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03 / 02 / 2009 | 132 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Entente illicite: pourquoi Manpower est davantage sanctionnée que les autres ?

Le Conseil de la Concurrence a sanctionné Manpower, Adecco, VediorBis et Adia pour entente illicite. Ces acteurs qui représentent 90 % du marché de l'intérim au niveau des grands comptes sont accusés de concertation, entre mars 2004 et novembre 2004, pour garantir leur marge sur les clients les plus importants. C'est une plainte déposée à la Commission européenne qui est à la source d'une instruction qui se traduit par une amende globale de 94,4 millions d'euros.

  • Avec une amende de 42 millions d'euros, Manpower est la société la plus lourdement condamnée. Adecco France s'aquiterra d'une amende de 32,5 millions d'euros. VedioBis arrive en troisième position avec une amende de 18,2 millions tandis qu'Adia est condamnée à payer 1,7 millions d'euros.

Absence de mesures préventives

" Si les faits reprochés relèvent de la précédente équipe de Direction Générale, la sanction plus lourde de Manpower comparativement à Adecco et Védior semble provenir d’une négligence de la Direction actuelle de l’entreprise, au mieux pour n’avoir pas pris le dossier très au sérieux, au pire pour avoir fait preuve d’une certaine morgue vis à vis des pouvoir publics. En particulier, les entreprises concurrentes n’ont pas été aussi lourdement sanctionnées, car elles ont pris des mesures préventives en matière de comportement anti-concurrentiel", souligne la CFTC de Manpower qui précise que la sanction du Conseil de la Concurrence étant une amende, "elle ne viendra pas grever le calcul du montant de la participation."

Le Conseil de la Concurrence précise en effet que Adecco, Adia et VediorBis ont bénéficié d'une réduction de leur sanction car "n'ont pas contesté les faits et pris pour l'avenir des engagements d'envergure qui, au-delà de l'élaboration d'un programme de sensibilisation et de formation professionnelle et de la mise en place d'un système d'alerte professionnelle interne, visent à améliorer le fonctionnement concurrentiel du marché."

La CFTC de Manpower juge utile de préciser ne pas avoir "été acteur sur ce dossier de fraude à la concurrence". Un syndicat qui affirme pourtant mener, malgré les pressions, des actions discrètes pour éviter à ses dirigeants "des débordements en matière financière." Et la CFTC de préciser: "si nous ne communiquons pas largement sur ces actions, c’est notamment par soucis d’éviter le scandale et afin que la direction de l’entreprise puisse amender ses positions en toute sérénité."

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