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04 / 03 / 2011 | 3 vues
Monique Omiro / Membre
Articles : 3
Inscrit(e) le 15 / 02 / 2011

Les CAF entrent peu à peu en « rupture » de service public

La direction de la CAF des Bouches-du-Rhône a décidé d’une fermeture provisoire de ses lieux d’accueil pendant les vacances scolaires ainsi que chaque vendredi.

La DG justifie cette décision au regard des difficultés rencontrées et des charges de travail exceptionnelles.

Nous ne pouvons effectivement que déplorer le fait que des familles allocataires privées de ressources n’aient toujours pas perçu leurs prestations auxquelles elles ont droit. À ce jour, on compte  70 000 « bons de travail » à traiter, dont la date la plus ancienne est le « 18 janvier ».  Tous les secteurs sont en souffrance : centre, nord, sud etc.

Cependant, les élus FO considèrent que cette décision de la direction ne va qu’accentuer la dégradation de la qualité du service public que les allocataires sont en droit d’attendre.

  • Alors que la crise économique, les mesures gouvernementales amplifient les demandes d’aides auprès des CAF, celles-ci ferment leurs portes… C’est le monde à l’envers ! Cette décision est un nouveau coup dur pour toutes ces familles qui sont déjà dans une extrême précarité.


Dans un même temps, les conditions de travail des personnels se détériorent comme le pointe un récent rapport du  « cabinet IRCAF ». Beaucoup d’agents employés et cadres sont à saturation et expriment leur ras-le-bol. Ils réclament et revendiquent à juste titre des salaires décents et la possibilité de travailler dans de meilleures conditions.

Ces fermetures génèrent beaucoup d’incompréhension des allocataires et des partenaires quant au fonctionnement de la CAF.

De fait, de plus en plus d’incivilités à l’accueil et sur la plateforme téléphonique :

  • 2009 : 143
  • 2010 : 208
  • Entre 1 500 et 2 000 appels par jour sur la plateforme téléphonique.


Les appels téléphoniques sont, eux aussi, en forte progression pour les mêmes raisons !

Faut-il rappeler qu'ils ne sont pas gratuits… Ce qui est une aberration pour les allocataires qui utilisent donc une partie de leurs prestations pour connaître leurs droits !

Plusieurs problèmes structurels :

  • objectifs inadaptés et inatteignables, mise en place de nouvelles législations « AAH, complexification de la législation, impayés de loyer », alourdissent la charge effective de travail et constituent un premier élément ;
  • le non-remplacement de départs en retraite et l’insuffisance des effectifs constituent le second élément : la gestion en flux tendu ne laisse aucune marge en cas de pics. Des projets d’externalisation de certaines activités sont d’ores et déjà programmés par la direction afin de coller au mieux à la convention d’objectif et de gestion ;
  • la crise économique pour les plus défavorisés pousse le public à communiquer plus souvent avec les guichets sociaux tels que la CAF, elle constitue un 3ème élément.

Par le biais de la solidarité, la direction essaie de panser ses blessures… Mais trop c’est trop. Le personnel craque face à la charge de travail. Le stress est là en permanence…

  • La messagerie intranet « Lotus » a remplacé la communication, aujourd’hui l’agent reçoit un message l’invitant à faire son travail plus vite… 


Des mesures urgentes s’imposent : faute de moyens, les CAF entreront peu à peu en « rupture » de service public. Il faut en finir avec cette politique de restriction qui ne vise qu’à briser les services publics. L’urgence, c’est de donner les moyens nécessaires au service public afin de remplir ses missions et d’assurer sa continuité pour l’intérêt général et la satisfaction des besoins des familles.

Face à cette situation, nous demandons à la direction d’embaucher les personnes qui sont sur la liste d’attente. Il est temps que l’on ne fasse plus porter sur les épaules du personnel la responsabilité de la non-atteinte des objectifs, car il n’est pas responsable de cette situation ! Le personnel arrive au seuil de ses limites et ne peut donner plus !

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Si vous faites un constat a peu prés partagé par tous sur la dégradation de la situation des Caf, y compris par le Directeur general de la Cnaf, votre analyse sur la responsabilité et la décision est erronée.

 Vous n'êtes pas sans savoir que les Directions générales n'ont quasiment aucune marge de manoeuvre et que la responsabilité de la situation erléve des décisions de ce gouvernement. Il en est ainsi :

  • du non remplacement des départs à la retraite qui n'est rien d'autre que la mise en oeuvre de la RGPP 
  • la complexification de la législation releve de la decision du parlement et du ministere
  • le cout des appels telephonique d'une decision du ministere  (passage iu 0820 au 810)

La vraie question est : faut il ou non liquider les droits des allocataires en priorité pour les payer plus rapidement ou les recevoir pour leur dire que leur dossier est en cours de traitement mais comme vous les recevez cela prendra plus de temps ...

 Il est temps que nous nous attaquions au vrai probléme des Caf ... le gouvernement et non pas une DG sans pouvoir