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31 / 03 / 2011 | 3 vues
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Retraite, chômage, fonction publique : partout les patrons et l'État organisent la précarité

Que ce soit au niveau de l'assurance-chômage, de l'Agirc/Arrco (retraites complémentaires) ou des non-titulaires de la fonction publique, les différentes négociations en cours sont emblématiques de l'appauvrissement généralisé des travailleurs, organisé par le Medef et le gouvernement.

Assurance-chômage : des miettes pour cacher les reculs


Les accords sur la négociation de l'assurance chômage signés ce vendredi par FO et la CGC s'accordent sur un honteux principe de réduction des cotisations patronales « en cas de résultats d'exploitation excédentaires » de l'Unédic. Alors que le nombre de travailleurs au chômage reste extrêmement élevé, que leur indemnisation est toujours plus aléatoire, la baisse des cotisations, face à des profits financiers qui flambent, constitue une véritable provocation pour tous ceux qui, au chômage, peinent à boucler les fins de mois.
Le maintien de l'équation « un jour travaillé = un jour indemnisé » continuera lui aussi à grossir le nombre de personnes relevant des minima sociaux. La déconstruction de l'assurance-chômage poursuit sa marche et ce n'est pas la négociation, à la marge, de la disparition du « coefficient réducteur » pour les saisonniers (qui profitera à moins de 5 000 personnes) qui y changera quoi que ce soit.

Agirc-Arrco : la CFDT main dans la main avec le Medef


Depuis la fin du mouvement des retraites, se sont engagées de nouvelles négociations sur ces deux régimes complémentaires obligatoires qui participent au financement des retraites de tous les salariés du privé. Les récentes annonces des bénéfices records engrangés par le CAC 40 en 2010 n'ont pas étanché la soif de profits des tenants de l'économie qui continuent leur offensive contre les solidarités. Ainsi, le patronat refuse toutes les cotisations supplémentaires qui auraient permis une revalorisation des retraites et une maigre redistribution des richesses.

Cet accord, que la CFDT signe aussi, entérine le recul de l'âge de départ à la retraite et son passage à 62 ans pour l'ouverture des droits et à 67 ans pour le taux plein.

Une nouvelle fois, les retraites sont parmi les grandes absentes de la répartition des biens produits. Autre scandale, alors que de nombreux secteurs où la pénibilité est forte (BTP, travail de nuit, restauration...) dépendent de l'Arcco, aucune mesure n'est prise en faveur des salariés subissant des conditions sévères de travail. Ces derniers devront donc rempiler jusqu'à 62, voire 67 ans.

Rappelons aussi que dans ce système de retraites complémentaires, les disparités hommes-femmes sont encore plus grandes que dans le régime de base, sans que, là encore, rien n'ait été envisagé.

Titularisations dans la fonction publique : du saupoudrage aux attaques contre le statut


On se souvient des différentes déclarations de Sarkozy sur la titularisation des vacataires de la fonction publique. Aux vues de l'accord qui sera signé jeudi 31 mars par 6 syndicats (CGT, UNSA, FO, CFDT, CGC et CFTC), force est de constater qu'une nouvelle fois, il n'y a que du vent.

Après une lutte âpre au sein de l'INRAP (où la section CNT constitue le quatrième syndicat), la disparition de l'expérimentation du contrat d'activité a été actée pendant le protocole, et c'est bien là le seul point positif qu'on peut retenir de ces négociations.

Ne parlons même pas du système de titularisation qui s'annonce pour rester toujours le même parcours du combattant, multipliant les délais de CDD, pour passer à un CDI ou le passage par la loterie d'un concours spécifique après plusieurs années de précarité alors même que ces salariés occupent des « emplois permanents », justifiant une titularisation sans conditions...

Le passage de CDD en CDI, s'il peut constituer un légitime soulagement pour tous les travailleurs qui enchaînent les contrats précaires, n'en cache pas moins une volonté du gouvernement de s'en prendre au statut des fonctionnaires, en recrutant des CDI, plus facilement licenciables, à la place de titulaires. La poursuite de cette expérimentation constitue d'ailleurs une attaque en règle contre le statut de fonctionnaire.

Comme pour les retraites, les femmes sont là aussi sur-représentées parmi les 900 000 précaires de la fonction publique, confirmant une nouvelle fois que le patriarcat trouve dans le capitalisme l'un de ses principaux rouages.

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