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17 / 04 / 2025 | 58 vues
Olivier Lefebvre / Membre
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Réconcilier écologie et industrie automobile

Alors que la transition écologique s’affiche partout, notre organisation syndicale  rappelle une vérité simple : l’industrie automobile européenne est en danger tandis que ses concurrents d’autres continents se développent sans les mêmes contraintes environnementales et sociales.

 

Quant à notre stratégie nationale pour les mobilités, elle semble figée, faute de cap clair et de moyens concrets. Si la transition écologique est indispensable, elle ne pourra réussir que si elle est socialement juste, économiquement soutenable et industriellement maîtrisée.

 

Une Europe déconnectée du terrain face à des concurrents mieux armés

 

Avec un calendrier politique précipité, l’Union européenne impose des normes environnementales volontaristes, exposant toute notre filière à des ruptures brutales. Pendant ce temps, nos concurrents américains et chinois avancent à leur rythme, portés par des stratégies cohérentes et des soutiens massifs. Résultat : nos usines sont fragilisées, des milliers d’emplois sont menacés.

 

L'absence de vision à long terme est un frein pour la mobilité

 

À l’échelle nationale, le flou persiste. Aucune trajectoire budgétaire claire n’est définie pour les mobilités et aucun plan industriel d’envergure n’est mis en œuvre en ce sens. On délègue au marché ce qui relève de la responsabilité publique. L’essentiel de la mutation repose sur la seule voiture électrique, comme si celle-ci pouvait à elle seule incarner l’avenir de la mobilité. Cela revient à ignorer les besoins urgents en matière de transports collectifs, tout en négligeant les dimensions sociales et territoriales de ces transformations.

 

Nous refusons une transition à deux vitesses

 

Notre fédération  dénonce cette stratégie aussi déséquilibrée que déconnectée du réel. Elle affaiblit notre industrie au lieu de la transformer et fait peser le poids du changement sur les salariés, les collectivités locales et, in fine, les usagers. La France a besoin de pouvoirs publics capables de planifier, d’investir et d’accompagner les transitions au lieu de les subir.

 

Pour répondre concrètement aux objectifs de réindustrialisation, notre pays doit mobiliser des investissements publics à la hauteur de ses ambitions, renforcer le dialogue social, déployer une vision de long terme et garantir les droits des salariés.

 

Nous refusons une transition à deux vitesses, qui opposerait écologie et industrie, villes et campagnes, innovation et justice sociale. Une nouvelle voie est possible mais elle exige avant tout une volonté politique. Il est temps de passer des paroles aux actes.


L’avenir de notre industrie et de nos emplois en dépend. !!

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Enfin protéger l’automobile européenne

Rédigé le 24/04/2025
 

Ce 24 avril, FO Métaux et les autres organisations syndicales françaises de la métallurgie ont remis aux députés européens un plaidoyer « Pour une industrie automobile européenne forte et équitable ». Alors que le secteur affronte son destin, face aux défis de l’électrification, aux bouleversements géopolitiques et à la montée du protectionnisme en Asie et aux États-Unis, elles appellent l’Union européenne à protéger l’industrie automobile dans son ensemble, avec un soin particulier pour les équipementiers, trop souvent grands oubliés de la filière.

À l’heure où un nombre croissant d’États protègent leurs entreprises et leurs salariés en exigeant que les produits finaux contiennent un pourcentage minimum de composants locaux, il est urgent de dégainer les mêmes armes pour protéger l’ensemble de l’écosystème automobile européen, via une politique qui ne se limite pas à des mesures douanières.

Des engagements clairs et contraignants doivent être fixés en la matière, avec la possibilité d’un recours au levier de la commande publique et des flottes d’entreprises en Europe et en France.

Face à la perspective d’une nouvelle saignée chez les équipementiers et les fournisseurs qui s’avérerait mortelle, de telles exigences en contrepartie des mesures actuellement contenues dans le paquet « Omnibus » que vient de proposer Bruxelles sont parfaitement légitimes.

Il s’agit d’une nécessité économique et sociale : concevoir, développer, fabriquer et vendre sur notre territoire avec une planification industrielle à l’échelle de l’Europe – avec, pourquoi pas, la création d’une filière véhicule électrique – est incontournable pour préserver l’avenir des salariés. Ces derniers ne doivent pas non plus être sacrifiés sur l’autel de la transition écologique.

Pour sauvegarder les 13 millions d’emplois automobiles en Europe, il faut de véritables politiques industrielles et commerciales favorisant la relocalisation, la montée en compétence et l’innovation. Il faut penser à la protection des salariés avant de satisfaire les consommateurs.