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12 / 06 / 2015 | 6 vues
Didier Cozin / Membre
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Pour une réforme intelligente de la formation

Alors qu'il apparaît évident à l'ensemble du monde du travail (voir réactions de la CG-PME, de la CGT, des OPCA et de l'immense majorité des entreprises) que la réforme de la formation actuellement engagée depuis février 2014 est à la fois une impasse et un formidable échec, il serait intéressant d'imaginer comment une réforme pourrait rendre service au travail en France avant la fin de la décennie.

 1) La formation est liée au travail

Sans responsabilisation des salariés (des travailleurs mais également des employeurs) sur le développement des compétences on assistera éternellement à un renvoi de responsabilités de part et d'autre sur le faible niveau des Français.

 - responsabiliser les employeurs consiste à leur faire payer une somme fixe et annuelle pour la formation de chacun de leurs salariés (dès le premier salarié, tout comme c'est le cas pour les congés payés). Ce montant pourrait évidemment être déductible des cotisations chômage que paie chaque mois l'employeur (il est bien moins couteux pour la collectivité d'avoir moins de chômeurs non qualifiés à indemniser)

 - reponsabiliser les salariés. On apprend pas contre son gré ou sans y être incité. Si la formation a lieu hors temps de travail les cotisations chômage des salariés doivent elles-aussi être diminuées à hauteur de l'effort formation de chacun. A contrario un travailleur refusant de se former régulièrement devrait voir ses conditions d'assurance chômage dégradées

 2) la liberté totale de la formation sur tous les thème et hors contrôle de l'Etat doit être réaffirmée

 si l'Etat dispose d'une certaine légitimité  sur l'éducation des enfants, il n'en a aucune à orienter, contrôler ou limiter la formation des travailleurs du secteur privé. Un adulte n'a pas besoin de listes ou de garanties de l'Etat pour se former et le principe même du CPF doit être revu sur ce point.

3) le cofinancement et la cogestion des formations par le salarié, sans règlement de TVA, doit être encouragé via une déduction fiscale intégrale des dépenses formation.

La formation doit aussi se dérouler durant le temps libéré par les 35h, soit environ 20 heures par mois pour chaque travailleur.

 

Il est permis de rêver que ces quelques conditions et principes adoptés avant 2016 pourraient enfin sortir notre pays du marasme éducatif dans lequel il est plongé depuis 30 ans, marasme qui vire au cauchemar du fait de la réforme de mars 2014.

Il n'est pas interdit de restaurer l'éducation des travailleurs dans notre pays mais cela ne se fera pas en regardant dans le rétroviseur des années 70.

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