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26 / 07 / 2011 | 37 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Bilan positif de la cellule de recrutement et d’insertion des personnes handicapées de Bercy

En 1991, tout était à faire. Au sein de la fonction publique, les infrastructures pour accueillir le personnel handicapé n’existaient pas. « Nous sommes partis de peu, voire de presque rien », rappelle Didier Fontana, responsable de la cellule de recrutement et d’insertion des personnes handicapées (CRIPH). Délégué ministériel au handicap des ministères économique et financier, il est à l’origine de la création de la CRIPH au sein de ces ministères et préside également le comité national du fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP).

La mission de la CRIPH est de promouvoir le recrutement des personnes handicapées et la réinsertion d’agents devenus handicapés. De nombreux postes sont par conséquent offerts chaque année, et plus de 300 personnes ont ainsi été recrutées en 2010, en étroite collaboration avec les correspondants « handicap » de chaque direction des deux ministères.

L’accessibilité en première ligne

 

L’accessibilité joue un rôle primordial dans l’insertion des personnes handicapées. Celle-ci doit leur permettre de se rendre sur leur lieu de travail. Tout un ensemble d’aides est ainsi mis à disposition : possibilité de stationnement et signalétique adaptée, rampes d’accès ou encore d’ascenseurs suffisamment équipés. Mais cette accessibilité doit se poursuivre sur le lieu de travail lui-même : aménagement des locaux, des bureaux, des toilettes, de la cantine, de la cafétéria… Pour les postes de travail, de nombreux aménagements sont envisageables et adaptés en fonction des handicaps. « L’informatique a permis de nombreux progrès en la matière », souligne le responsable de la CRIPH. Terminaux braille, synthèse ou de dictée vocale, téléphonie adaptée, logiciels spécifiques ; les exemples ne manquent pas de ce qu’il est possible aujourd’hui de mettre à disposition pour que la personne handicapée puisse travailler dans de bonnes conditions. Bien évidemment, l’ergonomie du mobilier sera étudiée pour parfaire cette adaptation.

L’accessibilité de la formation et de l’information est également l'une des priorités pour la CRIPH. Dans ce cadre, la transcription en braille des préparations aux concours, des notes, des documents internes ainsi que des ouvrages de culture générale, trouve toute sa place, mais également, pour nos collègues sourds ou malentendants, le recours à l’interprétation en langue des signes française ou aux centres relais téléphoniques. Aujourd’hui, la formation en alternance et l’apprentissage sont des chantiers prioritaires pour la CRIPH. « Nous voulons maintenant développer l’accès des handicapés à la fonction publique par l’apprentissage et l’alternance », explique Didier Fontana.

À l’écoute des besoins

Parmi ses attributions, la CRIPH gère également les crédits ministériels alloués au financement de prestations ayant trait à l’activité professionnelle. Ces crédits peuvent être utilisés par exemple pour aménager des véhicules, acquérir des fauteuils roulants ou des prothèses auditives.

Ils peuvent également couvrir les frais de transport pour les handicaps nécessitant le recours à des transporteurs spécialisés ou encore couvrir les dépenses afférentes aux auxiliaires de vie.

« Nous sommes à l’écoute des besoins et pensons être parvenus aujourd’hui dans nos ministères à un niveau très satisfaisant. Notre but est de poursuivre en ce sens. Notre expérience a fait des émules puisque notre initiative a été suivie dans d’autres ministères et même s’est élargie à la fonction publique », explique le délégué ministériel.

Développer l’accessibilité aux handicaps mentaux et psychiques


Malgré cette avancée, la CRIPH poursuit ses objectifs, sans relâche. « Notre deuxième chantier prioritaire en cours, après l’accès à la fonction publique par l’apprentissage, concerne l’élargissement de l’accessibilité aux personnes handicapées mentales et psychiques. C’est un chantier important qui débutera dès septembre prochain. Il fait appel à de nombreuses compétences, notamment celles de psychologues et de psychiatres, mais pas seulement. Nous aurons besoin du savoir-faire de tous car ce type de suivi sera nécessairement mis en place sur le long, voire le très long, terme. Ce sera un travail d’équipe, impliquant autant les ressources humaines que des « sachants », extérieurs ou non, tuteurs (ayant reçu une formation nécessaire), médecins traitants ou de prévention etc », explique Didier Fontana.

Le travail réalisé par la CRIPH est aujourd’hui remarqué. En l’espace de vingt ans, l’accessibilité aux personnes handicapées a été véritablement bénéficié d'un élan dans les deux ministères.

Mais pour Didier Fontana, cela n’est pas suffisant : « Notre objectif final, à long terme, c’est de disparaître », ajoute-t-il un rien provocateur. La condition ? « Une société dans laquelle le handicap serait totalement banalisé et partie intégrante de la diversité. En France, pour le moment, nous en sommes loin. Ce qui doit progresser avant tout, ce sont les mentalités. Le succès de notre action dépendra avant tout de la volonté de réussir de chacun », conclut-il. Aujourd’hui, les moyens et les outils sont en place.

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