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28 / 09 / 2010 | 29 vues
Xavier Burot / Abonné
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Appel unitaire contre le plan social chez Teleperformance France

Au mépris de l’indignation générale des salariés, Teleperformance France a décidé de poursuivre son second PSE de l’année 2010. Selon l'entreprise, la suppression de 700 emplois supplémentaires serait indispensable à la « sauvegarde la compétitivité du groupe ». Pourtant, ce dernier a fait 88 millions d’euros de bénéfice en 2009, poursuit son développement international (nombreux rachats ou développement de centres à l’étranger, du Maroc à l’Écosse).

Face aux prétendues « difficultés » de sa filiale française, la direction est incapable d’apporter d’autres réponses que la réduction massive des emplois en CDI, alors que 700 intérimaires continueraient de travailler dans l’entreprise. La direction est incapable d’expliquer sa future politique commerciale, de justifier ou de tirer les leçons de la perte continue de contrats depuis la fusion de ses 9 filiales en France, réalisée début 2009.

  • Le premier plan annoncé l’année dernière devait ainsi rendre possible la « relocalisation des activités » d'Orange vers la province. Bilan : alors que près de 600 salariés ont bien quitté l’entreprise pour motif économique en Île-de-France, aucune embauche n’a été faite à Villeneuve-d’Ascq, ni à Orléans. Ce qui a eu comme conséquence la dégradation des conditions de travail, et aujourd’hui l’annonce de l’arrêt de l’activité d'Orange.

 

  • Le 22 septembre, lors de la réunion du comité central d’entreprise, les élus ont découvert (à travers l’expertise qu’ils avaient mandatée) l’existence de nouveaux contrats importants pour Amazon et même pour Free, directement produits dans les centres en offshore. Cela relève d’un choix (partagé par donneurs d’ordre et sous-traitants) de profiter du niveau de salaire inférieur et de conditions de travail encore plus difficiles qu’en France, pour mettre les centres et les salariés en concurrence.

Modèle industriel

Les syndicats CFDT-CFTC-CGT-FO-SUD constatent la volonté de la direction de tout faire pour cacher son véritable modèle industriel. Les documents indispensables à la réelle information sur la réalité économique de l’entreprise n’ont pas été communiqués à l’expert, et rien ne nous garantit que la spirale régressive, entamée après la fusion, s’arrêtera après ce second PSE en 2010.


Le comité central d’entreprise s’est donné les moyens de saisir la justice, pour faire respecter ses droits et celui de tous les salariés à être traités avec dignité.

Aujourd'hui, 28 septembre, les comités d’établissement des filiales régionales touchées par le projet se réunissent. Des comités d’établissement que l’entreprise considère comme de simples « chambres d’enregistrement », alors que 400 emplois sont menacés à Teleperformance Centre-Ouest (à Rennes, Orléans, Tours et au Mans), 300 à Teleperformance Centre-Est (à Pantin, Lyon et Paris), et que l’entreprise entend continuer à privilégier le travail précaire à Teleperformance Grand-Sud et Nord-Champagne.

La direction refuse de rendre des comptes sur cette politique de précarisation de l’emploi et de conditions de travail intenables.

Dès ce 28 septembre, les organisations syndicales CFDT-CFTC-CGT-FO-SUD appellent l’ensemble des salariés à se mobiliser et à faire grève dans leur ville, contre les suppressions d’emplois massives et arbitraires programmées par Teleperformance au mépris du droit et de la dignité de chacun.

Au-delà des analyses propres à chaque syndicat, la lutte pour le maintien des emplois à court et moyen termes justifie, pour nous tous, le rejet de ce plan social qui ne prend en compte ni l’intérêt des salariés, ni la réalité économique de l’entreprise.

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