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21 / 07 / 2015 | 4 vues
Appli'ce / Membre
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Optimiser la gestion du CE pour renforcer l’action sociale des élus

La bonne gestion d’un CE ne s’arrête pas à la stricte gestion comptable. Si cette gestion devient plus contraignante depuis la loi du 5 mars 2014 sur la transparence financière de l’institution, un simple logiciel comptable, même adaptée aux spécificités d’un CE, ne suffit pas à renforcer l’action sociale des élus. Une efficacité qui sous-entend de permettre aux élus d’avoir la main tant sur la gestion des offres proposées avec les règles de subventionnement associées que sur le suivi des bénéficiaires qui réservent en ligne. De la science-fiction pour encore beaucoup de CE dont les activités se gèrent sous Excel/Access par chaque élu avec une bonne volonté qui atteint aujourd’hui ses limites.
 

Des élus maîtres de leur politique sociale

Le 30 juin dernier, le groupe Up parrainait un Café Social organisé par Miroir Social pour souligner les gains à attendre d’une gestion optimisée du CE. Après deux ans d’un développement concerté avec des professionnels des activités des CE et des élus de CE, le groupe propose désormais Appli’CE, une solution web de gestion des CE.


« Nous tenons à ce que les élus restent maîtres de leur politique sociale. Ils ont ainsi la possibilité de personnaliser les offres du guide qu’ils affichent en faisant une sélection, et en intégrant leurs produits et partenaires existants », explique Anne-Sophie Derogy, chef de produit pour Appli’CE, qui intègre également toutes les offres du réseau CEZAM dont le point fort tient dans son maillage territorial. Être capable de proposer des offres en province a en effet été l’un des gros problèmes soulevés par beaucoup d’élus présents à l’occasion de ce café social. Ce guide Appli’CE propose aussi des offres portant les valeurs de l’économie sociale et solidaire avec par exemple la possibilité de mettre en avant des séjours pour handicapés comme avec l’UFCV. Libre aux CE de sélectionner des offres en adéquation avec les valeurs qu’ils souhaitent porter.
 

Gains de productivité
 

Une appropriation synonyme de gains de productivité. « Nous tablons sur 30 % de gains de productivité », annonce Thomas Delpech, le secrétaire de l’inter-CE du groupe Up qui gère un budget d’un million d’euros (subvention de 1 400 € pour chacun des 750 bénéficiaires) et dont les comptes sont certifiés par le cabinet AudiCEconsultants, partenaire d’Appli-CE. Des élus de l’inter-CE qui ont donc été associés, depuis le début du projet, dans une démarche de co-construction. « Les élus ne travaillent désormais plus chacun dans leur coin. Tout est consolidé avec la possibilité de se livrer à des simulations pour potentiellement repartir d’une feuille blanche. Modifier les règles de gestion nous prenait auparavant trop de temps pour faire évoluer les choses. Les gains de productivité vont nous permettre de faire évoluer l’offre en faisant monter tout le monde en compétences, notamment en termes de communication sur ce que nous faisons », poursuit-il. Un nouveau souffle pour les 28 élus qui s’impliquent dans la gestion des activités sociales et culturelles, souvent au-delà de leurs heures de délégation. Un nouveau souffle partagé avec la salariée permanente de ce comité inter-entreprise qui va recruter un comptable en alternance.


Au CE de l’AFNOR qui se prévaut d’une gestion comptable sans faille, l’articulation entre les actions menées sur le terrain et le suivi consolidé de celles-ci pourrait s’améliorer. L’énergie est bien là, au travers d’une association sportive et culturelle au sein de laquelle s’active une trentaine de bénévoles non élus. Le CE verse une subvention à cette association qui gère la bibliothèque et la billetterie tout en organisant chaque année une semaine de la créativité au cours de laquelle les salariés artistes ont l’occasion d’exposer au siège. Un service de cordonnerie hebdomadaire, proposé au siège, est aussi à mettre au crédit de l’association. « Les bénévoles de l’association fourmillent d’initiatives synonymes de lien social. Cette énergie est formidable mais il faudrait que les élus puissent davantage suivre les actions menées. L’informatisation complète de la gestion permettrait de fluidifier, en toute transparence, les relations entre les bénévoles, les élus et la salariée permanente du CE à qui l’on demande beaucoup. Ce serait un gain de temps pour tout le monde, notamment pour les bénévoles qui ne bénéficient pas d’heures de délégation », témoigne Pascale Mienville, forte de son expérience de deux mandats d’élus au CE de l’AFNOR et pour qui la priorité est de veiller à ce que tout le monde profite des offres. « Notre politique est très orientée sur la famille. Nous devons aussi répondre aux besoins des jeunes et des salariés isolés », poursuit-elle.

 

Indépendance
 

Personnalisation, partage des informations, pilotage et suivi des bénéficiaires, capacité à simuler des changements de règles sont autant d’avantages embarqués dans une solution web globale de gestion d'un CE. « C’est aussi la meilleure façon de garantir son indépendance en évitant de se trouver en déficit, comme c'est le cas de trop nombreux CE qui n’ont pas bien anticipé la surconsommation de certaines offres ou le coût de l’organisation même d’un CE. Or, seule la direction est susceptible d’intervenir pour éponger le déficit et cela pèse dans le rapport de force au moment des négociations », explique Marc Chenais, le président du groupe Technologia Inalyst, qui avertit : « un CE mal géré a toutes les chances de se comporter comme un mauvais employeur à l’égard des potentiels salariés de l’instance et le premier risque reste la mauvaise gestion financière et organisationnelle qui est d’autant plus simple qu’elle est soutenue par un bon système d’information et de gestion des offres. Les élus d’un CE bien géré et efficacement structuré sont dès lors plus crédibles dans les débats du dialogue social ».

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