’efficacité. Cela concerne également les managers qui doivent donner l’exemple en prenant des pauses et en incitant leurs collaborateurs à faire de même ».

Autre conseil : pour ce qui est des tâches répétitives, il faut prendre le temps de bien les maîtriser. Une fois que c’est le cas, on peut les faire en mode robot et ne plus solliciter son mental.

Recherches sur l'effet de la transformation numérique

Caroline Cuny mène des recherches sur l'effet de la digitalisation sur les processus cognitifs dans le cadre de sa chaire. En créant cette dernière en juin 2016, l'École de management de Grenoble voulait lancer une réflexion collective sur les compétences humaines indispensables pour que les entreprises mènent à bien leur métamorphose dans le domaine du numérique.

À cette école, la recherche en sciences de gestion contribue aux débats sociétaux : formes alternatives de marchés et d’organisations, reconfiguration des modèles commerciaux, énergie, santé et bien-être, économie du partage, géopolitique, numérique et ses talents, entrepreneuriat féminin etc.

Pas encore de commentaires