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15 / 07 / 2009 | 3 vues
Marie Christine Rochon / Membre
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Inscrit(e) le 13 / 07 / 2009

Lejaby ne doit pas être la prochaine chronique d'une délocalisation annoncée

Etrangement depuis le rachat de Lejaby (lingerie) par le groupe autrichien Palmers, c’est à dire depuis plus d’un an maintenant, il ne se passe absolument rien ni en terme de nouveaux produits ni en terme de distribution.

Or, le temps presse car les ventes continuent de reculer fortement. Et la crise actuelle ne nous aide pas même si on ne peut pas dire qu’elle est à l’origine de nos problèmes.

  • En effet, c’est au moins depuis 2005 que nous tirons la sonnette d’alarme.

Panne d'innovation

Nous sommes en difficulté sur le plan stratégique car nous sommes en panne en terme d’innovation ; notre offre ne rivalise pas actuellement avec celle de nos principaux concurrents.
 

  • Alors que la région Rhône Alpes abrite plusieurs pôles de compétitivité tels que Techtera (textile technique), Sporaltec (sport) ou encore Minalogic (nanotechnologie), nos dirigeants freinent des quatre fers dès lors qu’il s’agit d’être à la pointe de la nouveauté. Nous sommes également en difficulté car nous ne maîtrisons pas notre système de distribution.


Or, on aurait pu imaginer que l’arrivée du groupe Palmers allait être l’occasion de structurer rapidement un réseau capable de faire vivre un concept marketing  nouveau faisant jouer à la marque Lejaby un rôle de locomotive tirant des activités connexes à la lingerie comme le vêtement de nuit ou encore les accessoires. Une autre façon de développer l’entreprise et de défendre l’emploi en région.
 
D’autres ont su capitaliser sur leurs atouts pour rebondir et élargir leur offre. Les experts du cabinet Méric & Associés qui assistent le Comité Central d’Entreprise ont avancé plusieurs exemples qui montrent que les alternatives sont possibles. Comment pourrait-on imaginer aujourd’hui que notre marque ne recèle pas les potentialités suffisantes à son redéploiement ?

Une prise de contrôle en parfaite connaissance de cause

Nous l’avons dit au moment du rachat, qu’il serait nécessaire d’entreprendre rapidement des investissements significatifs Il est urgent d’agir car notre notoriété et notre image ne peuvent que se dégrader à mesure que le temps passe si rien n’est entrepris pour reconquérir nos clientes et attirer davantage les jeunes femmes qui font trop souvent défaut à la marque.

Ceci étant, il est vrai qu’une telle stratégie offensive sur le plan industriel et commercial nécessite de la part de notre actionnaire d’injecter des financements nouveaux.

Or, c’est là, semble-t-il, que le bas blesse. Sa surface économique ne lui permettrait pas de faire face à de tels enjeux.

  • Mais pourquoi, dans ce cas, avoir voulu à tout prix racheter notre entreprise ?  Tout indiquait au contraire, et nous l’avons dit au moment du rachat, qu’il serait nécessaire d’entreprendre rapidement des investissements significatifs. Rien n’a été caché !!!

C’est donc en parfaite connaissance de cause que Palmers a pris le contrôle de la société Lejaby.

Attendre que la situation se détériore suffisamment pour délocaliser

Cela expliquerait pourquoi on cherche à nous faire « porter le chapeau » S’il n’agit pas aujourd’hui, nous craignons que ce soit pour attendre que la situation se détériore suffisamment pour nous expliquer que la seule issue soit de délocaliser. Ce groupe n’a d’ailleurs aucune production en Europe.
 

  • Autrement dit, il s’agira de mobiliser des ressources financières…mais pour investir massivement dans des pays à bas coûts de main d’œuvre pour tirer un profit maximum de l’opération.

 
Cela expliquerait pourquoi les cadences deviennent infernales et pourquoi on cherche à nous faire « porter le chapeau » en nous culpabilisant avec le niveau élevé de l’absentéisme et en nous incitant à quitter l’entreprise.
 
Travaillons d’abord sur l’amélioration de nos conditions de travail, sur l’organisation des tâches et sur la formation interne plutôt que de nous stigmatiser. Mais pour cela, faut-il encore être deux autour de la table et avoir la volonté de redonner à l’entreprise toutes ses lettres de noblesse.

En tout cas, notre syndicat a pris le parti de cette bataille là.

Mais que faut-il faire pour être entendu et pour que les acteurs concernés se mobilisent avant qu’il ne soit trop tard ? Il n’y a rien de pire que de voir son navire aller dans le mur, de tirer la sonnette d’alarme et de constater que rien ne se passe.

Indiscutablement, il y a là un vrai problème de démocratie sociale et de responsabilité de l’actionnaire vis-à-vis de ses salariés et, d’une façon générale, vis-à-vis de la collectivité toute entière.

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