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07 / 03 / 2018 | 35 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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L’intelligence artificielle et ses effets sur les mutuelles

En septembre 2017, le Premier Ministre Édouard Philippe a confié l’élaboration d’une stratégie nationale sur l’intelligence artificielle (IA) à Cédric Villani (député LREM et mathématicien médaillé Fields) et Mounir Mahjoubi (secrétaire d'État chargé du numérique). Une priorité nationale pour une révolution qui se prépare chez nombre d’acteurs technologiques (IBM) et également chez les GAFA (Google aurait plus de 400 projets en cours, y compris dans l’assurance, Facebook transforme l’application Messenger en plate-forme de bots [1] pour les entreprises et Axa utilise déjà cette solution…).

Ce dernier a auditionné 250 personnes et, avant la parution de son rapport annoncé pour les prochaines semaines, la Mutualité Française a souhaité faire un point sur ce que recouvre l’intelligence artificielle et ses conséquences sur le métier des mutuelles

L’intelligence artificielle recouvre l’ensemble des technologies capables de simuler l’intelligence humaine en temps réel, notamment grâce à l’usage d’algorithmes apprenants.

Le sujet n’est pas tout à fait nouveau car les technologies existent depuis plus de 30 ans. En revanche, leurs applications concrètes (notamment au niveau de l’assurance) ne sont possibles que depuis peu grâce à l’explosion des données disponibles ainsi qu’au perfectionnement des machines de calcul et des capacités de stockage des données.

L’intelligence artificielle affete potentiellement l’ensemble de la chaîne de valeurs de l’assurance. C'est pourquoi la FNMF a élaboré une synthèse à destination du réserau militant.

Le développement de l’intelligence artificielle offre de nombreuses opportunités aux mutuelles :
  • dans leur métier, en permettant une évolution des compétences, des processus et de la gestion, notamment à l’automatisation de certaines tâches. Elle peut aussi être mobilisée pour la détection et la réduction des fraudes à l’assurance ;
  • dans leur offre, en favorisant le développement de produits plus élaborés, de services personnalisés et peut-être même en créant de nouvelles matières assurables ;
  • dans leur relation avec les adhérents, que ce soit en avant-vente, en vente ou en après-vente, en recourant de plus en plus à des chatbots [2], assistants virtuels et robots d’interaction pour améliorer l’expérience client, mais aussi séduire les jeunes ;

En revanche, si l’essor de l’intelligence artificielle semble inéluctable, il convient d’en évaluer les effets afin de maîtriser les potentiels risques ou freins :

  • éthiques pour que les droits humains fondamentaux soient toujours respectés ;
  • juridiques, en mettant en place une réglementation universelle en matière d’intelligence artificielle ;
  • techniques / technologiques, en faisant en sorte de garder le contrôle sur le développement de machines auto-apprenantes et en évitant toute opacité de raisonnement de la machine ;
  • sur l’emploi afin d’éviter le remplacement de l’homme par la technologie et d’accompagner le développement de compétences en lien avec l’évolution des métiers ;
  • financiers car les projets actuels ont un coût extrêmement élevé.


[1] Robots.

[2] Un chatbot est un programme informatique capable de simuler une conversation avec des humains par échange vocal ou textuel.

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