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21 / 10 / 2010 | 2 vues
Xavier Burot / Abonné
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La CGT boycotte les assises de la relation clients

Lundi 18 octobre, la CGT a fait savoir au gouvernement qu’elle ne participera pas aux assises de la relation clients organisées le 21 octobre, en application de l’accord-cadre signé le 28 juillet 2009 entre le gouvernement et les partenaires sociaux du secteur, hormis la CGT et FO qui ont refusé que soient attribués jusqu’à 18 millions d’euros à un secteur économique qui est dynamique.

Comment cautionner une réunion où les organisations syndicales ont été, dans un premier temps, écartées et ont reçu le projet de charte, base des débats, par un moyen détourné ? Cette attitude est symptomatique de la vision du dialogue social de ce gouvernement.

Pour notre part, la « charte de bonnes conduites en vue de favoriser la création d’emplois », proposée par le gouvernement, ne répond en rien aux attentes des salariés des centres d’appels. Elle reste cantonnée aux déclarations de bonnes intentions, notamment autour du « label de responsabilité sociale » développé par le secteur.

Un label qui n’a de social que le nom puisque de nombreuses entreprises l’ont obtenu tout en étant loin d’être des modèles sociaux.

Lors de sa conférence de presse du 13 octobre dernier, le SP2C a beau se gargariser sur le déclin de la précarisation dans le secteur, ou même l’extrême générosité des employeurs qui rémunèrent leurs salariés 6 % au-dessus du minimum conventionnel.

C’est un peu vite oublier qu’en réalité la précarité est toujours présente à la fois par l’utilisation de contrats précaires (CDD ou intérim), comme par exemple chez Intra Call Center, société labellisée de M. Eric Dadian, président de l’AFRC, où ceux-ci représentaient 39,84 % des effectifs pour l’année 2009. Un secteur où plus des deux tiers des embauches se font en CDD.

Mais la précarité ne s’arrête pas là. Avec un turn-over entre 40 et 50 % des effectifs, voire plus dans certaines entreprises dont Phone Marketing ou Intra Call Center, l’ancienneté moyenne ne dépasse que très rarement les 3 ans.

En matière salariale, le bilan n’est pas meilleur. Alors que le SP2C annonce un salaire moyen supérieur de 6 % au salaire minimum conventionnel, il omet de dire que celui-ci a diminué de 6 % entre 2008 et 2009 et que ce salaire moyen de 1 427 euros est perçu par des salariés qui sont, à 82 %, titulaires de diplômes équivalent au BAC ou supérieur.

Il ne se vante pas non plus des remises en questions des pauses physiologiques, pour se rendre aux toilettes, qui doivent maintenant, dans de nombreux centres, ne se faire qu’après autorisation du superviseur.

Voici pour la partie française. Mais ce n’est pas mieux pour la partie dite « combat du recours à l’off-shore » annoncée à grands éclats de voix au mois de juillet par le Secrétaire d’État, M. Wauquiez, qui proposait alors la taxation des appels orientés vers des prestataires délocalisés. Qu’en est-il exactement aujourd’hui ? Aucune taxe à l’horizon mais simplement une modification du label social, afin que ne puissent plus être labellisées les entreprises sous-traitantes ayant au moins 60 % de ses emplois localisés en France, ou pour les donneurs d’ordres que l’activité réalisée en off-shore ne dépasse pas les 25 %.

La bataille contre les délocalisations que l’on nous promettait en juillet, n’aura donc pas lieu. Et encore une fois, on laissera les patrons des donneurs d’ordres et ceux des prestataires s’entendre sur le dos des salariés d’ici, comme ceux des sites off-shore.

Voilà pourquoi nous ne participerons pas à un débat vain, dont le seul but est de faire avaliser par les organisations syndicales les régressions sociales organisées par le patronat du secteur, sous couvert de lutter contre le chômage.
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