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28 / 02 / 2017 | 5 vues
Françoise Gauchet / Membre
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Dossier amiante du Tripode de Nantes : les fédérations des finances interpellent le Premier Ministre

Le dossier du Tripode de Nantes, bâtiment administratif dont personne ne conteste plus  le carctère amianté, a été évoqué régulièrement tant il a connu ces dernières années attermoiements et tergiversations de toute nature.

Pourtant, nous sommes toujours en attente de réelles décisions et de nouveaux rebondissements si rien ne bouge dans les prochaines semaines sont encore à craindre...

C'est pourquoi l'ensemble des fédérations des finances (Solidaires, CGT, FO, CFDT et UNSA/CFTC) de Bercy a tenu a interpeller le Premier Ministre sur ce dossier pour le moins récurrent .

Elles rappellent que :


Lors du comité technique paritaire ministériel du 8 octobre 2013, au cours duquel lui-même accompagné des ministres Pierre Moscovici et Benoît Hamon, étaient venus présenter la loi de finances pour 2014, les fédérations des finances l'avaient alerté au sujet des résultats de la seconde étude épidémiologique sur la mortalité et la morbidité des 1800 agents ayant travaillé dans l’immeuble du Tripode.

Pour mémoire, 1 800 agents de l’État issus de l’INSEE, du Trésor Public, du Ministère des Affaires étrangères et du restaurant inter-administratif ont été intensément exposés à l’amiante dans l’immeuble Tripode Beaulieu à Nantes entre 1972 et 1993.

Du fait de cette présence massive d’amiante, la tour a été évacuée de ses occupants en 1993, désamiantée et détruite en 2005.

En réponse, les ministres annonçaient leur soutien au classement du Tripode en site amianté et en saisissaient la fonction publique. Hélas, aucune décision positive n’a répondu, à ce jour, à ces demandes, pas plus qu’à celles formulées successivement par Philippe Douste-Blazy et Bernard Kouchner, ministres successifs des Affaires étrangères.

Depuis 2013, de nombreux agents du Tripode ont déclaré des maladies liées à l’amiante : de nouvelles anomalies pulmonaires et pleurales ont été détectées lors du suivi médical lié à cette exposition exceptionnelle.

Surtout, le 10 juin 2016, lors de la présentation de la troisième étude de mortalité par Sépia-Santé, nos fédérations ont appris que l’âge au décès des agents Tripode était inférieur de 6 ans en moyenne à celui des agents des impôts, auxquels ils sont comparés, ces chiffres confirmant ceux qui ressortaient déjà de la seconde étude.

Aujourd’hui, moins de 20 % des 1 800 agents du Tripode sont actifs.

Seule la reconnaissance en site amianté leur permettrait un accès à la pré-retraite amiante alors que leur espérance de vie est compromise.

Ce serait également une aide à la reconnaissance des maladies qui frappent nos collègues, reconnaissance aujourd’hui tributaire de procédures longues et difficiles.

C'est pourquoi le Premier Ministre a été  été sollicité pour arbitrage sur ce dossier ces derniers jours par Michel Sapin et Jean-Marc Ayrault.

Pour nos fédérations, l'ensemble des agents relevant du ministère de l'Économie et des Finances et la population nantaise, aucun obstacle ni politique, ni législatif, ni réglementaire ne pourrait justifier d'un refus ou du renvoi de cette décision à un futur gouvernement.

Le 27 février 2017 aura lieu à Nantes une manifestation de nos unions départementales à l'occasion du douzième anniversaire de la destruction du Tripode.

Évidemment, les fédérations des finances soutiennent et participeront à cette manifestation légitime.

Il est donc demandé avec insistance au Prémier Ministre d'annoncer sans attendre le classement du Tripode en site amianté :
  • pour la dignité du personnel du Tripode ;
  • pour une meilleure reconnaissance de ses maladies professionnelles, trop souvent encore longues et difficiles ;
  • pour l'accès à la pré-retraite amiante pour les derniers agents Tripode encore actifs.



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