Participatif
ACCÈS PUBLIC
27 / 04 / 2017 | 3 vues
Jacky Lesueur / Abonné
Articles : 1858
Inscrit(e) le 04 / 03 / 2008

Négociations mutualistes : « une dynamique importante dans la branche est enclenchée » - Marc Tranchat, UGEM

L’Union des groupements employeurs mutualistes (UGEM) a été créée il y a 17 ans pour rassembler les employeurs mutualistes Son rôle s’est renforcé au fil des ans, notamment suite aux diverses lois portant sur la représentativité des partenaires sociaux et la redéfinition des missions des branches. Marc Tranchat, son président, a bien voulu répondre aux questions du Miroir social.

Pouvez-vous rappeler ce qu'est l'UGEM et quel est son rôle ?
L’Union des groupements employeurs mutualistes a été créée au début des années 2000 pour rassembler les employeurs mutualistes sous une même convention collective. Son rôle d’organisation professionnelle d’employeur est régi par le code du travail et s’est vu renforcer au gré des diverses lois récentes portant sur la représentativité des partenaires sociaux et la redéfinition des missions des branches.

L’UGEM représente 400 entreprises et 55 000 salariés sous convention collective mutualité, sur un total de 85 000 à la mutualité. L’essentiel des adhérents sont des mutuelles de « livre II » mais nous avons aussi des « livre III ». L’UGEM regroupe donc une diversité d’activités.

En concertation avec la FNMF, nous souhaitons renforcer la dimension d'employeur mutualiste dans la vision politique pour en faire un élément différenciant pour le mouvement mutualiste au sein de l’économie sociale et solidaire.

En tant qu'employeur mutualiste, quelle est votre approche sur la manière d'aborder les négociations avec les syndicats ? Quels sont les principaux dossiers traités ces derniers mois ?
L’objectif de la branche est d’avoir une stratégie d’employeur mutualiste pour développer une politique sociale conforme aux objectifs et valeurs du mouvement. Effectivement, l’employeur mutualiste n’est pas un employeur comme les autres : un juste milieu est recherché entre, d’une part, l’indispensable équilibre économique et financier et, d’autre part, l’humain qui est au cœur des structures mutualistes. La particularité de l’employeur mutualiste est sa relation à la temporalité : il agit sur les moyen et long termes, à l’image de son cœur de métiers. Dans un monde mouvant, c’est un véritable avantage.

Sur les trois dernières années, la branche a conclu une dizaine d’accords avec les partenaires sociaux : formation professionnelle, alternance, handicap, garanties des frais de santé, financement du dialogue social, pacte de responsabilités etc. Une dynamique importante dans la branche est enclenchée.

Dernière illustration : fin 2016, un accord a été conclu sur le droit syndical.

Les prochains mois seront désormais consacrés à la prévoyance, le dispositif de désignation arrivant à son terme. Outre la dimension symbolique pour notre branche, les partenaires sociaux sont dans leur ensemble très attachés à notre mécanisme actuel de prévoyance protecteur pour les salariés.

D’autres thématiques sont également inscrites à l’agenda social. Elles concernent les transpositions de la loi El Khomri et le temps partiel.

Quelles sont les réflexions du moment de votre observatoire des métiers en mutualité ? Quelle est la perspective en la matière et en termes d'emploi ?

Il convient avant tout de préciser que l’observatoire des métiers de la mutualité est un organe paritaire. Nous venons en effet d’achever des travaux portant sur une importante étude prospective des métiers et de l’emploi, notamment pour les structures relevant du « livre II » du code de la mutualité.

Il s’agit d’une véritable boîte à outils très utile pour la gestion des emplois et des parcours professionnels des entreprises, dans laquelle les partenaires sociaux pourront aisément piocher.

Sur la méthode, cette étude prospective s’est efforcée de consulter le plus largement possible les acteurs concernés par les transformations et d’anticiper les changements des métiers du « livre II ».

Contrairement à beaucoup de discours pessimistes, on peut observer que l’emploi ne sera pas détruit mais plutôt renouvelé en profondeur. La manière dont certains métiers s’exercent sera considérablement modifiée avec plus de transversalité et davantage d’approche globale des clients-sociétaires. La formation et le management joueront un rôle clef pour relever ces défis.

Les facteurs de ces changements sont bien identifiés : numérisation, obligations réglementaires et renouvellement des générations mais également les besoins de nos clients-sociétaires qui évoluent.

Le secteur de la mutualité a toujours relevé les défis qui s’imposaient et l’UGEM sera au rendez-vous.
 
Pas encore de commentaires