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21 / 09 / 2015 | 15 vues
Patricia Mouysset / Membre
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Les changements d’horaires, facteur de dégradation du sommeil

D’après une étude américaine publiée dans la revue Brain, Behaviour and Immunity, les heures de coucher seraient plus importantes que l’on pourrait l’imaginer et contribueraient à la qualité du sommeil et à la qualité de la réponse immunitaire.

Leur étude a consisté à changer les habitudes de sommeil. Une dégradation de la qualité du sommeil a été constatée et, chose importante, même si les heures de sommeil étaient récupérées le jour suivant.

Les chercheurs ont réalisé cette étude sur des souris, mammifères qui partagent la même horloge biologique de 24 heures que l’homme. La privation de sommeil et le rythme circadien, chose difficilement dissociables, ont été étudiés conjointement. Cela a été possible en modifiant l’horloge interne en passant d’un cycle de 24 à 20 heures en gardant le même nombre d’heures de repos. Les journées et les nuits de ces animaux ont donc été réorganisées en forçant la désynchronisation des horloges biologiques de ces animaux de laboratoire.

Quatre semaines après la mise en place de ce rythme d’horaire de vie, la réponse du système immunitaire a été testée en injectant uns substance pouvant provoquer une maladie non contagieuse. Chez les souris qui avaient subi le changement de leurs horaires, une perturbation de leur capacité à lutter contre la maladiea été observée. Les chercheurs en ont déduit que ce phénomène est bien lié au changement circadien, vu que le même nombre d’heures de sommeil restait identique dans leur cycle de 20 heures. Autre observations faites, les rongeurs se réveillaient plus souvent avec ce rythme de 20 heures et une incidence sur la qualité de sommeil et un repos moindre pour l’activité cérébrale ont été remarqués.

« Cette étude pourrait avoir d'importantes implications dans nos sociétés actuelles où nous décalons nos horaires de travail, voyageons et utilisons ordinateurs ou tablettes tard dans la nuit, au détriment de nos rythmes de sommeil », commentent les auteurs de l'étude.

Sur un plan plus global, on peut à terme s’interroger sur les changements d’horaires couplés au travail en poste, aux nuisances de la pollution lumineuse (notamment la lumière bleue émise par les écrans de nos portables, ordinateurs et tablettes). Cela nous questionne sur le travail, sa durée, le droit à la déconnexion…

Dans nos expertises CHSCT, le travail de nuit, les changements d’horaire etc. sont pris en compte depuis longtemps comme facteurs aggravants et potentialisant des dommages sur la santé des salariés par effet combinatoire avec d’autres agents délétères pour la santé, comme par exemple les agents physiques et chimiques dangereux.

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