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14 / 09 / 2009 | 1 vue
Jacky Lesueur / Abonné
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Suicides à France Télécom : appeler les salariés à faire valoir leur droit de retrait ?

Déferlante de suicides à France Télécom. Deux jours après le geste désespéré d’un salarié qui avait tenté de se tuer en se plantant un couteau dans le ventre lors d’une réunion sur des suppressions de postes, Stéphanie, une jeune femme de trente-deux ans est morte vendredi en se jetant par la fenêtre de son bureau à Paris.
 

«Difficultés personnelles»

Et comme chaque fois qu’elle à déploré un drame dans l’entreprise, la direction de l’opérateur historique a insisté sur les « difficultés personnelles » de cette chargée de clientèle chez Orange. « Elle venait d'apprendre qu'elle changeait de chef d'équipe (…). C'est une personne qui était fragile, qui était suivie à la fois à titre personnel et dans l'entreprise par des psychiatres, des médecins du travail et l'assistante sociale depuis longtemps (…). On avait d'ailleurs adapté sa charge de travail pour tenir compte de sa fragilité », a affirmé la direction, avant d’ajouter, que la jeune femme « avait travaillé 58 jours en 2008 et avait été absente 61 jours cette année » et de préciser qu'« on venait de lui annoncer qu'elle changeait de chef, mais ni de lieu de travail ni de métier ». Et ce, alors même que Stéphanie, rapportent les syndicats, « avait été victime, il y a quelques mois, d'une restructuration et d'une mobilité géographique ».

Pour les syndicats, la plupart des suicides à France Télécom (23 depuis février 2008 et des dizaines de tentatives) sont directement liés aux méthodes de restructurations en cours dans le groupe, qui mettent sous pression les salariés à coups de suppressions d’emplois, de fermetures de services, de mutations forcées, de changements de postes. Un « management par l’intimidation » qu’ils n’ont de cesse de dénoncer depuis un an et demi .
 
Malgré ces drames, le directeur des ressources humaines (DRH) a écarté dimanche l'idée d'un arrêt définitif des restructurations de France Télécom, exigé par les syndicats. « C'est inenvisageable, ou alors la concurrence doit être gelée et la technologie cesser d'évoluer », a-t-il déclaré au Journal du Dimanche.

Menace de droit de retrait


Cela en dit long sur la réelle volonté de la direction du groupe d’éradiquer le mal-être dans l’entreprise, comme elle s’y était engagée jeudi après une forte mobilisation des salariés contre la dégradation de leurs conditions de travail et les méthodes de management par la terreur de leur employeur, à l’appel des syndicats FO, CFTC, CGT et SUD. « Il faut que l'arrêt immédiat et sans conditions des restructurations et mobilités soit imposé (…) Ce serait un signal fort qui doit être suivi d'autres mesures visant à améliorer les conditions de vie au travail », a enjoint également FO, avant de prévenir que, « si de telles mesures n'étaient pas rapidement mises en place», le syndicat « prendrait ses responsabilités en appelant les salariés de l'entreprise à faire valoir leur droit de retrait ». Le droit de retrait permet à un salarié se jugeant en danger de cesser le travail.
 
Et FO d’appeler l'État, premier actionnaire et le principal employeur (70 % de fonctionnaires) de France Télécom « à prendre ses responsabilités ». Histoire de rappeler que le gouvernement doit sortir de son silence coupable.

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Dans une situation comme la nôtre avec plus de 5 millions de chômeurs/rmistes et des millions de précaires à 700€/mois, ceux qui ont encore la chance d'avoir un "bon" job correctement rémunéré, s'y accrochent jusqu'à ce qu'à l'extrême limite mort s'en suive...

Beaucoup n'ont plus la liberté qu'avaient les actifs des années 60/70 de démissionner en cas de pression trop pesante.

La solution consisterait donc à "casser" le chômage et la précarité pour rééquilibrer le rapport de force employeur/salarié.

Et c'est possible !

La semaine de 4 jours est un concept expérimenté depuis 12 ans dans 400 PME (Mamie Nova, Fleury Michon, Monique Ranou, petits commerces, auto-écoles, restaurants, entreprises artisanales, labos de recherche, petites SSII informatiques...).
Sa généralisation créerait au minimum 1.6 millions d'emplois CDI/temps plein sans ruiner les entreprises ni l'état, et sans baisse significative des salaires (études INSEE - Caisse des Dépôts et Consignations).

Témoignage d'un collaborateur :
« Je travaille comme freelance pour une entreprise, dont le personnel est à la semaine de quatre jours. Je peux vous dire que c'est très agréable, on sent des gens heureux de vivre! Bon, parfois il faut attendre un peu pour avoir certaines réponses, mais il n'y a pas mort d'homme! »

Cette solution a même été soutenue il y a quelques années par des membres du gouvernement actuel !

http://www.nouvellegauche.fr/vaincre-chomage/