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16 / 02 / 2011 | 1 vue
Bruno Brochenin / Membre
Articles : 4
Inscrit(e) le 11 / 02 / 2011

Où va l’entreprise ?

Consultant en organisation et systèmes d’information, j’en arrivais à me demander si mon métier était honnête...

D’abord soucieux de bien appliquer les recettes de la grande école, et celles importées d’Amérique par les « grands cabinets », j’ai voulu « en être » lorsque sont apparus les E.R.P., ces logiciels qui modélisent l’entreprise pour en optimiser l’organisation, les processus et le reporting.

Mon premier grand projet a été un fiasco retentissant : équipe dirigeante remplacée, retour à l’organisation précédente…

Tous les signaux d’alarme émis par les membres de l’équipe projet ont été sanctionnés au nom du respect du délai et du budget.

Sur les projets suivants, prenant les devants pour prévenir les risques et faciliter les transitions, j'ai cultivé l’art de « conduire le changement ».

Pourtant, tous les soins portés aux communiqués ne sont pas parvenus à masquer les désordres liés aux grands projets de transformation ou de fusion/acquisition.

 

Tant de cerveaux à l’œuvre ! Tant de moyens gâchés !


Il fallait trouver l’erreur, et je me suis fait entomologiste : décrire, analyser, comprendre.

Les mécanismes sont clairs mais la machine ne se meut pas sans machiniste :
  • qui sont les acteurs impliqués ?
  • comment agissent-ils ?
  • quelles intentions les meuvent eux-mêmes ?

Les effets s’immiscent dans l’intimité des foyers, des sentiments, de la santé, de la vie animale et végétale.

Mieux, j'ai pris conscience des phénomènes à l’œuvre, à mesure que me pesait l’apparente indifférence autour de moi.

Alors, je me suis immiscé dans le quotidien de multiples témoins pour en rapporter les paroles, espérant faire retrouver à chacun les vibrations de ces instants que nous voulons évacuer.

En même temps que je publiais mon ouvrage, les R.P.S. envahissaient la sphère médiatique.

L'explosion des RPS


L’explosion des RPS (risques psychosociaux) n’est que le symptôme de phénomènes insuffisamment mis en lumière.
  • Les assureurs ayant proposé des polices pour couvrir ces risques sont déficitaires, les phénomènes n’étant pas aléatoires mais le résultat attendu de techniques connues depuis l’expérience de Milgram.
  • Des commerçants mieux avisés vendent (sur abonnement) soins, écoute, accompagnement, études, animations… Et laissent leurs victimes plus désemparées encore après les faux espoirs qu’ils ont soulevés.
  • S’agissant de comportements barbares, volontaires et systématiques, les procès sont nécessaires mais n’apportent pas de solutions.

Tout pratiquant d’un sport collectif sait qu’un rassemblement d’individualités solitaires forme une équipe en déroute. Que dire quand l’entraîneur n’a pas d’autre technique d’animation que le harcèlement permanent de chacun ?

La performance est collective et seul compte le nombre de buts


Or, il est faux de dire que la « valeur ajoutée » serait un indicateur de la performance collective car :
  • performance maximum = performance réalisée (VA) + performance non réalisée (à cause du désordre organisationnel)

Si les contrôleurs de gestion prenaient la peine d’additionner les gâchis, nous verrions mieux la performance déplorable de nos entreprises.

Derrière l’escroquerie intellectuelle, l’escroquerie financière n’est pas loin

  • Au niveau national, étonnons-nous qu’un CAC 40 euphorique fasse une économie en déroute (commerce extérieur, chômage, logement…).

À présent, je suis fier d’exercer mon métier en focalisant les équipes sur leur performance collective.
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