Participatif
ACCÈS PUBLIC
22 / 03 / 2022 | 126 vues
Ali Saou / Abonné
Articles : 7
Inscrit(e) le 07 / 03 / 2022

NAO à la CNP : le compte n'y est pas

Durant les négociations en intersyndicale, notre organisation syndicale s’est battue pour faire bouger les lignes au nom du pouvoir d’achat et de la reconnaissance du personnel.


Au regard des dernières propositions de la direction, nous considérons que nous sommes loin du compte. Notre syndicat  n’a donc pas signé l’accord de NAO 2022 qui a finalement été signé par la CFDT et l’UNSA, deux organisations syndicales représentant plus de 50 % des votes exprimés lors des dernières élections professionnelles à elles deux. La CGT et la CFE-CGC ont également décidé de ne pas signer ce texte.


Mesures insuffisantes et occasion manquée


Concernant les salaires, l’intersyndicale revendiquait une augmentation générale de 2 %. Ainsi, 712 salariés ont fait la grève et plus de 400 salariés ont manifesté leur mécontentement à Paris et à Angers le 10 février. Pour l’intersyndicale et les salariés dans le mouvement de grève, c’était la ligne rouge à ne pas franchir. Malheureusement, celle-ci l'a été et la direction a réussi à obtenir la signature de deux organisations syndicales, avec son chantage habituel.


Les mesures salariales retenues ne couvrent pas l’inflation à 2,8 %, qui pourrait monter jusqu’à 3 ou 3,5 % au premier semestre 2022, selon les prévisions de l’INSEE (voire au-delà du premier semestre 2022 compte tenu du contexte de crise géopolitique actuelle).


Économie à tous les étages


Bien que la CNP affiche des résultats records (+15 % par rapport à 2020 et +9,9 % par rapport à 2019), elle racle les fonds de tiroir et économise tout ce qui peut l’être au détriment de son personnel.


Une frustration ressentie alors qu’il y avait encore de la marge de manœuvre car les économies récurrentes liées au télétravail auraient aussi pu bénéficier aux salariés car les bons résultats doivent plus revenir aux salariés qu’aux actionnaires et qu’à l’entreprise pour son développement. Les salariés ne sont pas une charge !


Le message de la forte mobilisation du personnel


La forte mobilisation du personnel (du jamais vu à la CNP) restera un message clair envoyé à la direction :

  • les merci ne suffisent plus, les salariés veulent que les actes soient joints à la parole ;
  • la non-reconnaissance de leur travail et la volonté de modifier le socle social de l’entreprise risquent de détruire le sentiment d’appartenance des collègues à leur entreprise ;
  • les salariés sauront se mobiliser à l’avenir et de manière plus forte.

 

Qu'en est-il exactement ?

Les principales mesures proposées et nos commentaires.

Salaires : 

  • jusqu'à 45 000 euros augmentation de 2 %,
  • entre 45 000 euros et 65 000 euros augmentation de 0,75 % (avec un minimum à 400 euros),
  • entre 65 000 euros et 80 000 euros, prime de 400 euros bruts,
  • au-dessus de 80 000 euros : aucune mesure.


Ces mesures sont insuffisantes car inférieures au taux l'inflation sur une année.


Frais engagés par les télétravailleurs : 13 euros par semaine et par jour de télétravail.
 
L'indemnité dans l'accord de qualité de vie au travail était de 15 euros par semaine et par jour télétravaillé. Pour nous, cette indemnité est insuffisante, le coût du télétravail engendre des coûts plus élevés : matériel, gaz, électricité, internet etc.


Mise en place des titres-restaurant pour les télétravailleurs : la valeur faciale est fixée à 6 €, pris en charge à hauteur de 50% par CNP. Le nombre de titres-restaurant alloué dépend du nombre de jours télétravaillés.


L’accord de branche et la Sécurité sociale limitant la non-taxation à 13 €, l’écart de taxation est redistribué dans cette allocation de 3 € de valeur faciale par ticket-restaurant.


Mise en place d’une mesure exceptionnelle destinée aux salariés cadres non augmentés depuis plus de trois ans : ils justifient d’une tenue de poste, au titre de la campagne des entretiens annuels (EAAP) 2021/2022, ressortant a minima à « conforme aux attendus du poste » revalorisation de leur rémunération annuelle brute de base d’un montant brut égal à 1.233 €, avec effet rétroactif au 1er janvier 2022.


Notre syndicat le revendique depuis plusieurs années. Il faudra que la direction fasse le bilan de cette mesure en nous donnant le nombre de salariés ayant obtenu cette revalorisation.


Mesures en faveur de l’emploi des « jeunes » : « s’engage à recruter 50 « jeunes » (= candidats et
collaborateurs jusqu’à 35 ans inclus) au cours de l’exercice, en contrat de travail à durée indéterminée ».


La direction fourgue une mesure qu'elle a proposée dans un projet d'accord de GPEC, non accepté par les organisations syndicales. En fixant la limite d’âge d’un « jeune » à 35 ans, la direction se facilite l’atteinte de cet objectif.


Par ailleurs, au lieu de recruter des jeunes ayant peu d’expérience professionnelle (notamment parmi ses salariés stagiaires ou alternants), elle pourra recruter des « jeunes » de 35 ans très diplômés et ayant une solide expérience professionnelle. CNP, société publique et socialement responsable ne doit-elle pas contribuer à l’effort de l’emploi des jeunes fraîchement sortis des études (moins de 30 ans) ? De très nombreux jeunes alternants et stagiaires quittent l'entreprise après avoir été formés par la CNP.

Afficher les commentaires

Face à la hausse des prix il faut ouvrir d’urgence une  négociation sur les salaires !

 


La hausse des prix atteint des sommets historiques inconnus depuis des décennies.


Les produits alimentaires ont augmenté de plus de 10% mettant en difficultés nombre de familles. Les
prix de l’énergie ont explosé ce qui est pour tous insupportable.


Le taux officiel de l’inflation est de l’ordre de 4,8% mais tous les observateurs s’attendent à ce qu’il
dépasse 10%. Et on parle de taux officiel et non de la réalité vécue par nombre de salariés qui peut
être durement ressentie. Le pouvoir d’achat des salaires est en chute.


Notre syndicat demande l’ouverture d’une négociation pour une augmentation générale des
salaires au moins égale à la véritable hausse des prix, avec un minimum annuel de 3 000 euros.
Nous avons interpelé à  à la direction.


Notre syndicat FO a refusé la signature du dernier accord de la NAO parce qu’il aboutissait à baisser
le pouvoir d’achat des salariés. Mais aujourd’hui, même les signataires doivent reconnaitre que la
situation a évolué et que la hausse des prix atteint des niveaux qu’ils n’avaient pas anticipés.


C’est pourquoi nous pensons qu’il est possible et nécessaire de nous unir pour soutenir la
demande de négociation urgente sur les salaires dans cette nouvelle situation et pour discuter
d’une éventuelle action comme c’est le cas dans de nombreuses entreprises.
Nous nous sommes adressés aux autres organisations syndicales.