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17 / 03 / 2016 | 1419 vues
Norbert Deme / Membre
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NAO à La Poste: pas d'accord pour remplacer les hausses de salaires par des primes

La fédération FO com ne cautionnera pas par sa signature un accord qui remplace totalement les hausses de salaires par une prime pour les salariés des classes I et II. Ce n'est pas la même chose de négocier une augmentation de salaire dont chacun peut bénéficier chaque année (effet cumulatif) et une simple prime qui n'est attribuée qu'une fois dans la carrière.

Certes, sur de nombreux autres points, notre organisation syndicale a proposé et obtenu des mesures qui vont dans le bon sens.
 
À titre d'exemple:
  • la revalorisation des tickets restaurant au 1er juillet 2016. La création d'un nouveau palier intermédiaire (inférieur ou égal à l’indice brut 427) permettant d'augmenter sa valeur ;
  • la réévaluation des indemnités des chargés de fonctions : +15 % ;
  • une mesure rétroactive sur 2015 pour les cadres et les groupe A à temps partiel pour compenser l’écart moyen d’augmentation constatée avec le personnel à temps plein : revalorisation exceptionnelle de + 0,15 % pour les groupes A et + 0,2 % pour les cadres du salaire de référence détenu au 31 mars 2015.
Mais La Poste refuse toujours d'ouvrir les yeux sur la baisse du pouvoir d'achat des postiers.
 
Nos propositions consistaient au minimum à répercuter la hausse du SMIC (+0,6 %) à l’ensemble des salariés par le biais d’une augmentation de la valeur du point de coefficient.
En ne prenant pas en compte ce point, La Poste rapproche tous les salaires du SMIC, le premier niveau se retrouvant à seulement 8 € mensuel au dessus du SMIC.

La Poste se cache derrière l'indice de l'INSEE de l’inflation qui ne reflète pas l'évolution de tous les prix à la consommation. C’est ainsi qu’elle justifie son choix de n’octroyer qu’une prime de 200 € pour les classes I et II en juin 2016 et une augmentation individuelle pour la
classe III (0,6 %) et pour le groupe A (0,8 %) au 1er avril 2016. Une augmentation infime du complément de rémunération de 0,55 % pour les salariés et les fonctionnaires au 1er juillet 2016.
 
Même s’ils feront du bien à nos porte-monnaie en berne, ces 200 euros ne se retrouveront pas sur nos fiches de paie des années prochaines. Certains syndicats ont baissé pavillon très vite, trop vite, ce que nous regrettons. Si certains avaient montré un peu plus de combativité, nous aurions sans doute pu débloquer cette situation.
 
Ils n'ont même pas vu que le texte d'accord faisait allusion à une présentation aux organisations syndicales qui n'a jamais eu lieu sur les dispositions spécifiques relatives aux cadres stratégiques.
 
Finalement, seules la CFDT, la CGC, l’UNSA et la CFTC ont manifesté leur volonté de signer cette proposition d’accord.
 
Pour notre fédération, les primes ne remplacent pas une augmentation de salaire. Pourtant, c’est bien le chemin que La Poste a choisi d’emprunter.
 
Pour mieux comprendre les raisons de cette stratégie lourdement pénalisante, il faut savoir que :
  • la Poste est l’entreprise qui bénéficie le plus du crédit impôts compétitivité emploi (CICE, 353 millions d’euros en 2015) mais le CICE est versé en fonction du nombre d’employés touchant moins de 1 600 € mensuels ;
  • pour ces salariés qui touchent moins de 1 600 €, La Poste bénéficie d’allégements des cotisations sociales patronales (quasiment 0 % de charges).
Si nous ne voulons pas « accuser » La Poste de « jouer avec les règles » pour bénéficier des aides, nous observons que son intérêt financier prime sur la nécessité de reconnaissance des efforts des postiers*.

Nous rappelons les mots prononcés par le président dans ses voeux adressés à tous les
postiers :
 
« Même si nos comptes ne sont pas encore arrêtés, 2015 sera bien comme prévu l’année du rebond pour les résultats de La Poste. Si nous atteignons nos objectifs, c’est à grâce à vous et à votre engagement quotidien et je vous en remercie. Vous pouvez êtes fiers du chemin parcouru ».
 
Merci mais les postiers auraient préféré une réelle augmentation !
 
Notre oirganisation continue de défendre le pouvoir d'achat de tous les postiers et revendique :
  • une véritable augmentation du point de coefficient pour les classes I et II ; 
  • une augmentation générale pour la classe III et le groupe A ;
  • le 13ème mois pour tous les fonctionnaires et salariés.

Attention, affichage !

La Poste présente une hausse de 0,55 % pour les classes I et II en omettant de dire qu'il ne s'agit en vérité que de la hausse mécanique (effet glissement vieillesse technicité, GVT) dont bénéficie un salarié quand il franchit un échelon sur la grille des salaires, c’est-à-dire la reconnaissance de l’ancienneté sur le grade, ce qui n’a rien à voir avec la hausse de salaire.
 
Il s’agit donc bien d’une hausse de 0 % pour les classes I et II.
 
Négociation Annuelle Obligatoire (NAO) : les négociations salariales obligatoires concernent tous les salariés, les fonctionnaires à partir de la classe IV et tous les postiers pour les compléments de rémunérations.
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