Participatif
ACCÈS PUBLIC
21 / 11 / 2013 | 11 vues
Martin Richer / Membre
Articles : 24
Inscrit(e) le 20 / 02 / 2008

6 raisons de réhabiliter l’employabilité

L’employabilité a mauvaise presse. On l’accuse de faire porter au seul salarié le fardeau de créer les conditions de son emploi. Mais la lente maturation de la « sécurité sociale professionnelle » ou de la « sécurisation des parcours professionnels » change la donne. Elle se traduit par l’attachement de droits non seulement au poste mais à la personne.

Elle impose la réhabilitation de l’employabilité, dans une configuration élargie.

L’employabilité n’est plus ce qu’elle était

On ne peut plus la définir simplement comme un ensemble de compétences permettant d’occuper un emploi. Il faut élargir la perspective et la comprendre comme un portefeuille (évolutif) de compétences (multiformes) permettant d’évoluer dans son emploi ou vers un autre emploi au sein de son entreprise ou encore vers une autre entreprise et cela en évitant les ruptures (périodes de chômage, déqualification, affectation de la santé). La construction de l’employabilité s’opère par l’acquisition de compétences mais aussi par la confrontation avec le travail. Elle est une responsabilité conjointe entre le salarié, l’entreprise, les pouvoirs publics et le système de formation et d’orientation.

Développer l’employabilité est un impératif social

Les enquêtes internationales montrent en effet que la France est un pays de très forte inégalité scolaire mais aussi que la formation continue ne joue pas son rôle pour corriger ces inégalités et donner à chacun une seconde chance. Les moins diplômés sont aussi ceux qui accèdent le moins à la formation professionnelle. Le blocage social qui en résulte produit un sentiment d’enfermement et d’absence de perspectives professionnelles, une peur du déclassement. Il est à l’origine du fameux « pessimisme français ».

L’employabilité devient le moteur de la sécurisation des parcours

C’est le bagage que chaque salarié se constitue en puisant dans les dispositifs publics ou privés (éducation, santé, professionnalisation…) pour conduire sa vie professionnelle. Ce bagage inclut notamment des droits attachés à la personne, qui lui permettent d’améliorer son employabilité (exemple : compte personnel de formation transférable, issu de la loi de sécurisation de l’emploi) ou de prévenir sa dégradation (exemple : compte personnel de prévention de la pénibilité, issu de la dernière loi sur les retraites). L’accès pour tous aux moyens de l’employabilité devrait constituer un axe majeur des politiques sociales des gouvernements et des politiques RH des entreprises.

L’employabilité est un atout mutuellement gagnant

Dans ce domaine, l’intérêt des individus est convergent avec celui de l’entreprise, lui-même convergent avec celui du pays. La rapidité et l’ampleur des mutations technologiques et de celles du travail imposent une acquisition de compétences continue, y compris pour les seniors dont on prolonge la vie professionnelle tout en continuant à les exclure de la formation. Mais il faut aussi redéployer le contenu des formations pour privilégier les compétences transférables et transversales, celles qui aident les salariés à évoluer, à progresser.

L’employabilité est le ferment d’un nécessaire renouvellement du management

Le management, c’est bien sûr organiser le travail collectif pour atteindre des résultats. Mais c’est aussi faire progresser chacun des membres de l’équipe. Plusieurs enquêtes récentes mettent en évidence l’importance de l’organisation du travail, des politiques RH et du management de proximité dans le déploiement et le portage des efforts de formation, dans le soutien aux salariés et à leurs attentes en matière d’évolution professionnelle. Le management de proximité peut y puiser une légitimité nouvelle en faisant retour vers le travail réel.

L’employabilité est un moteur de la responsabilité sociale des entreprises (RSE)

Une entreprise authentiquement engagée dans une démarche de RSE fait preuve d’attention vis-à-vis de ses parties prenantes. Elle est donc soucieuse du devenir professionnel de ses salariés, au sein et à l’extérieur des limites juridiques de l’entreprise. Elle ajuste sa politique de développement des compétences en fonction de sa propre stratégie mais aussi des objectifs de ses salariés, des territoires dans lesquels elle est implantée et de l’intérêt général.

L’employabilité tout au long de la vie : voilà l’objectif. Beaucoup reste à faire pour l’atteindre !

Si vous souhaitez disposer des faits, des chiffres et de la source des documents qui établissent ces 6 raisons de réhabiliter l’employabilité, cliquez ici : « Construire les compétences, développer l’employabilité », 8 novembre 2013.

Afficher les commentaires

"se remettre en question", "devenir flexible" "porteur de son projet" Affreux ! C'est vrai que ce ne sont que d'horribles qualités qui ne manquent surtout pas à "la société toute entière" comme vous dites. Cordialement