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12 / 11 / 2015 | 5 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Le syndicaliste fantôme de l’Opéra

« C'est vrai que je ne connais pas ce monsieur », a avoué Jean-Philippe Thiellay, directeur à l'Opéra de Paris, lequel verse quand même 2 500 euros net par mois à l’heureux bénéficiaire.

Le mystérieux fantôme de l’Opéra qui a inspiré Gaston Leroux vient, semble-t-il, d’être retrouvé. Il est syndicaliste si l’on en croit les révélations du journal Le Parisien, lequel affirme que l'Opéra national de Paris aurait versé 40 000 euros par an depuis 2013 à la CGT pour indemniser l'un de ses adhérents. Problème : le syndicaliste en question n'apparaît pas dans les registres de l'établissement et le quotidien phare de l’Île-de-France raconte qu'au standard aucun numéro n'existe à son nom et que la direction de l'établissement ignore jusqu’à son existence. « C'est vrai que je ne connais pas ce monsieur mais son indemnisation ressort d'un cadre légal », a affirmé sans rire à l’AFP, Jean-Philippe Thiellay, directeur général adjoint de l'Opéra, ce haut fonctionnaire se réfugiant derrière un document officiel signé avec la CGT et soutenu par la CFDT et Force Ouvrière !

Un cadre légal qui n'a visiblement pas convaincu tout le monde du côté de l’Opéra Garnier puisque, dès sa mise en place, un administrateur de l'établissement public avait alerté le parquet de Paris s'étonnant, au titre « de l’article 40 », qu'un organisme public verse de l'argent à une structure syndicale pour payer le salaire d'une personne qui n'y est pas salariée. Un signalement curieusement classé sans suite. En 2014, c'était au tour du syndicat FSU de dénoncer, dans une lettre adressée à la direction, ce versement qui « pourrait constituer un détournement de fonds ». il est vrai que la somme est plutôt coquette puisque cela représente environ 2 500 euros nets par mois pour l’heureux syndicaliste fantôme de l’Opéra.

Mais du côté de Garnier, il n’y a pas que la CGT qui se trouve dans la tourmente car, au même moment, c’est un délégué syndical FSU qui a été épinglé pour avoir utilisé son téléphone portable lors de ses vacances en Espagne. Une douloureuse à 52 000 euros pour les mois de juillet et août 2015. « La ligne n'était pas bridée », se défend le premier intéressé dans les colonnes du Parisien, qui, là aussi, a révélé l'affaire. Et le syndicaliste de dénoncer le contrat passé entre la direction et l’opérateur, lequel facture 5 000 euros le giga de données téléchargé à l'étranger. Une défense qui toutefois explique mal pourquoi les téléphones portables des représentants du personnel sont fournit par l’employeur. Ni sur le fait de passer deux mois de vacances dans la péninsule ibérique.

Un syndicaliste qui s’estime néanmoins « piégé » non seulement par la nature du contrat dont il ignorait des clauses, il est vrai léonines, mais aussi sur le fait d’être le seul à avoir ce genre de facture. « Je m’interroge sur le fait que la ligne d’autres collègues soit bridée en consommation et pas la ligne Opéra FSU », a-t-il écrit dans une lettre rendue publique. En tout cas, la direction de l’Opéra de Paris a, semble-t-il, sauté sur l’occasion puisqu'elle envisage une procédure de licenciement envers le syndicaliste féru de 4G. Le climat social est donc explosif du côté de l’académie de la musique alors que les élections professionnelles sont prévues dans trois mois.
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