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01 / 09 / 2015 | 54 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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MAEVI 21 : un vaste projet de réformes pour adapter notre diplomatie globale aux nouveaux enjeux du moment

En janvier dernier, Laurent Fabius avait annoncé le lancement du projet MAEDI 21 pour prolonger les réformes engagées au sein du ministère des Affaires étrangères et du Développement international et faire en sorte que « la France dispose d'un ministère en plein ordre de marche et adapté aux évolutions du monde ».

Une vaste consultation a été menée au sein du ministère et de son réseau comme en externe pour identifier les évolutions prévisibles et les défis auxquels est et sera confrontée l'action extérieure de la France.

Objectif : faire des propositions pour bâtir « collectivement » le ministère du XXIème siècle.

La semaine dernière, lors de la réunion avec les ambassageurs, le ministre a présenté la synthèse des consultations engagées depuis février dernier, notamment les contours du projet et un certain nombre d'orientations sur l'évolution de la gestion RH du personnel relevant du Quai d'Orsay.

Comme indiqué dans le document de synthèse relatif à ce projet, l’adaptation du MAEDI implique la mise en œuvre d’un programme de réforme construit sur trois piliers qui  reposent, entre autres, sur :
  • l’adaptation de l'action extérieure de la France, en redéployant le réseau de l’État et de ses opérateurs vers nos nouveaux objectifs prioritaires et les puissances de demain, en organisant la complémentarité et la subsidiarité de ses différentes composantes et implantations :
    • à l’horizon 2025, 25 % des effectifs du MAEDI seront affectés dans les pays émergents du G20 (contre 13 % en 2012) ;
    • une présence française devra être assurée dans toutes les grandes métropoles où elle a des intérêts : premières expérimentations avec l’ouverture de « bureaux de France » en 2017 ;
    • en 2017, la Chine deviendra notre première ambassade dans le monde par ses effectifs ;
  • mutualisant dans le monde les actions et les moyens avec les Européens et assurer la complémentarité :
    • 25 ambassades seront co-localisées avec des partenaires européens à l’horizon 2025 (contre 3 ambassades en 2012) ;
    • la mutualisation des fonctions et la répartition des tâches avec la délégation de l’Union européenne et les ambassades des autres États membres seront systématiques ;
  • renforçant notre capacité d’anticipation et notre réactivité, en s'attachant à :
    • former un groupe de soutien qui déploiera du personnel pré-positionné(agents du département, jeunes retraités, experts) auprès des services ou des postes confrontés à des crises dans un délai de 48 heures. L’effectif de départ sera de 50 agents fin 2015, porté à 100 agents en 2017. Un répertoire des compétences sera également créé pour permettre d’identifier rapidement des agents pouvant être mobilisés sur des missions précises. Lancement du dispositif à partir de 2016 ;
    • actualiser notre cartographie des risques pilotée par le CAPS et le CDCS, en lien avec les directions géographiques, qui croise nos intérêts et les fragilités potentielles des États. Mise en œuvre avant la fin 2015 ;
    • mettre en place un système de veille et d’alerte précoce concernant les situations qui peuvent déboucher sur une crise d’importance pour nos intérêts ;
  • accélérant la mise en œuvre des mesures pour renforcer la sécurité des Français à l’étranger en veillant à :
    • consolider et actualiser le maillage du territoire organisé dans les plans de sécurité de la communauté française à l’étranger. Présentation systématique de la synthèse de l’actualisation lors de l’assemblée des Français de l’étranger au printemps. Première mise en œuvre au printemps 2016 ;
    • poursuivre le regroupement immobilier des services de l’État et des opérateurs à l’étranger, pour une meilleure sécurité. Objectif de postes regroupés : 75 % d’ici 2017 ;
    • renforcer les mesures de sécurité pour notre réseau culturel et d’enseignement. 10 millions d'euros par an à partir de 2016 ;
    • mener une politique de cyber-sécurité tout en prenant en compte la diversité des métiers et des utilisateurs, les situations de nomadisme et de mobilité. Plan d’action du ministère avec début de mise en œuvre en 2016 ;
    • la simplification pour un service public de qualité, ce qui passe tant par une évolution des procédures que les méthodes de travail ;
    • la gestion des hommes et femmes du MAEDI.

Toutes catégories et tous statuts confondus, elle  doit reposer sur les principes suivants :
  • assurer la parité,
  • construire des parcours professionnels individualisés,
  • repenser les modalités d’accès aux formations,
  • faciliter la mobilité interne et externe,
  • améliorer les conditions de travail,
  • assurer un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée,
  • s’assurer que l’encadrement supérieur accorde toute l’importance nécessaire au management d’équipe,
  • intégrer cette démarche dans le respect des schémas d’emploi qui ont demandé un effort important que le ministère a respecté, tout en veillant à la préservation de ses missions et en apportant une attention constante aux hommes et femmes du MAEDI.
Vaste chantier donc. Et maintenant ?

Le travail s’engage maintenant pour la mise en œuvre du projet avec la mise en place d’une équipe MAEDI 21, sous la direction du secrétaire général, qui pilotera le programme de travail.

Ce programme de travail sera établi mi-septembre. Il précisera les chefs de file et responsables pour chacune des mesures ainsi que les objectifs intermédiaires et leurs échéances.

Des rapports d’étape sur la mise en œuvre et les résultats seront régulièrement réalisés et portés à la connaissance de tous les agents. Les instances de dialogue social seront associées au suivi et un point sera fait dans le cadre des prochains comités techniques ministériels.

Un premier bilan global sera dressé par le ministre début 2016.
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