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03 / 10 / 2014 | 6 vues
François Delpierre / Membre
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Prévention de l'absentéisme : 9 chiffres clefs

Chaque entreprise est différente par ses métiers, sa culture, ses projets, ses objectifs et plus encore son capital humain. Néanmoins, toutes peuvent partager une ambition commune : veiller au bien-être de leurs collaborateurs.

Conditions de travail, ergonomie au poste, aspects psychosociaux, sécurité, santé et maladie sont autant d’éléments pour lesquels il est possible de mettre en place des actions de prévention (étude de poste, analyse de risques), d’information et de formation adaptées selon les publics ciblés (direction, managers, collaborateurs…).

Afin de cerner les problématiques des entreprises et les moyens de les résoudre, voici 9 chiffres expliqués pour mieux appréhender le bien-être au travail des salariés.

1 absence sur 2 a un lien direct avec la prévention des risques au travail

Le taux d’absentéisme (comme le taux de renouvellement) est l'un des indicateurs de performances essentielles pour l’entreprise. Une politique de prévention de l’absentéisme doit intégrer des actions cohérentes et efficaces. Les sociétés qui obtiennent les meilleurs résultats sont celles qui ont intégré la démarche de prévention au sein même de leur stratégie d’entreprise.

Les salariés, qui ressentent une capacité de travail plus faible, sont 2,8 fois plus sujets aux absences fréquentes. Pire, le risque de s’absenter pour une longue durée est 5,2 fois plus élevé.

La capacité de travail repose sur le ressenti du salarié quant à la possibilité d’effectuer ses tâches quotidiennes dans de bonnes conditions : charge de travail, niveau sonore, outil de travail adapté, contenu de la fonction, santé du salarié, climat social…

Plus de 85 % des salariés déclarent qu’ils sont en bonne santé.

Contrairement à certaines idées reçues, la population française est de plus en plus vigilante à son bien-être, son style de vie et donc sa santé. Cela s’explique notamment par l’augmentation des campagnes de sensibilisation, l’accès facilité à différents types de pratique (massothérapie, relaxation…) ou encore par un système de soins favorable.

Cependant, ils sont 42 % à affirmer qu’ils seraient en meilleure santé s’ils avaient un autre emploi.

57 % des salariés français sont stressés au travail.

Si les salariés français ont trouvé un équilibre au niveau personnel, le monde du travail, selon eux, n’a jamais été autant générateur de stress. Le vrai défi pour l’entreprise est donc d’accompagner ses salariés dans la gestion du stress afin d’en supprimer, ou du moins en limiter, les effets. La pratique nous montre qu’aujourd’hui, grâce à une politique de « mieux vivre au travail » cohérente (avec la politique globale de prévention) et surtout partagée par les salariés, tout le monde y gagne au niveau de la qualité de vie au travail, autant l’entreprise que les salariés.

Près de 45 % des ouvriers indiquent souffrir de troubles de l’appareil locomoteur (dos, épaules, bras, jambes…) qui ont été constatés par un médecin.

La vitalité, l’énergie et la capacité de travail sont basées sur le ressenti de l’individu à pouvoir réaliser les tâches qui lui sont confiées. Or, lorsque la multiplicité des tâches, la charge de travail journalière, les sollicitations physiques ou le rythme de travail sont perçus de façon trop importante, l’efficacité du salarié diminue en conséquence. Pour préserver au mieux son capital humain, il est important d’impliquer les salariés dans la mise en place des actions de prévention. Cela favorise l’appropriation et la responsabilisation. Nécessairement, son ressenti sur les conditions de travail ne peut qu’augmenter et garantir une vitalité accrue.

Plus de 45 % des salariés âgés de 25 à 40 ans estiment qu’ils font plus d’heures supplémentaires qu’ils ne le voudraient et 60 % d’entre eux estiment qu’ils ont trop de travail.

L’intensité du travail est un facteur de stress potentiel tant dans les structures privées que publiques. L’excès, surtout à moyen et long terme n’amène jamais à une hausse des performances. Surveiller l’intensité du travail de ses salariés et favoriser des temps de récupération physique et psychologique est primordial.

Par ailleurs, certains profils exigent une attention particulière : les salariés âgés de 25 à 40 ans, possédant plus d’un an d’ancienneté, sur une fonction cadre ou dirigeant. Leur dévouement à l’entreprise, leur souhait de progresser au sein de la structure, leur sentiment de pouvoir exploiter sans relâches leurs ressources physiques et mentales les exposent tout particulièrement au surmenage ou encore à l'épuisement.

Près de 55 % des salariés ayant moins d’un an d’ancienneté estiment n’exercer aucune influence au sein de leur équipe.

Un climat de travail dans lequel les gens ont l’impression de pouvoir être eux-mêmes et d’exercer une influence sur l’équipe est essentiel. L’entreprise devrait donc s’assurer d’un recrutement adapté permettant l’autonomie des collaborateurs, d’un accueil de qualité lors d’une embauche, d’un management participatif et de plans de formation adéquats et valorisants.

Pour 77 % des salariés, la prévention des risques est une valeur prioritaire. Celle-ci représente d’ailleurs l'une des principales sources de « mieux vivre en entreprise ».

La prévention des risques se révèle être une source de motivation et de vitalité pour les salariés mais celle-ci peut se transformer en point bloquant dès lors que l’entreprise ne la communique et ne la valorise pas. On peut alors voir apparaître des comportements problématiques tant au niveau hiérarchique qu’au niveau opérationnel. Il est essentiel d’impliquer son personnel dans le management de la sécurité, notamment le respect des règles et consignes. Une société bienveillante à l’égard de ses salariés est une société favorisant le sentiment d’appartenance.

Seuls 58 % des salariés estiment que l’ensemble des managers au sein de leur entreprise est exemplaire au niveau de la prévention des risques.

La communication, l’exemplarité et la cohérence sont trois critères déterminants dans le ressenti et l’adhésion des salariés. Or, le manager joue ici un rôle essentiel. La motivation, la vitalité ou la bonne entente des équipes dépendent en partie du management mis en place. Rappelons toutefois que cette statistique n’est pas surprenante. En effet, les managers sont pour la plupart des experts de métier et non des experts en management. Ils sont souvent volontaires mais ne se sentent pas équipés pour faire preuve de cohérence et de courage managérial.

Ces différentes données confirment une nouvelle fois toute la richesse et la plus-value du capital humain dans les performances des entreprises et donc la nécessité de le préserver, de l’impliquer, de le responsabiliser et de l’accompagner. Chacun a un rôle à jouer au quotidien : la direction, les managers et l’ensemble du personnel.

Il apparaît donc fondamental de mettre en place une démarche globale de « mieux vivre au travail », cohérente et surtout partagée avec l’ensemble des salariés. Elle représente un maillon essentiel dans la prévention de l’absentéisme.

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