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25 / 04 / 2019 | 318 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Convergence

Pourquoi les gilets roses ont tapé à la porte de certains syndicats ?

Non syndiquées, les assistantes maternelles qui ont initié le mouvement des gilets roses pour ne pas y perdre dans la réforme des règles du cumul emploi-chômage profitent du soutien des unions départementales de FO et de la CGT. Surtout à l’approche d’une nouvelle mobilisation programmée le 27 avril…

 

En novembre 2018, un collectif d'assistantes maternelles non syndiquées de Gironde a lancé le groupe des assistants maternels en colère « gilets roses » sur Facebook. Avec une revendication : ne pas voir baisser l'indemnisation du cumul emploi-chômage dans le cadre de la réforme de l’assurance-chômage. Le mécanisme permet d’amortir la perte d’un contrat de garde avant d’en retrouver un nouveau pour les 337 000 assistantes maternelles qui jonglent avec plusieurs. Les motifs de pertes de contrats sont nombreux.

 

« Nous avons fait la tournée des syndicats et ce sont FO et la CGT qui nous ont ouvert la porte. La réforme du cumul emploi-chômage ne doit pas nous être appliquée », explique Émilie Ferbos, l’une des initiatrices du collectif. « Cela nous a surpris que l’on vienne nous chercher », reconnaît Stéphane Fustec, responsable CGT des services à la personne, qui considère que les craintes de ne pas voir les spécificités du métier d’assistantes maternelles prises en compte dans une réforme globale sont parfaitement justifiées. Même ligne pour le syndicat national des assistantes maternelles FGTA-FO qui lançait une pétition à ce sujet, dès novembre 2018. Cinq mois plus tard, 62 000 signatures sont au compteur.

 

Si le collectif des gilets roses s’appuie largement sur son groupe Facebook et ses 11 000 membres, il trouve dans les unions départementales FO et CGT un soutien complémentaire multiforme pour organiser des mobilisations. Cela va de la mise à disposition de lieux pour se réunir, à l’impression des tracts, aux déclarations des autorisations de manifester en passant par toute la logistique des mobilisations. Ces syndicats participent également à structurer les mots d’ordre. « Je suis fier de mon organisation syndicale quand elle se comporte ainsi. Les unions départementales ont joué le jeu », se réjouit Stéphane Fustec. De quoi amener certaines initiatrices du mouvement à se poser la question d’un prochain engagement syndical tandis que des adhésions remontent.

 

Le 27 avril, ce sera l'acte IV des gilets roses, avec des actions prévues dans 35 villes. Des pique-niques devraient suivre en mai tant que le Ministère des Solidarités et de la Santé dont dépendent les assistantes maternelles, notamment pour leur agrément, ne s’est toujours pas engagé à ce que la réforme du cumul emploi-chômage prenne en compte le cas très particulier des assistantes maternelles.

 

Chiffon rouge ?
 

Le SPAMAF, premier syndicat des assistantes maternelles (49 % de représentativité), n’appelle pas à la mobilisation (cette affirmation de MiroirSocial est fausse. Le SPAMAF a appelé à la mobilisation. Mise à jour du 28/04), pas plus que l’UNSA Assmat. Les risques d’une mauvaise surprise de la réforme ne sont pas exclues mais il n’y aurait pour autant pas matière à crier au feu. « Nous avons eu l’assurance par la ministre que l’indemnisation des activités réduites ne serait pas supprimée. Ses modalités pourraient, en revanche, être revues. Il faut le simplifier et le rééquilibrer. En cas d’activité reprise et reperdue, il n’y a pas d’indemnisation à l’heure actuelle sauf un droit d’option assez compliqué à mettre en œuvre. Ce système est en vigueur depuis 2014 et personne n’a protesté à l’époque. En revanche, d’autres dont les droits ont été ouverts antérieurement (avec une forte indemnisation journalière) peuvent cumuler cette indemnisation avec le salaire de l’activité conservée. Le total de l’indemnisation et du salaire pouvant être à hauteur de 98 % du salaire avant chômage. Ce serait cette dernière situation qui risque d’être revue à la baisse mais toujours avec un niveau d’indemnisation supérieure au droit commun », précise Liliane Delton, secrétaire générale de l’UNSA-Assmat, deuxième syndicat de la profession qui revendique près de 5 000 adhérentes avec un renouvellement de 25 %.

 

S’associer ou non aux gilets roses a fait débat, notamment sur le groupe Facebook (privé) du syndicat qui compte lui aussi près de 11 000 membres. Sur les 40 responsables départementaux de l’UNSA Assmat, on trouve ainsi 2 gilets roses qui préfèrent maintenir la pression sans se satisfaire des promesses.

 

Mais au-delà de la question centrale de l’indemnisation des pertes de contrats, c’est aussi la question de la santé au travail des assistantes maternelles qui se pose alors que les portes de la médecine du travail ne leur sont pas ouvertes. De même que les conditions d’exercice du droit syndical. Ainsi, lors du dernier congrès de l’UNSA, les représentantes du syndicats des assistantes maternelles ont dû poser une semaine de congé sans solde, avec le risque de voir le contrat rompu. Pour abandon de poste…