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27 / 10 / 2009 | 3 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Les lycées « réformés » : moins de profs et moins d'heures de cours

Nicolas Sarkozy a donc présenté la semaine dernière une nouvelle réforme du lycée en prétendant avoir tiré les leçons de l’échec du précédent projet de réforme que le Ministre de l’Éducation nationale de l’époque, Xavier Darcos, avait dû retirer fin 2008 sous la pression des lycéens et des profs.

Le chef de l’État a affirmé que l’objectif sera de renforcer la place de la culture et des langues étrangères, de réhabiliter la filière littéraire et la voie technologique, ainsi que de repenser l'orientation afin d’asseoir un enseignement secondaire plus juste et plus équitable. Reste qu’il n’a pas convaincu les syndicats d’enseignants, comme FO, pour qui, « loin de répondre aux revendications des personnels, son projet est un simple « copier-coller » de la réforme Darcos ».


Pour Nicolas Sarkozy, il s’agirait d’abord de donner aux lycéens un « droit à l'erreur », leur permettant ainsi de changer d'orientation en cours de cursus, grâce notamment à des stages de remise à niveau, accessibles également aux élèves en difficultés.

L'orientation serait aussi plus progressive, la classe de première devant être plus générale et la terminale plus spécialisée en vue des études supérieures et des débouchés professionnels. L'accès à l'information serait alors « garanti » avec l'instauration d'un tutorat pour chaque élève. La réforme passerait aussi par un rééquilibrage des filières afin de réhabiliter notamment la filière littéraire (L), dévalorisée par le succès des classes S (sciences). La section L serait dès lors transformée en « filière d'excellence tournée vers l'international (pratique renforcée des langues étrangères) ». De même, la section technologique (STI) serait consolidée, celle-ci étant appelée à devenir un « véritable parcours qui débouche sur les emplois d'ingénieurs et de techniciens dont l'économie a besoin (sic) ». Le troisième axe de son plan vise à généraliser le soutien aux élèves, avec deux heures obligatoires assurées par leurs professeurs. Enfin, pour renforcer la « culture » au lycée, un « référent culturel » sera désigné dans chaque établissement et une vidéothèque de films classiques sera mise en ligne et à laquelle seront connectés tous les lycées.

Devant entrer en vigueur à la rentrée prochaine, cette réforme se fera « à moyens constants », a insisté Nicolas Sarkozy. Autrement dit, l’objectif de non-remplacement d’un enseignant sur deux partant à la retraite est maintenu avec sa cohorte annuelle de suppressions de postes (16 000 en 2010). C’est pourquoi, a-t-il précisé, elle s'accompagnera « d'aménagements des programmes » et de « nouveaux équilibres » partiellement laissés à l'appréciation de chaque établissement.

Ces choix vont faire exploser le statut des enseignants qui sont appelés à devenir « à la fois tuteurs, référents culturels, chargés de l’orientation, de l’accompagnement éducatif », s’inquiète la fédération FO de l’enseignement.

Car, avec des missions ainsi « délocalisées » et « dénaturées » (moins d’heures de cours) et un « temps de présence dans les établissements de fait sans limite » (moins de postes d’enseignants), cela passe forcément par la remise en cause des obligations statutaires et l’existence même des disciplines », dénonce-t-elle. Et FO de prévenir : « ce que les personnels ont refusé de Xavier Darcos n’est pas plus acceptable aujourd’hui ».

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