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25 / 04 / 2014 | 5 vues
Norbert Deme / Membre
Articles : 15
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La santé au travail à La Poste

FO com se positionne : nous demandons une direction de la prévention indépendante. Ces dernières années, La Poste n’a pas été épargnée par l’inflation des risques psychosociaux, ces fameux RPS qui constituent des indicateurs de la souffrance au travail. 

Le rapport Kaspar remis à l’ancien président Jean-Paul Bailly faisait état d’une « situation sociale dangereuse ». La publication et la médiatisation de ce rapport laissaient espérer que les lignes bougent. Un accord sur la qualité de vie au travail signé en janvier 2013 avec FO com, la CFDT, la CGC et la CFTC prévoyait l’ouverture de chantiers liés directement à l’environnement de la santé au travail.

Nous pensions alors que les dramatiques événements qui se sont déroulés à La Poste pourraient permettre d’aborder une nouvelle ère dans les relations des postiers avec leur travail. Force est de constater qu’un an après l’ouverture des négociations, aucun chantier n’a abouti et que certains ne sont toujours pas ouverts ! Cela en raison notamment du refus obstiné de La Poste d’aborder concrètement les sujets d’ordre psychosocial et les problématiques du management.

Il ne sert à rien de se voiler la face...

Tous les jours, nous constatons que, des agents, des collègues, des cadres et cadres supérieurs sont en souffrance. Des hommes et des femmes, des postiers travaillant dans la même entreprise, souffrent d’un mal insidieux, qui, faute d’attention, peut progressivement s’aggraver jusqu’à devenir pathologique.

De faux prétextes pour éviter de prévenir ces risques ?

Lorsqu’un événement dramatique survient, nous entendons malheureusement trop que cela ne concerne que la sphère privée du salarié alors que même les faits sont validés par des expertises diligentées par le CHSCT et autres cabinets externes.

Ces mêmes expertises sont souvent montrées du doigt par la direction générale pour le coût qu’elles font subir à l’entreprise.

FO com pense qu’il serait plus judicieux d’accéder à sa demande de globaliser et de centraliser les demandes d’expertise sur tout le territoire pour en tirer les enseignements et la recherche de solutions « nationales ». À l’heure de la recherche d’économies tous azimuts, cette proposition paraît réaliste et bénéfique à plus long terme pour les collaborateurs. Pour l’instant, la souffrance persiste, l’usure psychologique s’installe et ainsi les troubles physiques apparaissent : hypertension, accidents du travail, multiplications d’arrêts maladie de courte et longue durée, nombreuses dépressions...

Pourquoi ne pas mettre en place les conditions d’un dialogue social sérieux et efficace ?

Promouvoir un dialogue social de qualité et favoriser le bien-être au travail c’est possible, si on privilégie la prévention en s’attaquant directement aux facteurs de risque, qui constituent une orientation fondamentale mainte fois préconisée par FO com.

FO com manque de véritables indicateurs chiffrés sur les dépressions, les « burn-outs », les alertes psychologiques. FO com demande donc à la direction du groupe La Poste et à son nouveau président  que la prévention des risques et la santé au travail soient « dans les faits » une véritable priorité nationale et que cela ne reste pas de simples mots alignés dans un accord.

Convaincre les comités de direction

Prévenir, soigner, accompagner ce sont là des niveaux d’intervention indispensables dans le dispositif de prévention des RPS.

Il devient nécessaire de convaincre les dirigeants que les performances économiques n’iront de pair qu’avec les performances sociales. Dans l’entreprise, ce sont les membres du comité de direction qui sont les plus difficiles à convaincre. C’est dans ces instances que se prennent les décisions majeures relatives à l’organisation des services et des types de management. Aussi, FO affirme que les acteurs de la prévention doivent aussi avoir leur propre direction nationale au même titre que d’autres directions, telles que la direction financière ou la direction de la production…

La présence d’un directeur de la prévention dans ces instances de décision conduirait à trouver nécessairement des compromis entre les contraintes économiques et les priorités sociales.

Les médecins du travail, les infirmières, les assistants sociaux verraient leurs préconisations respectées et l’ensemble des acteurs de la prévention se verraient ainsi garantir leur indépendance et ne connaître de subordination que celle de leur filière. C’est vraiment la condition sine qua non pour que la prévention puisse s’exercer sereinement et dans la plus grande efficacité.

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Les outils sont une chose, ils ne règleront pas la question majeure de l'intensification du travail qu'on observe dans nombre d'entreprises, dont La Poste, avec des effectifs toujours plus réduits, des marges de manoeuvre plus étroites au point de réduire les possibilités d'entraide pourtant indispensables et de mettre les salariés en tension les uns avec les autres. Ce mode de management tend à miner l'esprit d'équipe et à affaiblir les capacités collectives de tenir leur mission et de résister à des méthodes visant à réduire des métiers, comme ceux des postiers qui reposent sur la confiance établie avec la population, à de simples exécutants cavalant comme des lapins, en prenant tous les risques (routiers notamment), pour distribuer le plus vite possible des "objets" à des destinataires réduits à de simples numéros.