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28 / 10 / 2010 | 4 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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La mairie de Paris estime diffamatoire que l'on assimile ses « correspondants sociaux » à des emplois fictifs

Le magazine Capital sort aujourd'hui son « exclusivité » sur le rôle des « correspondants sociaux » de la Mairie de Paris qui attaque en retour en diffamation. Capital assimile donc les correspondants sociaux à des emplois fictifs, rémunérés au bénéfice d’une organisation syndicale, la CGT. C'est sur la base d'un rapport de l’Inspection générale de la Ville de Paris de mai 2005 sur les relations entre la municipalité et les mutuelles que Capital tisse son exclusivité.


Miroir Social s'est déjà intéressé au sujet en mai dernier dans ce décryptage >

Voici une petite synthèse.

En 2005, 173 agents de la Mairie de Paris faisaient office de « correspondants sociaux » en marge de leur métier, au travers d’un crédit d’heures accordé par la municipalité et qui ne représentait pas moins de 35 équivalents temps plein, soit un budget annuel de 1 187 284 € par an.

Voilà des correspondants, que l’on retrouve à plus de 65 % dans les services propreté de la ville, désignés par la MCVPAP (Mutuelle Complémentaire de la Ville de Paris de l’Assistance Publique) depuis 1956, pour accompagner les agents illettrés ou maîtrisant mal le français, dans leurs démarches auprès de la Sécurité sociale. Mais ce besoin d’accompagnement est devenu moins évident avec l’arrivée de la carte Sesam Vitale et l’évolution des profils des agents affectés à l’entretien de la voirie.

Il n’empêche que le crédit des heures est utilisé à fond. Les correspondants assureraient de plus en plus la promotion de l'offre commerciale de la MCVPAP. Les autres mutuelles positionnées sur le marché, que représentent les agents de la Ville de Paris, pourraient attaquer pour concurrence déloyale, tandis que la CFTC, la CFDT ou encore l'Unsa demandent la suppression des correspondants sociaux pour le motif qu’une partie de l’activité de ces derniers serait en fait de l’activité syndicale au profit de la CGT qui entretient des liens étroits avec la MCVPAP.

Un audit interne remis à Bertrand Delanoë en mai 2005 lui conseillait de « supprimer progressivement les correspondants sociaux », en soulignant « l’absence de tout fondement juridique solide » de cette pratique. Dans un courrier du 29 octobre 2009, la CFTC rappelle au maire de Paris son engagement à faire supprimer les crédits d’heures accordés aux correspondants sociaux avant fin 2009.

Manifestement, la municipalité a choisi la solution douce pour revenir sur cet avantage acquis. Pas question d’attiser les tensions sociales. Le dispositif serait toiletté d'ici la fin 2010.

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