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14 / 06 / 2016 | 70 vues
Angela Accaoui / Membre
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La gestion des temps dans la balance de la qualité de vie au travail

Trop souvent considérée sous le seul angle du confort, la gestion des temps relève d’une véritable démarche managériale et s’inscrit dans une relation de confiance entre les salariés et l’entreprise.

Il y a quelques années, lorsque Anne-Sophie Panseri a commencé à mettre en pratique le principe de la conciliation des temps dans son entreprise de fabrica­tion de portes automatiques, d’aucuns ont cru déceler dans sa démarche la marque d’un engagement « féministe ». Il est vrai que la diri­geante de la société Maviflex voyait dans la gestion des temps un levier efficace pour féminiser les métiers de l’in­dustrie et repousser le pla­fond de verre qui interdit aux femmes l’accès aux postes décisionnels. « Il est très vite apparu que les initiatives que nous avons prises bénéfi­ciaient autant, sinon plus, aux hommes qu’aux femmes et que c’était, au fond, l’organi­sation globale de l’entreprise qui s’en trouvait améliorée », se souvient-elle.

De fait, chez Maviflex, que l’on soit homme ou femme, cadre ou ouvrier, on est prié de quitter son travail à 18h30 au plus tard et de planifier ses réunions à des horaires décents. L’entreprise a par ailleurs imaginé un « contrat parental » permettant d’adapter, sans les réduire, les horaires de travail de salariés parents à certaines contraintes récurrentes liées à leur vie familiale (garde d’enfant, activité extra-scolaire...). Si cette mesure contractuelle se limite chaque année aux 5-6 salariés qui en font la demande (plutôt des hommes), l’en­treprise accorde à tous ses collaborateurs une « flexibilité horaire en cas d’imprévu ». Cette forme de « tolérance au retard » accordée par la direction permet, ponctuellement, de faire face à une urgence sans avoir à se justi­fier et sans craindre les remontrances. Le col­laborateur y gagne en sérénité et l’entreprise limite des arrêts de courte durée qui désor­ganisent le travail, stressent les collègues et finissent par coûter cher (170 jours d’absence de courte durée économisés en 2013). Pour Anne-Sophie Panseri, l’équation est évidente : plus on donne de liberté aux salariés dans leur organisation personnelle, plus on limite les horaires à rallonge et le présentéisme (notoire­ment improductifs) et plus l’entreprise y gagne en performances et en cohésion.

Gestion autonome

L’entreprise nantaise RMA (Ressources Mutuelles Assistance) a égale­ment adopté cette logique dès sa création, il y a une dizaine d’années. Souhaitant rompre avec le producti­visme des centres d’appel, cette société de ser­vices d’assistance santé-prévoyance, filiale du groupe Harmonie Mutuelle, a d’emblée intégré de façon quasi « organique » dans son mode de fonctionnement qualité de service et quali­té de vie au travail. Une question de valeurs mais aussi un positionnement stratégique sur un marché très concurrentiel... « Pour être en mesure d’apporter une écoute de qualité aux personnes, souvent malades ou en grande dif­ficulté, qui nous appellent, nous devons offrir les meilleures conditions de travail à nos sala­riés », explique Jean-Pierre Thibaud, directeur général de l’entreprise. Ce pari qualitatif passe notamment par une réflexion très avancée sur l’utilisation du temps, aussi bien dans les murs de l’entreprise que dans la dimension vie privée/vie professionnelle. Une approche qui n’est pas sans rappeler le principe du « com­promis temporel » théorisé par l’ANACT (voir ci-dessous). Les chargés d’assistance RMA ne sont, par exemple, pas soumis à un temps de parole limité pour répondre aux appelants. Ils gèrent eux-mêmes leurs temps de pause au fil de la journée et bénéficient d’un accès libre à une salle de détente, très utile après certains appels éprouvants. L’entreprise leur offre aussi la possibilité de consacrer une petite partie de leur temps de travail à des recherches person­nelles pour se spécialiser sur un sujet, diversi­fier leurs tâches quotidiennes et, à plus longue échéance, s’ouvrir des perspectives d’évolu­tion professionnelle. Afin d’éviter les situations de stress, les salariés bénéficient, entre autres mesures, de plages horaires d’arrivée le matin et de RTT fractionnables par quarts d’heure pour faire face aux imprévus et s’absenter en cas de besoin sans avoir à se justifier.

Taux d’absentéisme, renouvellement, croissance éco­nomique… Chez Maviflex comme chez RMA, tous les voyants sont au vert. Si le souci de la gestion équilibrée des temps n’explique évidem­ment pas tout, les mêmes mots se retrouvent néanmoins dans la bouche des deux dirigeants, dénotant une certaine approche du manage­ment. Ils parlent de « marge de manœuvre in­dividuelle », de « souplesse », d’« autonomie » et surtout d’une confiance accordée à leurs équipes qui constitue, pour l’un comme pour l’autre, un préalable à leur démarche.


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dans une société où la frontière entre la vie professionnelle et la vie privée est de plus en plus poreuse du fait du développement des outils de travail nomade (TIC), les salariés sont en quête de solutions proposées par leur employeur pour les aider à gérer leurs temps de vie (managing work life balance).La conciliation vie professionnelle - vie privée permet de gérer efficacement les multiples responsabilités du salarié au travail, dans son foyer et dans sa communauté, tout en maintenant sa bonne santé physique et psychologique. Il s’agit de créer de la souplesse dans les rythmes et les structures de travail et de proposer des services aux salariés. source pour plus d'infos : L’amélioration de la qualité de vie au travail : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=163&dossid=472