Participatif
ACCÈS PUBLIC
02 / 12 / 2011 | 5 vues
Audrey Houssais / Membre
Articles : 4
Inscrit(e) le 23 / 11 / 2011

L’essor de l’esprit d’entreprendre dans le monde de l’enseignement

Installé dans le paysage de l’enseignement depuis plus d’une décennie, l’entrepreneuriat n’a cessé de se positionner comme un maillon indispensable à la professionnalisation des jeunes. Cette démarche a poussé le monde de l’éducation et les professionnels de l’entrepreneuriat à réfléchir aux pédagogies créatives à déployer et aux compétences clefs à développer auprès des générations futures afin de leur transmettre les valeurs entrepreneuriales. À l’occasion des dix ans du programme OPPE (observatoire des pratiques pédagogiques en entrepreneuriat), l’APCE a mené une grande étude sur l’état des lieux des programmes entrepreneuriaux, leurs conséquences sur les jeunes et la perception de l’entrepreneuriat dans l’enseignement secondaire.

L’entrepreneuriat dans le supérieur : un intérêt croissant depuis 10 ans

L’entrepreneuriat est en continuelle évolution depuis le début des années 2000. Cette décennie a été marquée par le lancement de programmes de sensibilisation, des formations diplômantes et la mise en place des premières structures d’incubation au sein même des établissements. Aujourd’hui, 450 programmes sont recensés par l’OPPE. Près de neuf programmes recensés sur dix ont vu le jour après 2001. La bulle internet a fortement contribué à l’intérêt des étudiants pour l’entrepreneuriat.

  • Depuis 3 ans, le type d’établissement est de moins en moins discriminant en matière d’offres de programmes entrepreneuriaux, même si les universités peinent à en faire un axe fort de leur stratégie.
  • Si les partenariats entre les écoles et les universités sont quasi inexistants, les collaborations entre écoles de commerce et écoles d’ingénieurs sont plus fréquentes (programmes de formations ou incubateurs communs).

Le plan étudiant entrepreneur, lancé en 2010, va certainement encourager la collaboration de l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur, en matière d’entrepreneuriat. En un an, 20 pôles d'entrepreneuriat étudiant ont vu le jour et près de 300 référents d'entrepreneuriat ont été désignés pour piloter des projets inter-établissements. 

Une expérience pédagogique positive pour les jeunes

Une enquête auprès de jeunes ayant suivi, il y a trois ans, des programmes entrepreneuriaux (de type formations, sensibilisations et concours), montre leur effet.   

  • Ces anciens étudiants conservent une image positive de cette expérience pédagogique, qui a constitué un véritable temps fort de leur scolarité.
  • Tous défendent l’idée que le programme a eu un réel impact, un réel effet sur eux et sur leur parcours professionnel.
  • Enfin, ces programmes leur ont permis, avant toutes choses, de démystifier l’acte d’entreprendre.

Trois ans après, cinq profils se dessinent...

  • Les vrais créateurs (15 %) : dynamiques et déterminés, le programme a confirmé leur intention de monter un projet de création d’entreprise.
  • Les intentionnistes (18 %) : vivier de futurs créateurs, le programme leur a permis de se rendre compte de la faisabilité de leur projet.
  • Les rêveurs d’indépendance (18 %) : ont beaucoup d’attrait pour l’idée de création, mais n’ont pas d’intention véritable.
  • Les intrapreneurs (21 %) : plutôt « techniques », le programme est perçu comme un levier complémentaire de réussite en entreprise.
  • Les réfractaires (27 %) : à la recherche de sécurité professionnelle, ils estiment la création d’entreprise trop risquée. Cependant, le programme a été un vrai bénéfice en matière d’ouverture sur le monde de l’entreprise.

L’entrepreneuriat dans le secondaire : encore trop peu abordé

À ce jour, l’OPPE a recensé plus de 100 programmes de sensibilisation à l’entrepreneuriat, à destination des élèves du secondaire (de la sixième à la terminale) dans 27 académies. Les progrès sont encore timides :

  • Les actions en faveur de l’entrepreneuriat ne sont, pour la plupart, pas intégrées aux programmes scolaires.
  • Les actions entrepreneuriales sont essentiellement pilotées par des associations, des fédérations ou des structures d’accompagnement à la création d’entreprises, mais très peu par les établissements eux-mêmes.
  • Les enseignants n’ont pas toujours conscience de mener des actions entrepreneuriales et font parfois de la sensibilisation sans le savoir.
  • Il n’existe pas d’heures dédiées à l’entrepreneuriat, mais quelques créneaux en faveur de la connaissance de l’entreprise, des métiers et du monde économique.

Il y a un manque de chaînage entre les niveaux scolaires

Il n’existe pas de formation dédiée à l’entrepreneuriat à destination des enseignants et des intervenants professionnels. La sensibilisation à l’entrepreneuriat est pratiquée par des enseignants de toutes disciplines, particulièrement au collège (84 % des enseignants) et plus modérément au lycée (26 %). Elle est essentiellement le fait d’enseignants qui pratiquent la pédagogie par projet (89 %). Aux yeux de ces enseignants, hormis les connaissances disciplinaires, le parcours scolaire doit également permettre aux élèves d’acquérir une capacité de jugement, un esprit critique (51 %) et l’envie de prendre des initiatives, d’anticiper, d’être indépendant et inventif (42 %).

Les compétences et qualités indispensables à l’acte d’entreprendre sont, pour eux, la prise de risque (55 %), le fait de savoir gérer des projets (40 %) et la créativité, l’innovation (38 %). Pour la majorité, ces qualités peuvent être développées à l’école (92 %).

Les enseignants qui ne pratiquent pas de sensibilisation à l’entrepreneuriat ont une ouverture d’esprit quant aux valeurs qu’elle porte. Ils sont convaincus que la transmission de ces valeurs et du développement des compétences liées sont du ressort de l’école. Cela révèle un vrai potentiel d’enseignants ouverts à cette thématique dans le secondaire.

Méthodologie de l’enquête :
Un état des lieux et une analyse de la base de référencement des programmes entrepreneuriaux de l’OPPE.
Une enquête qualitative par entretiens téléphoniques individuels auprès d’un échantillon de 33 personnes ayant suivi, il y a trois ans, un programme entrepreneurial (de type formation, sensibilisation et concours) durant leurs études.
Une enquête quantitative auto-administrée auprès d’un échantillon de 460 enseignants de l’enseignement secondaire.  
 

L'OPPE fête ses 10 ans - Les 1 & 2 décembre 2011, Bourse de Commerce
2, rue de Viarmes 75001 Paris
- L'entrepreneuriat en France : quel chemin parcouru ? Quels sont les dispositifs mis en place dans les milieux éducatifs ? Comment harmoniser l'existant et accompagner les évolutions enclenchées par cette dynamique ?

À propos de l’OPPE : créé en avril  2001 par les pouvoirs publics, l'OPPE répondait au départ à un besoin de connaissance des dispositifs entrepreneuriaux mis en place dans l'appareil d'enseignement secondaire et supérieur. Aujourd'hui, il est davantage un outil de mutualisation, de promotion et d'échanges autour des pédagogies entrepreneuriales, au service, des établissements, des enseignants, des étudiants, des réseaux d'accompagnement à la création d'entreprise et des institutions. 

À propos de l'APCE : l'agence pour la création d'entreprises est un intervenant majeur du processus d'aide à la création, à la transmission et au développement des entreprises : en qualité d'agence d'informations via un portail internet et des publications,en support technique des réseaux d'accompagnement et des collectivités territoriales, en assurant le suivi de l'évolution du processus de création d'entreprise par la réalisation d'études statistiques et de notes de conjoncture, en réalisant toute mission ou étude ad hoc et en répondant aux sollicitations des pouvoirs publics, dans un cadre conventionnel. L'APCE compte 50 collaborateurs, dont 40 experts-consultants.

Le budget de fonctionnement de l'agence est financé à hauteur de 60 % par l'État, le différentiel provenant de ressources propres.

Pas encore de commentaires