Participatif
ACCÈS PUBLIC
21 / 04 / 2017 | 4 vues
Jacky Lesueur / Abonné
Articles : 1778
Inscrit(e) le 04 / 03 / 2008

« Les associations qui œuvrent pour les femmes et leurs droits en France sont sous-financées »

Il y a un peu plus d'un an, en mars 2016, la première structure citoyenne consacrée au financement de l’égalité hommes-femmes et à la lutte contre les violences faites aux femmes voyait le jour.

Depuis 2015, le groupe Up accompagne la Fondation des femmes dans son développement pour faire avancer l’égalité entre hommes et femmes.

À la veille de l'élection présidentielle, sa fondatrice et présidente Anne-Cécile Mailfert a souhaité nous faire partager les enjeux de la Fondation.

Pourquoi avez-vous créé une fondation des femmes ?
La Fondation des femmes est née du constat que les associations qui œuvrent pour les femmes et leurs droits en France sont sous-financées. Elles mènent un travail remarquable mais n’accèdent pourtant que très peu aux financements publics et n'ont surtout quasiment pas accès aux financements privés (entreprises et particuliers). La fondation a donc été créée pour répondre à ce besoin et faire changer ces associations d'échelle afin d’accélérer les avancées pour l’égalité entre hommes et femmes.

L’égalité hommes/femmes, ça avance concrètement ?
Il y a bien sûr des avancées dans les textes de lois. Nous l’avons vu récemment avec le renforcement du délit d’entrave à l’IVG pour les sites internet. Mais dans les faits, c’est autre chose… Les chiffres des inégalités continuent d’être à des niveaux très élevés : 23,5 % d’écart salarial entre hommes et femmes, 10 % de femmes victimes de violences conjugales, 86 000 femmes victimes de viols ou de tentatives de viol chaque année… Si l’on veut que la vie des femmes s’améliore concrètement, il faut plus d’actions sur le terrain : c’est pour cela que nous existons.

Étre ambassadrice de la Fondation des femmes, ça signifie quoi exactement ?
Nos ambassadrices sont des femmes influentes du monde de l’entreprise, des médias ou des artistes. Profondément engagées en faveur les droits des femmes, elles portent le message de la Fondation des femmes auprès de leur réseau et du grand public. Elles nous entourent et nous aident à grandir comme c’est le cas avec votre PDG, Catherine Coupet.

Pouvez-vous décrire une action forte que vous menez actuellement ?
Cette année, l’une de nos priorités est de travailler à améliorer les conditions de vie des femmes les plus précaires. De plus en plus de femmes se retrouvent à la rue et y sont invisibles : elles se cachent et évitent parfois même les centres d’hébergement car elles ont peur d’être confrontées à des violences de la part des hommes et restent à la rue. Nous discutons actuellement d’un partenariat avec la fondation du groupe Up et une association du secteur de l’hébergement d’urgence pour la mise en place d’un programme expérimental en Île-de-France. Il viserait à garantir un hébergement mixte sécurisant pour les femmes. Il se composera d’un audit dans plusieurs centres d’hébergement tests, la création d’outils et la mise en place de formation pour les professionnels sociaux-médicaux ainsi qu’une étude pour repenser l’aménagement de ces lieux.

Quel objectif peut-on espérer à la veille de l'élection présidentielle ?
Pour l’instant, le sujet des femmes et de leurs droits est très peu abordé alors que c’est un sujet de société fondamental. Le futur président sera-t-il prêt à augmenter le budget pour le ministère des Droits des femmes ? À produire un plan d’envergure contre les violences faites aux femmes ? Les femmes représentent la majorité du corps électoral alors ne serait-il pas temps de les prendre réellement en considération ?

Avez-vous un message à faire passer ?
La cause des femmes et de l’égalité a besoin de chacun d’entre vous. Chacun à son échelle peut faire quelque chose pour l’égalité entre hommes et femmes. Il y a des tas de manières de s’engager : faire un don à la Fondation des femmes, faire quelques heures de bénévolat dans une association, accompagner une amie qui vit une période éprouvante, promouvoir les femmes dans son service ou dans son entreprise etc. Les choses ne s’amélioreront pas sans vous : engagez-vous !
Pas encore de commentaires