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14 / 06 / 2016 | 53 vues
Henri Prieur / Membre
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Ouverture du capital : RTE doit rester détenu à 100 % par la Nation ! Non à la cession des infrastructures énergétiques aux investisseurs étrangers

Avec le processus de vente de RTE et les schémas de holding aujourd’hui sur la table, EDF et Bercy ont engagé l’ouverture du capital de RTE à des acteurs privés. Projet industriel, propriété 100 % publique de RTE, aucun des prérequis de la CFE énergies n’est respecté dans une opération strictement financière. La CFE énergies se mobilise donc pour défendre l’industrie française et préserver des infrastructures de souveraineté nationale d’un bradage et d’une livraison à des acteurs étrangers 

Confrontés à une équation financière rendue intenable par le financement du projet nucléaire d’Hinkley Point, EDF et le gouvernement ont décidé de l’ouverture du capital de RTE dans des modalités qui n’ont pour but que de maximiser le produit de cette vente et de limiter le montant des recapitalisations promises à EDF et à AREVA. La création d’une holding détenue majoritairement par le secteur public mais ouverte au privé permet de solliciter plusieurs acquéreurs potentiels, dont des fonds privés et des acteurs étrangers, dans le seul but de faire monter les prix.

Il n’y a dans cette opération ni logique industrielle ni respect de la Constitution, laquelle stipule pourtant que les infrastructures essentielles qui sont le service public national comme l’est RTE doivent rester propriété exclusive de la Nation. Pour la CFE énergies, c’est aussi inacceptable qu’irresponsable !

Le schéma de holding envisagé n’interdit pas l’entrée indirecte au capital de RTE de State Grid, électricien chinois.

En faisant du prix l’unique objectif de cette ouverture du capital de RTE, le gouvernement prend le risque de voir RTE soumis à une pression financière croissante de la part de nouveaux actionnaires qui chercheront à rentabiliser leur investissement, loin de l’intérêt général. Pourtant, RTE est un service public national en monopole. Dès lors, soit les tarifs et donc les factures des consommateurs augmenteront, soit les investissements de RTE seront contraints alors que ceux-ci sont essentiels à la qualité du service public et à la transition énergétique. Cela pénalisera la facture des Français et la compétitivité des entreprises implantées en France et aura des conséquences néfastes sur l’emploi en France.

Pire, en faisant de RTE un vulgaire actif non stratégique, EDF et le gouvernement semblent oublier qu’il s’agit d’une infrastructure au cœur de la souveraineté énergétique du pays. Le schéma de holding envisagé n’interdit pas l’entrée indirecte au capital de RTE de State Grid, électricien chinois. Cet acteur majeur vise l’accès aux meilleures technologies ou la recherche de débouchés pour l’industrie électrique chinoise. Dans un contexte où les infrastructures européennes sont au cœur de la stratégie chinoise d’acquisitions à l’instar du port du Pirée en Grèce et de l’aéroport de Toulouse, le seul poste réclamé par l’actionnaire chinois d’Electricidad de Portugal est celui des achats. Serions-nous naïfs ? Avons-nous oublié de défendre les intérêts de l’industrie tricolore ?
 
Pour la CFE énergies, il n’est pas pensable que la France brade, pour des raisons strictement financières, une infrastructure au cœur de sa souveraineté énergétique, en offrant aux investisseurs chinois l'occasion de poursuivre leur stratégie dans les infrastructures européennes ou aux fonds de pension et de voir les retraites australiennes financées par les factures des Français. C’est pour cela et parce que les bénéfices de RTE doivent revenir exclusivement à la collectivité nationale que la CFE énergies défend le fait que RTE doit continuer d’appartenir à la Nation.

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